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Dans Peinture :
Le musée Jacquemart-André a depuis quelques années la volonté de faire découvrir au public des expositions autour des grandes collections. L’art espagnol est cette fois à l’honneur à travers la collection de Pérez Simón qui couvre 5 siècles d’histoire du XV e à nos jours avec une préférence pour les œuvres du XIX e.
En collectionneur averti, il est devenu le possesseur de la plus grande collection de Sorrolla, révélant l’intérêt de toute une partie de la peinture espagnole trop oubliée entre Goya et Picasso, en particulier celle du XIX e : celle des romantiques, et des costumbristes.
La préparation de l’exposition conduisit les commissaires à reconstituer l’histoire de certaines pièces présentées.
Le portait de Phillippe II, par Juan Pantoja de la Cruz (1553-1608), exposé au musée Jacquemart-André appartient à une série de toiles pratiquement disparues et dispersées. L’intérêt patrimonial et historique de ces recherches est à souligner.
Après l’art de cour, le parcours propose des exemples de l’art religieux en confrontant des œuvres du Greco à celles de Jusepe de Ribera et de Murillo. Nicolas Sainte Fare Garnot revient sur une "miniature" du Greco (1541-1614) : une huile sur papier collé sur panneau de bois, d’une dizaine de centimètres : Tête du Christ, peinte vers 1600. Une œuvre extrêmement rare.
Dans la même salle consacrée au regard des peintres tourné vers Dieu, il nous précise le sens et l’interprétation de Salvador Dalí (1904-1989) dans son L’Ascension du Christ, une toile de 1958 d’un des maîtres de la modernité dont il n’existe que trois versions au monde.
Pour clore l’exposition, les commissaires Nicolas Sainte Fare Garnot et Véronique Gérard-Powell, ont choisi une toile abstraite du peintre Tapiès, Grand papier gris avec symbole blanc (1965) qui « symbolise » ici la continuelle quête spirituelle de la peinture espagnole.
Le joyau de la collection Pérez Simón est assurément le portrait de Maria Teresa de Vallabriga, l’épouse de l’Infant Don Luis, frère de Charles III, conservé dans la famille jusqu’à son acquisition par Juan Antonio Pérez Simón. Il s’agit d’un des tout premiers portraits féminins de Goya, réalisé à la même période que sa célèbre Famille de l’Infant Don Luis (Fondation Magnani, Parme, 1783). Nicolas Sainte Fare Garnot détaille pour nous cet art du portrait chez Goya.
La collection de Juan Antonio Pérez Simón, homme d’affaires mexicain d’origine espagnole né en 1941 est connue dans le monde entier. Commencée dans les années 1970, elle est l’une des plus importantes d’Amérique latine par son caractère exhaustif ainsi que par la notoriété des artistes représentés.
L’exposition passe ainsi d’un siècle à l’autre, présente des thématiques autour des images du corps féminin, de l’enfance, de la tradition festive, du portait et de l’art religieux : une cohabitation des anciens et des modernes très réussie.
Ecoutez Nicolas Sainte-Fare Garnot évoquer avec la même passion Dalí, Picasso, Sorrolla ou Jusepe de Ribera.
Pour en savoir plus
L’exposition Du Greco à Dalí. Les grands maîtres espagnols. La
collection Pérez Simón est réalisée en coproduction entre le Musée
Jacquemart-André et le Musée national des beaux-arts du Québec.
Commissariat :
Scénographie d’Hubert Le Gall, designer et sculpteur
Musée Jacquemart-André, ouvert tous les jours de 10h à 18h, nocturne les lundis jusqu’à 21h30, visite commentée (application iPhone et iPod touch téléchargement sur place, audioguide)
Exposition Du Greco à Dalí. Les grands maîtres espagnols de la collection Pérez Simón : du 12 mars au 1er août 2010
Le site Internet de l’exposition Du Greco à Dali
Catalogue de l’exposition : Véronique Gerard-Powell, Du Greco à Dali. Les grands maîtres espagnols de la collection Pérez Simón , Musée Jacquemart-André, Musée national des beaux-arts du Québec, Editions Snoeck, Belgique, 2009
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