La demeure de Clemenceau

avec Valérie Joxe, administratrice à la Fondation du Musée Clemenceau
Georges CLEMENCEAU
Avec Georges CLEMENCEAU de l’Académie française,

Georges Clemenceau a vécu au 8 rue Benjamin Franklin à Paris durant 35 ans, jusqu’à sa mort en 1929. Devenu musée, ce lieu qui comprend une galerie documentaire avec de nombreux objets retraçant sa vie et son œuvre, est resté tel qu’il était le jour de sa mort. Reportage avec Valérie Joxe, administratrice.


Ce lieu calme et retiré du 16ème arrondissement de Paris bruisse encore des éminentes personnalités qui y sont entrées. Bavardaient autour de la table de la salle à manger collaborateurs, amis politiques ou hôtes étrangers. On y parlait société, culture, politique ou encore art. On ne négligeait aucun sujet. Que son invité ait été une personnalité politique ou un simple citoyen, Georges Clemenceau vivait sa vie de la même façon. Habiter dans les ministères n'était pas de son goût. Tous les jours, il revenait au 8 rue Benjamin Franklin pour déjeuner. Tous les jours, il lisait attentivement la presse, observait les passants et songeait aux changements de son temps.

Georges Clemenceau et Claude Monet sur le pont japonais de la propriété de Monet à Giverny

Ce lieu, non loin de la Tour Eiffel, définit la personnalité d'un homme qui fut à la fois académicien et non académique. Les livres qui reposent du plancher au plafond aux quatre coins de l'appartement (on y trouve plus de 5000 volumes) décrivent une riche personnalité. Celui qui fut un étudiant révolutionnaire, le médecin des pauvres, l'homme de presse ou l'homme politique était aussi un amoureux de l'art. Grand collectionneur d'estampes japonaises (il en possédait des milliers !), très intéressé par la Grèce antique ou l'Extrême-Orient,

Le Cabinet de travail dessiné par Clemenceau

Georges Clemenceau restait très lié à Claude Monet, son grand ami qui lui avait offert 3 toiles et avec lequel il partageait l'amour du Japon et des roses.

Vue du jardin extérieur

L'appartement, de plain-pied, est composé de trois pièces (une salle à manger, une chambre, un cabinet de travail) et d'une anti-chambre donnant accès au jardin.

Georges Clemenceau en visite dans une tranchée

Une galerie, aménagée au premier étage, rassemble tous les objets, documents, ouvrages, journaux, archives photographiques et caricatures en rapport avec les fonctions militaires du Père-la-Victoire, avec le rôle politique du fondateur du parti radical-socialiste et du journaliste à La Justice, L'Aurore, etc., et avec les préoccupations de sécurité du créateur des "Brigades du Tigre" lors de son passage au ministère de l'Intérieur entre 1906 et 1909. Nommé à nouveau président du Conseil en 1917, en pleine guerre, il s'emploie à remonter le moral des troupes et gagne une grande popularité.

Parmi les documents originaux, quelques exemplaires de son journal, L'Homme Libre, rappellent la censure de l'époque qui avait forcé Clemenceau au début de la première guerre mondiale à rebaptiser le journal L'Homme Enchaîné. De toutes les facettes qui caractérisent cet homme proche des hommes, nul doute que le journaliste, l'écrivain ou l'homme politique était avant tout engagé pour la liberté d'expression et la cause humaine inspirant même à Zola le fameux titre J'accuse, pamphlet visant à rendre justice à M. Dreyfus.








Georges Clemenceau



En savoir plus :



- Le site web du musée Clemenceau

- Le musée Georges Clemenceau, lieu de mémoire, a pu être conservé grâce à l'initiative d'un mécène américain, James Stuart Douglas, admirateur et proche de Georges Clemenceau, qui acquiert l'immeuble en 1926 afin de lui en assurer la jouissance A la mort du "Tigre", il en fait don à la fondation du musée Georges Clemenceau créée pour commémorer la mémoire de son ami. Il nomme même aux Etats Unis un village Clemenceau.

- Découvrez le village Clemenceau dans l'Arizona aux Etats-Unis ! (Site web uniquement en anglais)




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A la Chambre des députés


L'élection de Georges Clemenceau, le 20 février 1876, comme député de Paris à la Chambre marque le véritable début de sa carrière. Il se fait connaître petit à petit dans toute la France et s’impose comme le chef incontesté des républicains radicaux et de l’opposition d’extrême gauche. Ses premiers combats, développés durant ses premières années au Sénat, sont d’obtenir l’amnistie pour les « Communards », une révision de la Constitution rédigée par des républicains modérés et des monarchistes et la séparation de l’Église et de l’État. Pour asseoir encore davantage son influence politique, Clemenceau décide de fonder un journal. La Justice paraît pour la première fois le 13 janvier 1880. Le quotidien a un tirage relativement faible mais reçoit une certaine audience dans les milieux politiques.

- Ecoutez l'émission : Georges Clemenceau : souvenirs de famille

et nos émissions relatives à Clemenceau :

- Deux Bouquins : d’Ormesson et Clemenceau (sur sa correspondance parue dans la collection Bouquins
- Vauban, Clemenceau et Jean-Denis Bredin (la chronique de Jacques Rigaud à propos de la biographie de Clemenceau par Michel Winock).




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