La victoire de Valmy, heure de gloire de la Révolution (1/2)

Avec des textes de Jules Michelet et d’Arthur Chuquet, de l’Académie des sciences morales et politiques
Avec Anne Jouffroy
journaliste

La bataille de Valmy remportée par les armées révolutionnaires sur les Prussiens le 20 septembre 1792 marque à la fois la victoire de l’armée du peuple, l’arrêt de l’invasion étrangère et le début de la République.
Canal Académie vous propose de découvrir au cours de 2 émissions consacrées à la bataille de Valmy trois regards d’Académiciens des XIX° et XX° siècles : Arthur Chuquet, Victor Duruy et Jules Michelet. Cette première émission vous invite à écouter les textes des académiciens Jules Michelet et Arthur Chuquet : Michelet contextualise la bataille, Chuquet la décrit.

Émission proposée par : Anne Jouffroy
Référence : voi617
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Le 20 avril 1792, Louis XVI et l’Assemblée, entraînée par les Girondins, déclarent la guerre au roi de Bohême et de Hongrie (c'est-à-dire l’Autriche), rapidement soutenu par la Prusse. L’armée française, affaiblie par le départ de nombreux officiers hostiles à la Révolution, subit des défaites. L’Assemblée proclame La Patrie en danger et fait appel à des volontaires qui s’engagent par milliers. Des Fédérés affluent de province, notamment de Marseille. Ces derniers défilent à Paris au son d’un chant martial composé par Rouget de l’Isle et qui deviendra La Marseillaise.




Le Duc de Brunswick








Dans ce contexte de fièvre patriotique, le duc de Brunswick, commandant l’armée prussienne, commet la maladresse de menacer Paris de destruction si « la moindre violence est faite au roi ».
Le peuple réplique au Manifeste de Brunswick par La prise des Tuileries, le 10 août 1792. Sous la pression de la foule, l’Assemblée suspend le roi, le remplace par un Conseil exécutif provisoire et accepte de convoquer une Convention (terme emprunté à la révolution américaine et qui désigne une assemblée chargée à la fois d’établir une constitution et d’exercer provisoirement l’intégralité du pouvoir) élue au suffrage universel pour doter la France d’un nouveau régime. La tentative de monarchie constitutionnelle a donc échoué.

Fin août, les armées autrichiennes et prussiennes pénètrent en France. Le 2 septembre, Verdun capitule. La route de Paris est ouverte.

Des artisans et des boutiquiers se ruent vers les prisons parisiennes, improvisent des tribunaux populaires et procèdent à des exécutions sommaires. Ces Massacres de septembre font plus de 1000 victimes. Les Girondins condamnent vigoureusement ces excès.

En Champagne, les collines de l’Argonne, où le général Dumouriez concentre ses troupes, sont le seul obstacle à l’invasion.


Jules Michelet -né à Paris en 1798, élu membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1838, mort à Hyères en 1874- est souvent appelé « l’historien de la France ».

Fils d’un imprimeur ruiné par les lois napoléoniennes sur l’imprimerie, il parvient quand même à suivre les cours du lycée Charlemagne. Elève brillant, il est bachelier ès lettres à dix-neuf ans, licencié à vingt, docteur ès lettres à vingt et un avec une thèse sur Les Vies de hommes illustres de Plutarque et agrégé à vingt-trois ans.

La Révolution de 1830 fait naître chez lui l’enthousiasme pour les idées libérales et la conviction que toute l’Histoire de France est une longue lutte du peuple contre le despotisme (les institutions républicaines ont pour fin d’harmoniser les classes sociales.)

Chef de la section historique aux Archives nationales de 1831 à 1852 et travailleur infatigable, Michelet est maître de son récit, des causalités et des sources d’archives.
Il est aussi le maître des mythes républicains.

Son humanisme, sa personnalité, sont inséparables de son œuvre d’enseignant et d’écrivain. L’objectivité en souffre mais une poésie en jaillit, ainsi qu’une philosophie de l’histoire : il croit au progrès de l’humanité et il s’efforce de montrer que le peuple détermine le cours des évènements.

De 1846 à 1853 Michelet consacre huit années de sa vie à écrire cinq années de l’histoire de France : 1789-1794. Son œuvre maîtresse, l’Histoire de la Révolution Française est une fresque monumentale et un des sommets de l’historiographie du XIX° siècle.

Dans le tome IV, paru le 10 février 1850, son récit va de la dernière journée révolutionnaire à ses yeux, le 10 août 1792, à la décadence définitive des Girondins après la victoire de Jemmapes en novembre 1792.

