Pierre George : un maître en géographie

Notice sur la vie et les travaux de Pierre George par Jean-Robert Pitte, de l’Académie des sciences morales et politiques
Pierre GEORGE
Avec Pierre GEORGE
Membre de l'Académie des sciences morales et politiques

Le géographe Jean-Robert Pitte a évoqué le parcours de Pierre George, le maître qui a dominé la géographie française pendant la seconde moitié du XXe siècle, en lisant, devant ses confrères de l’Académie des sciences morales et politiques réunis en séance le lundi 12 octobre 2009, la notice sur la vie et les travaux qu’il a rédigée sur son prédécesseur.

Pierre George, membre de l’Académie des sciences morales et politiques (1909-2006)


Cette émission permet d'entendre la "notice sur la vie et les travaux" (telle est l'expression consacrée) que Jean-Robert Pitte a prononcée sur Pierre George dont il a d'ailleurs été l'étudiant en géographie. Ainsi peut-il témoigner : « Il était plein d'urbanité ». Manifestement l'ancien étudiant éprouve pour son maître en géographie bien du respect et ne manque pas de souligner que cet hommage qu'il lui rend se déroule exactement un siècle et un jour après la naissance de Pierre George, né le 11 octobre 1909.

Jean-Robert Pitte retrace le parcours étudiant et universitaire de Pierre George : il fut un brillant élève au Lycée Charlemagne à Paris puis fit des études d'histoire et de géographie (les deux étaient liées à l'époque) passant notamment un doctorat d'histoire ancienne. Il prépara sa thèse de géographie régionale sur le bas-Rhône (région d'Avignon) et la soutint quatre ans après : un exploit, puisque le jeune homme n'avait que 25 ans. Tout le monde autour de lui s'accordait à souligner sa grande capacité de travail et sa maturité. Il sortit major de l'agrégation mais, prenant plaisir à enseigner, il demeura, entre 1930 et 1940, professeur de collège et de lycée (Alain Peyrefitte compta parmi ses élèves en classe de 6ème). Ses anciens élèves sont unanimes à louer ses talents de pédagogue.

Puis Pierre George apprit le russe et au cours de ses voyages en URSS (en 1933 puis à plusieurs reprises) fut séduit par le socialisme soviétique au point qu'il adhéra en 1935 au Parti Communiste (comme Julien Gracq qui, lui, rendit sa carte assez rapidement tandis que Pierre George la conserva durant 20 ans pour finir par quitter le Parti discrètement après l'invasion de la Hongrie en 1956). Cette séduction envers le communisme influença certainement le rayonnement qu'il exerça sur ses élèves et les explications de Jean-Robert Pitte sur ce point constituent certainement l'un des moments les plus intéressants de cette "notice". Les élèves de Pierre George à Sciences Po le surnommaient affectueusement « l'un des trois Marx Brothers »...

Pierre George, lié à la famille fondatrice des Editions PUF, en fut longtemps l'un des auteurs les plus prolixes, ayant dirigé des collections phare, publié de nombreux ouvrages et rédigé 18 "Que sais-je", sur la géographique économique, sociale, sur les productions agricoles et industrielles. Son "Que sais-je" sur l'URSS fut publié quelques mois avant la chute du Mur de Berlin.

Son influence sur la géographie française fut déterminante.
Pierre George fut élu à l'Académie des sciences morales et politiques en 1980 et, en 1990, il publia son livre célèbre Le métier de géographe.

Atteint de cécité vers la fin de sa vie, il s'est éteint à Chatenay-Malabry à l'âge de 97 ans le 11 septembre 2006.

En savoir plus :

- Consulter la fiche de Pierre Geroge sur le site de l'Académie

- Le métier de géographe : un demi-siècle de géographieImage retirée.

Cela peut vous intéresser