Le Club
Mots clefs et suggestions
Émissions à découvrir !
Dans Peinture :
Pour notre série « Une œuvre – un regard », Pierre Rosenberg de l’Académie Française a choisi le tableau Les amusements de la vie privée de Chardin. L'historien d'art, commissaire de l'exposition qui s'est tenue à Ferrare, première ville en Italie à exposer Jean-Siméon Chardin, au Palazzo dei Diamanti en 2011, nous livre ses réflexions dans la deuxième partie de l’émission. Sous sa plume, le catalogue de l’exposition présente ainsi le peintre :
« Dans ce XVIIIe siècle plein de bruit, Chardin se distingue par ses atmosphères intimes, retenus, par l’harmonie placide qu’aucun geste ne vient perturber. Il y règne paix et silence. C’est précisément le silence, la « vie silencieuse » que l’on trouve dans le terme allemand et anglais du « Stilleben » et « Still Life ».
Chardin refusait toute forme narrative, anecdotique, pittoresque.
Aussi bien que toute référence à l’actualité ou quelque allusion morale ou idéologique (contrairement à Greuze par ex.). »
« On se sert de couleurs – on peint avec le sentiment. » J.S. Chardin
Chardin se place parmi les peintres de génie du XVIIIe s. (comme au XVIIe siècle, Rembrandt, Caravage, Velasquez, Poussin, etc.) Son univers est « magique ». « L’on ne comprend rien à cette magie » disait déjà Diderot en parlant des toiles de Chardin.
On peut distinguer deux Chardin, celui des natures mortes et celui des scènes de genres.
« Chardin a peint des natures mortes qui comptent, avec celles de Cézanne, parmi les plus belles de toute l'histoire de la peinture française ; ses scènes de genre allient l'élégance et le raffinement du XVIIIe siècle à une rare profondeur de sentiment, et dans ses quelques portraits au pastel, la perfection technique est mise au service d'une acuité psychologique sans concession. Maître de la vie silencieuse, il contribua au triomphe de la nature morte qu'il affranchit de la dictature académique de la(...)
© Canal Académie - Tous droits réservés