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Dans Affaires internationales :
L’actualité internationale l’imposait. Enregistrés le jour même où se tenait à l’Elysée la conférence internationale pour le soutien à la future Libye (jeudi 1er septembre 2011), les deux confrères de l’académie des sciences morales et politiques consacrent la totalité de leur entretien à l’analyse de la chute du régime Kadhafi.
Montbrial le souligne d’entrée : ce fut la victoire de l’audace et de la détermination. Le président de la République a vu clair le premier, a su convaincre (comment ? – nous le saurons plus tard) David Cameron mais aussi Barack Obama de s’engager dans cette campagne. Puis il a su être patient et persévérant jusqu’au succès.
Cette campagne mérite d’être comparée à deux autres : celle des Balkans en 1999, celle d’Irak, à partir du printemps 2003. En 1999, les bombardements aériens ont réussi à faire capituler Milosevic en trois mois (mars-juin), sous la direction des Etats-Unis ; en Irak, après une offensive rapide qui a fait tomber le régime, la campagne s’est enlisée dans une guerre civile sans fin.
Montbrial insiste sur les différences : en 1999, le Kosovo se trouvait à l’intérieur de la zone d’intervention de l’Otan, tandis que la Libye, cette année, ne l’était pas ; le terrain était donc parfaitement reconnu dans les Balkans alors qu’il ne l’était pas de la Cyrénaïque à la Tripolitaine. Même chose pour l’Irak, les services de renseignements savaient tout de ce théâtre depuis la guerre du Golfe de 1991, alors que l’on ignorait l’essentiel du théâtre libyen. Et pourtant, les données actuelles font apparaître le traitement de l’affaire libyenne comme un modèle d’intervention et la campagne irakienne comme un « contre modèle ».
La suite de la transition militaire et politique réclame maintenant de la lucidité. Il reste beaucoup d’interrogations à éclaircir – et notamment le rôle des milices islamistes et des filiales d’Al Qaïda dans l’insurrection libyenne. Que seront les revendications à venir de ces éléments ? On voit déjà les inquiétudes de l’Algérie et de la Tunisie.
Cela signifie, dit aussi Montbrial, que l’on ne peut échapper à la question israélo palestinienne et la nécessité de trouver une issue à ce dossier.
Il y a un signe qui ne trompe pas : la présence de plus en plus forte de la Chine dans cette région stratégique où les Chinois(...)
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