Séance publique annuelle 2007 de l’Académie française

Sous la Coupole, le 29 novembre 2007
Hélène CARRÈRE d’ENCAUSSE
Avec Hélène CARRÈRE d’ENCAUSSE de l’Académie française,

Le 29 novembre 2007, s’est déroulée sous la Coupole de l’Institut de France la séance publique annuelle de l’Académie française. Selon l’usage, trois discours sont attendus, ce jour-là : celui des Prix littéraires, celui du Secrétaire perpétuel et le discours sur la vertu.

Émission proposée par : Marianne Durand-Lacaze
Référence : cou306
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Pierre Nora de l’Académie française, sous la Coupole le 29 novembre 2007
© Brigitte Eymann\/Académie française




Canal Académie vous propose d'écouter la retransmission de cette séance solennelle. Pierre Nora, directeur en exercice de l'Académie française, a prononcé le discours des Prix littéraires de l'année 2007. Plus d'une soixantaine de distinctions ont été attribuées cette année, parmi lesquels, le Grand Prix de la francophonie, le Grand Prix de littérature, le Grand Prix du roman. La poésie, la philosophie, le théâtre, la biographie, l'histoire, l'essai, la critique et d'autres encore, font aussi l'objet de distinctions.

Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie française, le 29 novembre 2007, sous la Coupole
© Brigitte Eymann\/Académie française




Hélène Carrère d'Encausse, Secrétaire perpétuel de l'Académie française, a prononcé un discours intitulé, Le siècle du «roi Fontenelle». Elle a dressé le portrait du neveu du Grand Corneille qui fut académicien presque centenaire, Bernard Le Bouyer de Fontenelle, une figure d'exception. Parlant de son œuvre et en particulier de l'ouvrage, Histoire des oracles et des combats de l'écrivain, elle précise : «De toutes ses œuvres c’est la plus hardie, la plus propre à dresser les dévots contre lui. Fontenelle y soutient que les oracles ont été le fruit de superstitions, des mythes développés par les prêtres du paganisme mais nullement des démons, comme l’affirmaient les Pères de l’Église. Derrière l’explication des oracles – et des miracles qui sont ici sous-entendus – par l’imposture, Fontenelle touche ici à la question de la Foi. Il montre que le sage doit découvrir Dieu en toute indépendance, en écoutant seulement son cœur. N’est-ce pas le déisme des Lumières qui s’annonce ainsi ? Fontenelle pouvait craindre à bon droit que ses audaces en matière religieuse ne le conduisent à la Bastille. Il y échappa grâce à la protection de ses amis jésuites. Mais un autre combat le requiert aussitôt. La querelle des Anciens et des Modernes engagée par Perrault bat son plein et Fontenelle va apporter au camp des Modernes la caution de sa gloire. Il expose ses vues dans la Digressions sur les Anciens et les Modernes. Les Modernes ont à ses yeux le mérite d’avoir découvert le vrai, car l’histoire des hommes est celle d’un progrès continu, d’un perfectionnement constant de l’humanité qui ne peut régresser. « Les hommes ne dégénèreront jamais, écrit-il, les vues saines de tous les bons esprits qui se succèderont s’ajouteront toujours les unes aux autres. » Mais il ne sous-estime pas pour autant les Anciens, qui ont ouvert la voie du progrès aux Modernes par les erreurs commises.»


François Cheng de l’Académie française, le 29 novembre 2007, sous la Coupole
© Brigitte Eymann\/Académie française




François Cheng, directeur de la séance, s'est prêté à l'exercice traditionnel du discours sur la vertu.

Évoquant Confucius, qui se lamentait justement de ce que la vertu, mal comprise, souvent ennuie, François Cheng nous rapporte la formule célèbre de Confucius, extrait de son discours : « L’homme de cœur se plaît à la montagne, l’homme d’intelligence affectionne l’eau ». Ailleurs, il a comparé la vertu d’un homme de bien à la figure d’un haut pin, en disant : « C’est dans la rigueur de l’hiver qu’on voit la qualité du pin, demeuré toujours vigoureux et vert ». À partir de là, il est né une longue tradition dans laquelle les lettrés, à la fois poètes et peintres, exaltent certaines plantes dont les beautés variées, pleines de séduction, incarnent certaines vertus spécifiques de l’homme. C'est avec quatre plantes, particulièrement célébrées par les lettrés chinois, le bambou, l'orchidée, le prunus et le lotus , appelées les « Quatre êtres supérieurs » ou les « Quatre Excellences », que François Cheng nous révèle le sens du mot vertu, dans la culture chinoise, celui d’un agir efficace.


Pour en savoir plus

Textes des discours sur le site Internet de l'Académie française

- Discours sur les Prix littéraires, par Pierre Nora;
- Discours Le siècle du «roi Fontenelle», par Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel;
- Discours sur la vertu, par François Cheng.

- Pierre Nora de l'Académie française;
- Hélène Carrère d'Encausse, Secrétaire Perpétuel de l'Académie française;
- François Cheng de l'Académie française.

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