Saint Benoît, patron de l’Europe

Fêté le 11 juillet
Avec Sylvie Barnay
journaliste

La figure de saint Benoît a pris une grande envergure depuis que Paul VI l’a proclamé patron de l’Europe en 1964. C’est grâce aux Dialogues de saint Grégoire le Grand (+604) que le saint entre dans l’histoire.

Émission proposée par : Sylvie Barnay
Référence : tor215
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SAINT BENOIT (480/90-547)

Saint Benoît de Nursie

Selon le récit homilétique, Benoît originaire de Nursie est envoyé à Rome pour s’y instruire des arts libéraux. Les désordres qu’il constate le conduisent à se retirer du monde. Il se réfugie alors à Enfide non loin de la vallée de l’Anio en Italie. Il décide ensuite de vivre en ermite à Subiaco à 75 km à l’Est de Rome. Pendant trois ans, il vit dans une grotte presque inaccessible. Un moine nommé Romain subvient à sa nourriture. Environ dix ans après, les moines d’une communauté voisine veulent en faire leur supérieur, mais révoltés par ses exigences, ils veulent l’empoisonner. Saint Benoît déjoue leurs intrigues. C’est au Mont-Cassin que le saint finit par s’établir et transformer en monastère l’ancienne forteresse où il avait aménagé sa cellule. Petit à petit, de nombreux disciples le rejoignent dans sa solitude. Il est amené à fonder une douzaine de monastères. Les Dialogues montrent, priant ensemble et vaquant à des travaux manuels, des moines de toutes conditions.

La renommée de saint Benoît vient à s’étendre. Les signes miraculeux se multiplient. Alors que le saint visite les fondations, il aide les moines à lutter contre le diable qui cherche à troubler leur choix de vie. Il opère aussi de nombreux miracles. Un jour, il pose trois pierres sur un roc et demande aux moines du monastère situé non loin de là de creuser pour faire sortir l’eau. Ce récit est calqué sur le récit de la Bible qui raconte comment Moïse fit jaillir l’eau du rocher (Ex, 17,3-7). Un autre jour, il sauve un enfant de la noyade dont il a eu connaissance en esprit en marchant sur les eaux, croyant marcher sur la terre etc… Il ressuscite un autre enfant, comme le Christ a ressuscité Lazare (Jn 11,38-44). Il apprivoise un corbeau tenant un pain empoisonné dans sa gueule. Il apparaît en vision à un moine pour lui indiquer l’emplacement d’un nouveau monastère etc… Le jour de sa mort, les moines voient un chemin de lumière jonché de tapis sortir de la cellule de saint Benoît jusqu’au ciel etc… Le saint semble n’avoir quitté le monastère du Mont-Cassin.

Saint Benoît de Nursie (v. 480/90-547) est considéré comme le « père » du monachisme en Occident. Le monachisme est un mode de vie religieuse apparu au IVe siècle qui consiste pour chacun de ses membres, les moines, à vivre une vie de prière et de travail à l’écart du monde. On attribue à saint Benoît la rédaction de la règle de vie de l’ordre monastique auquel il donne son nom : l’ordre bénédictin. La règle de saint Benoît unifie le mouvement monastique. Les reliques de saint Benoît reposent au Mont-Cassin où il est enterré aux côtés de sa sœur Scholastique, également très vénérée.

Protections et patronage

Saint Benoît est le patron des agriculteurs, des paysans (en référence au travail de la terre comme les moines), des chimistes, des ingénieurs, des spéléologues (en référence à la grotte de Subiaco où le saint s’est retiré) et des architectes italiens (en écho aux constructions dont saint Benoît s’est fait l’architecte).

Deux histoires de la «légende dorée»

«Un jour, les frères, pour une construction, voulaient soulever une pierre qui gisait à terre, mais n’y arrivaient pas du tout. Une foule d’hommes se trouvaient là, qui ne purent non plus soulever la pierre. L’homme de Dieu arriva, donna sa bénédiction, et alors la pierre fut soulevée avec la plus grande célérité. On en tira la supposition que le diable s’était installé sur cette pierre et avait ainsi empêché qu’on puisse la déplacer » (Légende dorée, p. 249)

«Une fois, près du monastère de l’homme de Dieu, un homme coupait des ronces avec un fauchard (sorte de fauche) ; or la lame sauta du manche et tomba dans un lac profond. Comme l’homme en concevait une grande anxiété, l’homme de Dieu posa la manche sur le lac et bientôt la lame vint nager vers son manche » (Légende dorée, p. 248)

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