"Le modèle français en échec : la République helvétique (1798-1803)"

Communication de Robert Kopp, professeur de littérature française à l’université de Bâle et correspondant de l’Académie des sciences morales et politiques
Avec Robert KOPP
Correspondant

A travers le rappel du bref épisode historique qu’a constitué, de 1798 à 1803, la République helvétique calquée sur les institutions du Directoire français, l’orateur a montré comment celui-ci avait contribué à façonner le rapport de la Confédération helvétique avec son voisin français et plus généralement avec le reste de l’Europe, jusqu’à nos jours. En effet, bien que revendiquée au XIXe siècle par les radicaux comme la matrice du futur État fédéral, ce régime éphémère a été généralement associé à l’imposition d’un modèle exogène, synonyme de perte d’indépendance. Pour Robert Kopp, c’est précisément en cela que la République helvétique représente « un moment de catalyse, qui a précipité certains traits du fédéralisme helvétique ». En effet, « confrontée à son contraire », la Suisse a « pris conscience, au prix d’une guerre civile, de ce qu’elle était, de ce qu’elle pouvait être et de ce qu’elle ne voulait pas être ». Ce discernement s’est en particulier appliqué aux trois principes fondamentaux qui, depuis le Moyen-Âge, définissent l’identité politique de la Suisse et que heurtait de front la République helvétique : sa neutralité, son refus du centralisme et ses libertés locales.

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