Les archives présidentielles de Valery Giscard d’Estaing

Les archives de la présidence de son septennat (1974-1981)
Valéry GISCARD d’ESTAING
Avec Valéry GISCARD d’ESTAING de l’Académie française,

La présentation officielle de l’inventaire des archives de la présidence de Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981) a donné lieu à une réception au cours de laquelle l’ancien président a expliqué l’intérêt de considérer les archives de la présidence, non plus comme des documents privés, mais comme des archives nationales. Une source majeure pour les études en histoire contemporaine.

_ Ce vendredi 30 novembre 2007, dans les salons du ministère de la Culture, l'ancien président de la République était présent avec, à ses côtés, son ancien ministre de la culture, Jean-Philippe Lecat et l'actuelle ministre Christine Albanel. Dans l'assistance, on pouvait noter la présence de Jean Favier, de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, de Michel Déon de l'Académie française, et de Jean Mesnard de l'Académie des sciences morales et politiques.

Christine Albanel, ministre de la culture et le Président Valéry Giscard d’Estaing
© Farida Bréchemeir



Christine Albanel a prononcé les mots d'accueil en rappelant combien le septennat de Giscard d'Estaing avait fait souffler sur la France "un vent de modernité", modernité dans le ton, dans la façon de s'adresser aux Français, dans son ambition pour l'Europe et dans sa vision de la société. Mais aussi, mais surtout puisque c'était le sujet de cette réception, modernité dans la conception des archives.

Il faut savoir en effet, qu'avant le président Giscard d'Estaing, les archives du président de la République, de l'Elysée, des personnes travaillant dans ces services, étaient considérées comme non publiques, personnelles en quelque sorte et, à chaque changement de présidence, elles étaient emportées et détruites.
Le président Giscard a été le premier à ressentir le besoin de conserver les traces écrites de la présidence et a fondé, dès son arrivée, un service des archives.

Canal Académie vous propose d'écouter d'abord ce qu'en dit le Président lui-même qui confirme en effet que l'usage avant lui était de tenir les documents présidentielles pour des documents privés. C'est pourquoi il a encouragé un protocole de remise de ces archives et le vote d'une loi, celle du 3 janvier 1979, pour initier la collecte des documents présidentiels en les dotant d'un statut juridique convenable. Il justifie le délai de non consultation imposé : 60 ans, en détaillant le mécanisme de la convention signée qui autorise néanmoins quelques consultations possibles.
Les archives du septennat giscardien ne représente pas moins de 4000 cartons (60 en tout pour le Président Pompidou!) et près de 600 mètres linéaires de documents !

De gauche à droite :Perrine Canavaggio, Valéry Giscard d’Estaing, Christine Albanel et Jean-Philippe Lecat
© Farida Bréchemeir



Puis vous entendrez l'intervention de M. Jean-Philippe Lecat qui a proposé une sorte de rétrospective des archives au long de l'Histoire. Il a insisté sur l'importance de pouvoir consulter de telles archives pour la transparence et donc pour la démocratie. En rappelant, à titre d'exemple, que nul ne saura jamais ce qui s'est dit entre le Président Poincaré et le Tsar puisqu'il n'y eu aucun relevé écrit de cette rencontre. Et en précisant qu'aux Etats-Unis, chaque président fonde sa propre fondation pour y classer ses archives, ce qui oblige les historiens à traverser le pays et les divers états pour effectuer la moindre recherche.


Enfin, troisième partie de cette émission, la parole est à nouveau au Président Giscard qui déplore que la transparence ne soit pas assez appréciée ou réclamée des Français : "La France, dit-il, n'est pas un pays qui aime la transparence". Et de citer l'exemple de la Convention européenne où tout était mis à la disposition du public, les réunions, les textes, ce qui n'a pas empêché les Français de voter contre.

Les Archives de la présidence de la République occupent aux Archives nationales une place à part. Il existe des archives pour le général De Gaulle, quelques archives pour Pompidou, celles de François Mitterrand sont volumineuses, celles de Jacques Chirac suivent la même procédure.


En savoir plus :

- Valéry Giscard-d'Estaing de l'Académie française

- Écoutez sur Canal Académie : Les archives nationales ainsi que La mémoire de l’Etat : Histoire des archives nationales

- Les Archives nationales : 60 rue des Francs-Bourgeois 75003 Paris
www.archivesnationales.culture.gouv.fr

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