Le chapitre VIII du « livre »VII raconte la victoire de Valmy :
« Chaque jour, 1.800 volontaires partaient de Paris, et cela jusqu'à 20.000. Il y en aurait eu bien d'autres, si on ne les eût retenus. L'Assemblée fut obligée d'attacher à leurs ateliers les typographes qui imprimaient ses séances. Il lui fallut décréter que telles classes d'ouvriers, les serruriers, par exemple, utiles pour faire des armes, ne devaient pas partir eux-mêmes. Il ne serait plus resté personne pour en forger. Les églises présentaient un spectacle extraordinaire, tel que, depuis plusieurs siècles, elles n'en offraient plus. Elles avaient repris le caractère municipal et politique qu'elles eurent au moyen-âge.
Les assemblées des sections qui s'y tenaient rappelaient celles des anciennes communes de France, ou des municipes italiens, qui s'assemblaient dans les églises. La cloche, ce grand instrument populaire dont le clergé s'est donné le monopole, était redevenue ce qu'elle fut alors, la grande voix de la cité, — l'appel au peuple. Les églises du moyen-âge avaient parfois reçu les foires, les réunions commerciales. En 92, elles offrirent un spectacle analogue (mais moins mercantile, plus touchant), les réunions d'industrie patriotique, qui travaillaient pour le salut commun. On y avait rassemblé des milliers de femmes pour préparer les tentes, les habits, les équipements militaires. Elles travaillaient, et elles étaient heureuses, sentant que, dans ce travail, elles couvraient, habillaient leurs pères ou leurs fils. A l'entrée de cette rude campagne d'hiver qui se préparait pour tant d'hommes jusque-là fixés au foyer, elles réchauffaient d'avance ce pauvre abri du soldat de leur souffle et de leur cœur. Près de ces ateliers de femmes, les églises même offraient des scènes mystérieuses et terribles, de nombreuses exhumations.

Il avait été décidé qu'on emploierait pour l'armée le cuivre et le plomb des cercueils.
— Pourquoi non ? Et comment a-t-on si cruellement injurié les hommes de 92, pour ce remuement des tombeaux ?
Quoi donc la France des vivants, si près de périr, n'avait pas droit de demander secours à la France des morts, et d'en obtenir des armes ?
S'il faut, pour juger un tel acte, savoir la pensée des morts même, l'historien répondra, sans hésiter, au nom de nos pères dont on ouvrit les tombeaux, qu'ils les auraient donnés pour sauver leurs petits-fils.
— Ah ! si les meilleurs de ces morts avaient été interrogés, si l'on avait pu savoir là-dessus l'avis d'un Vauban, d'un Colbert, d'un Catinat, d'un chancelier l'Hôpital, de tous ces grands citoyens, si l'on eût consulté l'oracle de celle qui mérita un tombeau ?
Non, un autel, la Pucelle d'Orléans.... toute cette vieille France héroïque aurait répondu : N'hésitez pas, ouvrez, fouillez, prenez nos cercueils, ce n'est pas assez, nos ossements. Tout ce qui reste de nous, portez-le, sans hésiter, au-devant de l'ennemi. Un sentiment tout semblable fit vibrer la France en ce qu'elle eut de plus profond, quand un cercueil, en effet, la traversa, rapporté de la frontière, celui de l'immortel Beaurepaire, qui, non pas par des paroles, mais d'un acte et d'un seul coup, lui dit ce qu'elle devait faire en sa grande circonstance. Beaurepaire, ancien officier des carabiniers, avait formé, commandé, depuis 89, l'intrépide bataillon des volontaires de Maine-et-Loire.
Au moment de l'invasion, ces braves eurent peur de n'arriver pas assez vite. Ils ne s'amusèrent pas à parler en route, traversèrent toute la France au pas de charge, et se jetèrent dans Verdun. Ils avaient un pressentiment qu'au milieu des trahisons dont ils étaient environnés, ils devaient périr. Ils chargèrent un député patriote de faire leurs adieux à leurs familles, de les consoler et de dire qu'ils étaient morts.
— Beaurepaire venait de se marier, il quittait sa jeune femme, et il n'en fut pas moins ferme. Le commandant de Verdun assemblant un conseil de guerre pour être autorisé à rendre la place, Beaurepaire résista à tous les arguments de la lâcheté. Voyant enfin qu'il ne gagnait rien sur ces nobles officiers dont le cœur, tout royaliste, était déjà dans l'autre camp :" Messieurs, dit-il, j'ai juré de ne me rendre que mort... Survivez à votre honte... Je suis fidèle à mon serment ; voici mon dernier mot, je meurs...". Il se fit sauter la cervelle.
La France se reconnut, frémit d'admiration. Elle se mit la main sur le cœur, et y sentit monter la foi. La patrie ne flotta plus aux regards, incertaine et vague ; on la vit réelle, vivante. On ne doute guère des Dieux à qui l'on sacrifie ainsi.

