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Dans Mot pour mot :
« On convoquait le ban et l’arrière-ban des jeunes hommes, et la garde mobile à peine réunie, à moitié habillée et non encore armée, faisait l’exercice au camp de Chalons, armée des bâtons » déclare Verlaine dans ses Confessions rappelant combien une expression ancienne restait de pleine actualité au XIXe siècle.
Les expressions dans lesquelles on utilise deux fois le même mot ne sont pas si nombreuses, vaille que vaille, rendre coup pour coup, etc., C’est qu’il s’agit d’insister : on a affaire en l’occurrence à un grand personnage, un seigneur, rassemblant tout en le convoquant le ban et l’arrière ban.
D’où vient donc le mot ban, b a n, qu’il ne faut donc pas écrire comme le siège, b a n c ? En fait, le ban désignait au Moyen Âge le territoire d’un seigneur, un territoire soumis, et donc convoquer le ban et l’arrière ban, c’était convoquer toutes les personnes dépendant de vous et pouvant vous porter secours. On est ici dans l’univers de la féodalité, le vassal devant assistance au suzerain, et ainsi, de vassal en suzerain, lui-même vassal d’un autre suzerain (le mot suzerain vient du mot souverain) on arrive au premier des suzerains : le Roi. Alors quand le chef d’un territoire part en guerre, il convoque le ban, c’est-à-dire les premiers vassaux qui lui doivent assistance, mais aussi l’arrière ban, c’est-à-dire les vassaux de ces derniers, les arrière vassaux, et dans cette mutuelle assistance et belle allégeance, on part tous joyeusement au combat.
Comment nomme-t-on au Moyen Âge, l’espace se trouvant autour d’une ville, et soumis à sa juridiction, au ban. La banlieue, parce que cet espace se trouve à une lieue, environ 4 km, du ban. Quant à celui qu’on exclut de la(...)
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