L’université française vue par Claude Allègre

Communication du ministre Claude Allègre à l’Académie des sciences morales et politiques
Avec Marianne Durand-Lacaze
journaliste

Sous la présidence de Jean-Claude Casanova pour l’année 2009, les membres de l’Académie des sciences morales et politiques se réunissent autour du thème, Université, science et recherche dans la France d’aujourd’hui, pour leur séance hebdomadaire habituelle. Le ministre Claude Allègre a inauguré, le 12 janvier, le cycle des communications 2009 en livrant sa vision de l’université française.

Émission proposée par : Marianne Durand-Lacaze
Référence : es513
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Claude Allègre, 12 janvier 2009, Académie des sciences morales et politiques
© Canal Académie




Géochimiste, membre de l'Académie des sciences, il s'est exprimé devant ses confrères de l'Académie des sciences morales et politiques sur les différences entre universités françaises et américaines et sur leur utilité. Il plaide pour une remise en question urgente du fonctionnement actuel des universités françaises.


Il s'oppose à la création d'universités capables d'accueillir des dizaines de milliers d'étudiants. Des universités de taille réduite à quelques milliers d'étudiants lui paraissent plus adaptées au monde d'aujourd'hui. Un rapprochement entre grande écoles et universités est souhaitable et ne signifie pas de facto, une fusion entre les établissements existants. Pour lui, la diversité des universités doit être en tout point recherchée. « L'égalité n'existe que dans la diversité ». Les universités devraient être plus autonomes dans leur recrutement et leur mode de fonctionnement. Elles devraient développer et affirmer leur identité disciplinaire. Pour ce faire, la forme juridique actuelle qui impose les mêmes règles aux sciences et aux sciences humaines, est à revoir.


En clair, Claude Allègre prône une revalorisation des salaires de l'enseignement supérieur, la possibilité de recruter des présidents d'université qui ne soient pas des universitaires, la création de collège universitaire et s'inscrit contre la diminution de postes à l'université. Il défend, comme il l'a déjà exprimé au cours de ses expériences politiques, l'idée de satisfaire un enseignement de culture générale associé à une formation professionnalisante. Il dénonce l'ignorance et le conservatisme du monde universitaire sur l'histoire même de ces questions et y voit une de raisons des échecs successifs des réformes proposées.

En savoir plus

- Académie des sciences morales et politiques (texte des communications)
- Académie des sciences
- Claude Allègre (membre du parti socialiste de 1973 à 2008) a été conseiller spécial de Lionel Jospin au ministère de l'Éducation nationale de 1988 à 1992, pour les questions liées à l'enseignement supérieur et à la recherche. Il a proposé une réforme profonde du système des classes préparatoires. Il a été ministre de l'Éducation nationale, de la recherche et de la technologie (1997-2000) et fut contraint de donner sa démission devant l'opposition massive des enseignants à sa politique en mars 2000. Il est notamment l'initiateur du plan « Université 2000 » avec la mise en place du LMD. La Loi Allègre de 1999 sur l'innovation et la recherche permet dorénavant aux universitaires et aux chercheurs de créer une entreprise de type startup et de déposer des brevets.
Le 28 août 2008, Nicolas Sarkozy, président en exercice du Conseil européen, lui a confié le soin d'organiser les Assises européennes de l'innovation.

Claude Allègre a fait paraître Figures de proue aux éditions Plon/Fayard, 2008

A écouter également sur Canal Académie :

- L’Essentiel avec... Claude Allègre, de l’Académie des sciences
- Comment capturer le CO2 émis dans l’atmosphère, par Claude Allègre (1/3)
- La science et la vie, de Claude Allègre, de l’Académie des sciences


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