C'était avec un véritable sentiment religieux que des milliers d'hommes, à peine armés, mal équipés encore, demandaient à traverser l'Assemblée nationale. Leurs paroles, souvent emphatiques et déclamatoires, qui témoignent de leur impuissance pour exprimer ce qu'ils sentaient, n'en sont pas moins empreintes du sentiment très-vif de foi qui remplissait leur cœur.
Ce n'est pas dans les discours préparés de leurs orateurs qu'il faut chercher ces sentiments, mais dans les cris, les exclamations qui s'échappent de leur poitrine.
Nous venons comme à l'église, disait l'un. — Et un autre : Pères de la patrie, nous voici ! Vous bénirez vos enfants.
Le sacrifice fut, dans ces jours, véritablement universel, immense et sans bornes. Plusieurs centaines de mille donnèrent leurs corps et leur vie, d'autres leur fortune, tous leurs cœurs, d'un même élan..."



Nous vous invitons à découvrir la suite du texte de l'Académicien Jules Michelet, en cliquant en bas de page sur « Document joint - Michelet »


Du regard de l’académicien Jules Michelet passons à un autre académicien Arthur Chuquet :

Arthur Maxime Chuquet, né en 1853 à Rocroi et mort en 1925 à

Villemomble, est un critique et un historien français, spécialiste de l’Allemagne et de la période révolutionnaire. Fils d’un fonctionnaire de la douane établi à Metz, bachelier ès lettres en 1870, il sert, la même année, dans la garde nationale à Metz. En 1871 il entre à l’École normale supérieure où il étudie l’histoire et la littérature.

En 1874 il part faire un voyage d’étude en Allemagne, il suit les cours des universités de Leipzig et de Berlin. Agrégé d’allemand en 1876, Chuquet commence à exercer au Lycée Saint-Louis de Paris.
En 1886 il devient professeur de littérature allemande à l’École normale supérieure. Il passe sa thèse sur La Campagne d’Argonne de 1792 en 1887.

Directeur de publication de la Revue critique d’histoire et de la littérature, collaborateur de grandes revues étrangères et titulaire de la chaire de Langues et littérature d’origine germanique au Collège de France à partir de 1893, Arthur Chuquet est élu membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1900.
De 1901 à 1921, il est professeur d’allemand à l’École supérieure de guerre à Paris.

Dès 1886 il commence à écrire un nombre impressionnant d’ouvrages

Le Général Dumouriez

portant pour la plupart, non pas seulement sur sa « spécialité », la littérature germanique, mais sur l’histoire militaire de la Révolution et de l’Empire dont il devient "Le" spécialiste de sa génération.

Les titres les plus importants sont sa série de onze volumes Les guerres de la révolution, les trois tomes de sa Jeunesse de Napoléon. Il écrit également des études de campagnes militaires particulières et des études biographiques de militaires de l’époque révolutionnaire comme par exemple : Dumouriez, Charles de Hesse, Hoche, Desaix, Kléber, Marceau.

La liste de ses ouvrages est longue et avec ses nombreuses publications, Arthur Chuquet fait partie des pionniers des études révolutionnaires et militaires. Son nom figure sur toutes les bibliographies mais… il est peu connu du grand public.
C’est pourtant un personnage intéressant et un grand historien de la Révolution française selon les critères en vigueur à son époque.

Ses partis-pris historiques sont favorables au mythe de l’honneur français maintenu par l’armée contre les « excès » révolutionnaires.
Associé au groupe des républicains radicaux admirateurs de la Révolution, il donne à sa plume une tonalité politique qui le démarque de la plupart des écrivains-militaires de la fin du XIX° siècle et du début du XX° siècle, aux idées le plus souvent, conservatrices.

Les Guerres de la révolution sont publiées pendant les années 1887-1896.

Dans le tome 2, intitulé : Valmy, Arthur Chuquet nous conduit sur les collines de l’Argonne…non loin du moulin de Valmy… voici donc la lecture d’extraits de son Histoire…





- LES GUERRES DE REVOLUTION: 2. Valmy (1887) - Arthur Chuquet (1) -
«Deux lignes de hauteurs d’une glaise aride, s’élèvent parallèlement l’une à l’autre en avant de Sainte–Menehould, à droite de la grande route qui mène à Châlons, non loin de Bionne. La première ligne servait de camp à l’armée de Dumouriez. La seconde est séparée de la première par une vallée assez étroite, couverte à cette époque de profonds marécages, et comprend deux hauteurs : le mont d’Yvron et le tertre de Valmy.
Le mont d’Yvron s’étend entre la Bionne et la butte de Valmy. Le tertre de Valmy, séparé de l’Yvron par une prairie où coule, durant quatre mois de l’année, le petit ruisseau de Coupré, doit son nom au village qui se cache derrière lui, dans le bas du vallon. Sa crête est étroite et escarpée ; elle était alors couronnée d’un moulin à vent qu’on voyait de très loin. Durant la journée du 20 Septembre, l’Yvron devait être occupé par l’avant-garde Dumouriez, et le tertre de Valmy, ou, comme on disait à cette époque, la butte du moulin, par le gros de l’armée Kellermann.

