Féminiser le langage ?

avec Marcel Boiteux, de l’Académie des sciences morales et politiques
Avec Hélène Renard
journaliste

Agrégé de Mathématiques, Marcel Boiteux, ancien Président du Conseil d’Administration d’EDF, plaide pour l’enseignement dans la grammaire française d’un troisième genre neutre afin d’éviter que la langue française ne soit féminisée à tort et à travers.

Émission proposée par : Hélène Renard
Référence : foc301
Télécharger l’émission (11.58 Mo)

_

La langue française : si chacun sait que les académiciens de l'Académie française veillent sur elle, la défendent, l'enrichissent, pourquoi les membres des autres Académies ne pourraient-ils pas, eux aussi, s'exprimer sur ce sujet ? Les scientifiques, les artistes, tout autant que les écrivains, ont sûrement leur mot à dire.

A preuve, un académicien de l'Académie des sciences morales et politiques, de formation scientifique, mathématicien et ancien professeur d'économie, Marcel Boiteux, fait le constat que, dans sa vie professionnelle, en tant que directeur général d'une des plus grandes entreprises françaises, EDF, il a senti l'impérieuse nécessité d'une langue précise, logique, concise, indispensable dans les négociations notamment syndicales.

Or, la féminisation des mots de la langue française -tendance à la mode- risque d'introduire des équivoques dangereuses.

Son message est simple : la langue française ne peut se passer d'un genre non marqué, le neutre. Si l'on enseignait plus clairement dans la grammaire qu'en français le genre neutre n'est pas inexistant mais qu'il est porté par le masculin, il y aurait moins de problèmes...
Quand on parle des Droits de l'Homme, tout le monde comprend qu'il s'agit de ceux de l'homme et de la femme, bien sûr !

Ce neutre, c'est en vérité, un genre non marqué. Et ne serait-il pas ridicule de contester que le masculin le porte plutôt que le féminin ? Marcel Boiteux, avec humour, suggère qu'on alterne une année sur deux voire un siècle sur deux !

Enfin, il rappelle que les métiers (boulanger-boulangère) peuvent avoir un féminin, que les titres (madame la Ministre) peuvent se féminiser, mais pas les fonctions (madame, vous qui êtes le ministre de...). Mais avouez que cette règle est difficile à mémoriser pour la majorité des Français !

Conclusions de Marcel Boiteux :
- la langue française ne peut éviter le neutre
- on peut féminiser plus ou moins des titres, métiers, et même fonctions mais... pas à la foire d'empoigne !


Retrouvez la biographie de Marcel Boiteux sur le site de l'Académie des sciences morales et politiques

Cela peut vous intéresser