Les mots des religions : les Eglises (2/2)

par le pasteur Jean-Arnold de Clermont
Avec Virginia Crespeau
journaliste

Jean-Arnold de Clermont, Président du DEFAP depuis juin 2007, service de mission protestante, pasteur de l’Eglise Réformée de France, décline le mot "Eglise" dans son pluriel, un pluriel d’origine que l’on trouve déjà dans le Nouveau Testament.

Émission proposée par : Virginia Crespeau
Référence : tor537
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On connait les tensions entre Paul et Pierre ou Pierre et Paul : il y a l’Eglise de Jérusalem, les Eglises qui sont implantées par l’Apôtre Paul, l’Eglise de Rome dont l’origine remonte à l’apôtre Pierre. Chacune de ces Eglises a son mode de fonctionnement, ses propres systèmes de gouvernance interne, et dans le même temps Paul, malgré le différend qui l’oppose à Pierre et aux Grands de Jérusalem, insiste pour qu’il existe un lien entre ces différentes Eglises, pour que dans leur pluriel, une visibilité soit donnée à la communion qui les unit ; par exemple Pierre fait faire à Corinthe une collecte pour l’Eglise de Jérusalem qui souffre.

Jean-Arnold de Clermont, Président du DEFAP, Département de mission protestante



Le pluriel des Eglises est donc là dès le départ, mais avec en même temps cette volonté de communion visible.

Saint Pierre avec les clefs du salut des âmes et du Paradis (Saint-Pétersbourg)

Il y avait ce que l’on appelle le Concile de Jérusalem où ces premiers chrétiens se retrouvaient, échangeaient, et en fin de réunion se tendaient "la main d’union" pour bien marquer qu’ils n’avaient peut-être pas été convaincus par les arguments et démonstrations de l’autre ou des autres, qu’ils n’étaient pas totalement disposés à ressembler à l’autre, mais en même temps qu’ il y avait quelque chose de tellement fort qui les unissait : l’Evangile de Jésus-Christ, que cette communion existait.

A partir de là, poursuit Jean-Arnold de Clermont, je plaide pour la diversité.

L’apôtre Paul, peinture de Rembrandt (1635)

D’abord, parce que c’est un fait, il y a une multiplicité d’Eglises, en raison des lieux, des temps où elles vivent, des spiritualités qu’elles ont développées et qui tiennent probablement à leurs cultures.
La question essentielle n’est pas celle de la diversité, elle est au contraire, je crois, une richesse, c’est celle de la reconnaissance mutuelle de l’autre comme Eglise.

Quand il n’y a pas cette reconnaissance, interviennent les grands schismes ; on les connait : le schisme d’Orient entre l’Eglise de Rome et l’Eglise de Constantinople, le schisme d’Occident entre le protestantisme implanté à Genève et l’Eglise de Rome, et l’autre schisme d’Occident entre Londres et Rome.

Le protestantisme, à sa manière, a développé cette diversité probablement à l’extrême ; on dit souvent que ce n’est pas une réforme protestante, mais un mouvement de réformes … : méthodisme, adventisme, pentecôtisme, baptisme etc… pour ne citer que quelques exemples.

Cette diversité du protestantisme tient à ce que chacun va toujours chercher à être le plus fidèle possible à l’Evangile ; et en ce sens, vous aurez toujours quelqu’un ou une Eglise ou une communauté plus fidèle que vous à l’Evangile de Jésus Christ en fonction des temps, des lieux, des circonstances…


- Ecouter la première partie : Les mots des religions : l’Eglise (1/2)


- Ecouter le mot "Eglise" vu par l'orthodoxe Noël Ruffieux :
- Les mots des religions : "Eglise"




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