EDITORIAL
Chers amis, chers auditeurs,
Après avoir écrit dix-huit romans, Angelo Rinaldi, de l’Académie française, a publié voici quelques mois sa première pièce de théâtre : Laissez-moi vous aimer. Dans l’atmosphère compassée d’un château de Touraine, une vieille comtesse converse avec sa femme de chambre,tandis qu’en fond la radio se fait l’écho de la signature prochaine des accords de Munich…
Si la comtesse conserve les préjugés de son milieu, elle a, en revanche, perdu toutes ses illusions sur la vie et ne se prive pas de l’exprimer avec une lucidité féroce et réjouissante. Les répliques ciselées par Angelo Rinaldi sont autant de sentences définitives dont personne ne sort indemne. Mais bientôt la conversation se fait confession : “La véritable douleur, c’est d’être né et le besoin de consolation est impossible à rassasier”. Ce tableau de mœurs est aussi une peinture de la condition humaine.
Précisons toutefois que, par sa drôlerie corrosive, la pièce d’Angelo Rinaldi se révèle un formidable antidote à la mélancolie. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, l’académicien confie s’être beaucoup amusé en l’écrivant. Nous ne doutons pas que vous prendrez aussi du plaisir à sa conversation.
Bonne écoute !
Xavier DARCOS
Chancelier de l’Institut de France
(1) Laissez-moi vous aimer, par Angelo Rinaldi, Editions Pierre-Guillaume de Roux, mai 2018, 107 p., 16,90 euros.
« On vous a parlé d’amour ? Je n’ai jamais eu cette chance. À moi, on ne m’a parlé que de mes devoirs et, dans le mariage, j’accomplissais mon contrat qui était de réunir les vignes et les champs de tournesols. »
Extrait d’une tirade de la comtesse in Laissez-moi vous aimer, par Angelo Rinaldi, Editions Pierre-Guillaume de Roux, mai 2018, 107 p., 16,90 euros.
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