Obaldia monte sur scène

Rencontre avec René de Obaldia, de l’Académie française
René de OBALDIA
Avec René de OBALDIA de l’Académie française,

René de Obaldia ne s’essouffle pas. En 2009, il monte pour la première fois sur scène et nous fait pénétrer dans un univers teinté de mots, de rires et de joies. L’académicien, dont les pièces ont été jouées par les plus grands comédiens, prouve qu’à 91 ans la vie reste plus que jamais active et passionnante. Canal Académie l’a enregistré sur scène et a recueilli ses émotions juste avant le lever de rideau.

Sur la scène du Petit Hébertot, à Paris, où il lit chaque soir des passages de son oeuvre, l'académicien René de Obaldia s'adonne à un exercice peu commode. Il vise à faire partager au public des extraits de livres et autres pièces de théâtre, selon son propre choix, avec humour et auto-dérision, simplicité et improvisation. A 91 ans, cet auteur très inspiré fait rêver les jeunes qui s'essayent au difficile exercice d'interprétation ou encore à celui de l'écriture. Dans une salle baignée de tendresse et d'émoi, il laisse pantois son auditoire. On y croise de grands noms de théâtre et de cinéma mais aussi des inconnus qui pourtant le connaissent bien. La magie du texte opère, d'une voix calme et assurée, l'auteur lit, parle, s'excuse «d'accuser son âge». Le public, lui, entre dans le monde obaldesque pour ne s'en délivrer que difficilement. C'est pari gagné. Cet homme de l'ombre, frileux des médias, conquiert par sa lumière.

© Lot

- «Je ne me suis jamais inspiré de quiconque, j'ai toujours été indépendant dans mon écriture.»

Emu par sa première au théâtre, René de Obaldia lit les passages emblématiques de son oeuvre qui fut très largement théâtrale. Il commente les moments-clés de sa vie mis en musique et en image, sorte de raccourci qui célèbre son «retour aux sources».

La vie de l'académicien défile au son de sa voix. Nous écoutons quelques extraits des fameuses Innocentines ou encore de Les richesses naturelles ; on rit de Fantasmes de Demoiselles et on est touché par Exobiographie. Ainsi, nous voyons sur les planches celui qui les a tant occupées. Les noms des monstres sacrés du théâtre apparaissent et nous font rêver : Michel Simon, Micheline Presle, Michel Bouquet, Rosy Varte et tant d'autres. Comme dans un tableau impressionniste, les touches d'éternité se succèdent. C'est à donner le vertige.

Salutations et remerciements au passage pour des personnes comme Jean Paulhan de la NRF qui découvre René de Obaldia par Les Innocentines, un recueil pour enfants de 0 à 99 ans qui trainait sur une table... Quand on pense que ces nouvelles ont d'abord été écrites dans de l'engrais (faute de trouver mieux) pendant la captivité de René de Obaldia en 1940 ! De cette période dont il parle avec naturel et détachement, il garde une grande humilité et un goût prononcé pour la vie.

Fidèles et érudits, curieux, néophytes ou amis, tous sont là pour Obaldia. Il nous fait part de ses émotions quelques minutes avant le lever de rideau. Encore un instant, le spectacle va commencer...

René de Obaldia par Louis Monier


- «Je n'en finis pas de me poser des questions et de m'intéresser à mon prochain.»

En savoir plus :

René de Obaldia commence sa carrière dramatique grâce à Jean Vilar, en 1960, qui donne au Théâtre national populaire sa première grande pièce, Génousie, puis avec André Barsacq qui crée au Théâtre de l'Atelier Le Satyre de la Villette. Cette comédie le place aux côtés de ses aînés, Jacques Audiberti, Ionesco ou encore Beckett. Il est, depuis quelque 50 ans, l’un des auteurs de théâtre français les plus joués sur la planète, et l’un des plus internationaux (traduit en 28 langues). Il est aussi le parolier de Luis Mariano et le partenaire de Louis Jouvet au cinéma.

Elu à l'Académie française le 24 juin 1999, au fauteuil 22, il succède à Julien Green.

Il publie en 2009 : Merci d'être avec nous. Nouveaux impromptus chez Grasset.

- René de Obaldia à l'Académie française

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