L’oreille aux aguets : biodiversité, roms, et tablettes tactiles

La chronique qui prend les mots à rebrousse-plume, animée par Jeanne Bordeau et Olivier Desarthe
Avec Oliver Desarthe
journaliste

Un nouvel épisode pour "L’oreille aux aguets" , toujours animée par Jeanne Bordeau, directrice et fondatrice de l’Institut de la qualité de l’expression et Olivier Desarthe, journaliste diplômé en didactique des langues, lesquels vous invitent à une petite conversation sur le langage de notre époque. Pas d’étude savante, juste une attention aux mots quotidiens.

Émission proposée par : Oliver Desarthe
Référence : mots602
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Une conversation qui va entrer dans le vif du sujet, soucieuse de l'air du temps, puisqu'elle débute sur la notion de biodiversité.

Que signifie alors ce mot, entendu, répété, et sollicité par une société attentive à l'environnement. Autrefois réservé à la caste scientifique, ce mot, inventé en 1880, se penchait sur les relations entre les différents milieux de vie et les êtres vivants. Or, désormais il a investi toutes les bouches et oreilles de notre quotidien pour décrire les espèces diverses des animaux, ou simplement les interactions entre individus... En somme, la biodiversité se substitue à la diversité.

Au cœur de l'actualité, une expression a longtemps résonné: «rom». A rebours des confusions et des stigmates, nos deux passionnés de mots tentent de s'y retrouver au sein d'une population venant du Nord Ouest de l'Inde. Entre Tziganes, romanichels, bohémiens et gitans, le terme «rom» s'est transformé en un vocable vaste interpellant notre imaginaire. Dans une société nomade, où tout le monde est mobile, pourquoi cette ethnie du voyage a-t-elle cristallisé tous les débats ?

Sans s'éloigner de la culture nomade, la discussion se termine, sur le progrès technologique. Pas n'importe lequel, la tablette tactile, convoitise numérique par excellence. La nomination de cet objet évoque l'Antiquité: en effet, elle renvoie aux tablettes de cire dans lesquelles on gravait l'écriture à l'aide d'un stylet pointu.

Une note de poésie sensorielle accompagne la fin de cette radioscopie du champ lexical. Federico Garcia Lorca, auteur des complaintes gitanes, souligne la simple importance de la caresse d'une mère dans cette chanson simplette :

« Maman je voudrais être en nageant, mon fils tu auras bien froid,
_ Maman je voudrais être dans l’eau, mon fils tu n’auras pas chaud,
Maman borde moi sur ton oreiller, ah ça oui, et sans tarder»


Ecoutez également les autres émissions de cette chronique :
Oliver Desarthe

L'Institut de la qualité de l'expression :
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ou sur son blog :
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Jeanne Bordeau est l'auteur du livre "Entreprises et marques Les nouveaux codes de langage" paru en septembre 2010 aux éditions Eyrolles. Ecoutez-la dans notre émission : De nouveaux codes de langage pour les entreprises


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