La grande route de Sainte-Menehould à Châlons laisse donc à sa droite l’Yvron et (à une petite lieue) le village de Valmy, à gauche Dampierre-sur-Auve et Gizaucourt. Elle passe par Dommartin-la-planchette, Orbeval et la Lune, pour descendre de là, presque en ligne droite jusqu’à Châlons, à travers une grande et triste plaine dont le sol crayeux commence à se couvrir de sapinières. C’est la route que Louis XVI avait suivie quinze mois auparavant, et suivie deux fois, la première fois en plein silence, heureux et se livrant à l’espoir, la seconde fois, abattu, désespéré, environné de gardes nationaux qui venaient en foule des villages du Clermontois, au son du tocsin, brandissant leurs fusils et leurs faux, criant non pas « vive le roi » mais « vive la nation » et « vivent les patriotes ». Orbeval était alors la première maison de poste avant Sainte-Menehould ; c’est là que l’inquiétude avait saisi les fugitifs qui ne voyaient venir aucun des détachements promis par M ; de Bouillé. C’est à Sainte-Menehould que le maitre de poste Drouet avait reconnu Louis XVI. C’est la descente de Dommartin-la-planchette, au bas de la Grèverie, que le comte de Dampierre, seigneur de Hans, avait été massacré sous les yeux de la famille royale, qui reprenait captive le chemin de Paris et peut être, le 22Juin 1791, en passant pour la seconde fois à Orbeval, Louis XI vit-il à droite de la route le moulin de Valmy. Il ne se doutait guère que sa destinée se déciderait irrévocablement l’année suivant près de ce moulin, et qu’au milieu des mornes plaines qu’il traversait, l’armée étrangère, désormais son unique espoir, viendrait s’épuiser dans l’inaction, la misère et la faim.
La route en parlant d’Orbeval, s’élève par une longue rampe jusqu’à l’endroit où aboutissent deux chemins de traverse, celui de Somme-Bionne et celui de Gizaucourt. Ce carrefour porte le nom de la Lune qu’il doit, dit-on, à sa forme circulaire. On aperçoit de là Orbeval, Dommartin-la-planchette, le tertre de Valmy et la chaine de l’Argonne qui dessine dans le lointain ses sommets boisés. Il y avait alors au bord de la route une maison isolée qu’on nommait l’auberge – ou la cense – de la Lune.
Ce lieu est très aride, sans plantation et sans ombrage, sans ruisseau, sans la moindre source ; il faut chercher l’eau jusqu’aux villages de Gizaucourt, de la Chapelle et de Saint-Mard où passe la rivière d’Auve. Au nord-est s’étend une plaine immense très fertile en froments ; mais au sud-ouest le sol, formé d’un calcaire crayeux, que recouvre à peine une légère couche de terre végétale, ne produit que des seigles et des marsages ; aussi, la limite de ce terroir stérile a-t-elle reçu le nom expressif de marche à famine. C’est sur ce plateau triste et désolé, le plateau de la Lune, que l’armée prussienne s’établit dans la journée du 20 septembre ; c’est de là que son artillerie canonna le tertre de Valmy ; c’et là qu’elle campa durant dix jours, en proie au découragement et à la dysenterie, dans de boueux bivouacs.




KELLERMANN (1735-1820) - Commandant de l’Armée du Centre, Kellermann est en 1792 le vainqueur de Valmy






Kellermann était arrivé le 18 Septembre à Dampierre-le-château, dans la vallée de l’Yèvre, à quatre lieues de Sainte-Menehould. Il avait avec lui dix-sept bataillons d’infanterie et trente escadrons, en tout seize mille hommes. Il se hâta, sur le conseil e Dumouriez, d’envoyer au camp de Braux quelques détachements dont l’arrivée remplit les soldats de confiance et de joie ; l’armée des Ardennes était certaine désormais que l’armée du Centre venait à son secours et combattrait avec elle. »


Nous vous invitons à découvrir la suite de ce texte de Arthur Chuquet, en cliquant sur «Document joint - Chuquet» en bas de page.

Une seconde émission de la série « Les Académiciens racontent l’Histoire » vous permettra de découvrir d’autres textes d’Arthur Chuquet; l'Académicien poursuivra le récit de cette journée mémorable; vous pourrez écouter également des textes d'un autre historien, membre de l'Institut: Victor Duruy qui vous décrira le dénouement de cette bataille.

- Site et Moulin de Valmy monument historique à 51800 - VALMY
Tel. : +33 (0)3 26 60 85 83
tourisme@argonne.fr
Voir le site web
Dates d'ouverture :Du 01/01/2012 au 31/12/2012



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