Communication de Jean Tulard, membre de l’Académie des sciences morales et politiques.
Comme l’a rappelé Jean Tulard, aux yeux de Napoléon, l’opinion publique peut être utilement prise en compte, pourvu toutefois qu’elle soit clairement subordonnée au politique. Ainsi, devant le Conseil d’État, l’Empereur déclaré, en 1804 : Je respecterai les jugements de l’opinion publique quand ils seront légitimes, mais elle a des caprices qu’il faut savoir mépriser. C’est au gouvernement de l’éclairer et non de la suivre dans ses écarts. J’ai pour moi la volonté de la Nation et une armée de 500 000 hommes. Le pouvoir du premier consul, puis de l’empereur, dérive des seuls plébiscites, censés exprimer irrévocablement la voix de la Nation. Toutefois, la réussite la plus nette de Napoléon face à l’opinion publique n’est pas de l’avoir muselée, mais d’avoir durablement imposé sa légende. Dès la campagne d’Italie, Bonaparte se révèle un maître en communication. Il se crée une image à la fois héroïque et immédiatement reconnaissable, à travers sa tenue et ses postures. Elle se décline aussi bien dans les grandes peintures académiques que dans la gravure populaire. La construction de cette mythologie se poursuit au-delà de la chute de l’Empire, à destination de la postérité, ce qui arrachera ce cri à Chateaubriand : Vivant il a manqué le monde, mort il le possède.
jeudi 8 février 2018
Fidèles à l’une de leurs missions fondatrices, l’Institut et les Académies décernent chaque année des centaines de prix et de bourses à des chercheurs ou à des créateurs qui voient ainsi leur travail distingué. Dans sa nouvelle rubrique, « À tout prix », Canal Académie leur donne la parole, avec une attention particulière portée aux plus jeunes d’entre eux. Cette semaine, Charles Guérin présente son ouvrage consacré au rôle du témoin dans les procès de la Rome républicaine (La voix de la vérité, Éditions Les Belles Lettres, 2015, 432 p.). Ce travail de recherche lui a valu de se voir décerner le prix Georges Perrot décerné par l’Académie des inscriptions et belles-lettres.
jeudi 18 janvier 2018
Fidèles à l’une de leurs missions fondatrices, l’Institut et les Académies décernent chaque année des centaines de prix et de bourses à des chercheurs ou à des créateurs qui voient ainsi leur travail distingué. Dans sa nouvelle rubrique, « À tout prix », Canal Académie leur donne la parole, avec une attention particulière portée aux plus jeunes d’entre eux. Cette semaine, Thomas Tanase présente sa biographie de Marco Polo (Editions Ellipse, 2016, 624 p), dans lequel il voit une figure incarnant une histoire presque totale, passant par Jérusalem, Byzance, Pékin, le monde des steppes, les îles luxuriantes de l’océan Indien, le Japon mystérieux. Une histoire qui permet de suivre sur la longue durée le brassage des peuples jusqu’à ce qu’elle ne déborde encore plus à l’Ouest, vers un nouveau monde, l’Amérique, découvert par un des admirateurs du Vénitien, Christophe Colomb, ouvrant la voie à une mondialisation rêvée par les lecteurs de Marco Polo.
mercredi 20 décembre 2017
Communication de Hakim el Karoui, essayiste.
En s’appuyant sur le rapport Un islam français est possible, qu’il avait coordonné en 2016 pour l’Institut Montaigne, l’orateur s’est livré à un état des lieux de la réalité de l’islam en France. Il en ressort un tableau complexe, loin de la religion pour travailleurs immigrés dont on a gardé l’image. Pesant environ 8 % de la population - une proportion destinée à augmenter, du fait d’une moyenne d’âge inférieure à celle de la nation dans son ensemble -, les musulmans de France sont travaillés par des dynamiques sociologiques contradictoires. Alors qu’une petite moitié de musulmans est en en voie de sécularisation, l’intervenant relève en effet la préoccupante montée en puissance d’un islam de rupture, suivi par environ un quart des fidèles, en majorité des jeunes, à la culture religieuse rudimentaire. Afin de constituer un islam de France, il propose notamment les pistes suivantes : rompre avec l’ingérence et le financement par des pays étrangers, en redirigeant une partie des sommes générées par la consommation islamique vers des associations ad hoc, offrir une alternative scolaire à l’apprentissage de l’arabe dans les mosquées, former et professionnaliser les aumôniers, comme cela s’est fait pour l’armée, ou encore encourager la formation d’une contre-offre sur Internet.
mercredi 20 décembre 2017
Jean-Paul Poirier éclaire d’un jour nouveau l’explosion volcanique qui, le 8 mai 1902 causa la mort de 29.000 personnes à la Martinique.
jeudi 14 décembre 2017
Une escapade gourmande dans la France des terroirs et des saveurs avec Jean-Robert Pitte
Ces pages se veulent une invitation au voyage gastronomique, à la rencontre par les papilles de toutes les régions de notre pays et à l’étonnement par la découverte des créations gourmandes. Elles veulent aussi convaincre les Français de reconquérir ce volet essentiel de leur identité et de leur culture partagée qu’est la gastronomie. C’est ainsi que le géographe Jean-Robert Pitte, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques, introduit l’Atlas gastronomique de la France qu’il vient de publier aux Éditons Armand Colin. De fait, en cheminant avec lui à travers les terroirs français de métropole et d’Outre-Mer, on ne peut que réaliser combien l’art français de bien manger et de bien boire participe de la beauté de la vie et du monde.
mercredi 15 novembre 2017
Hélène Carrère d’Encausse (Académie française)
2ème volet des « Conversations chez M. Thiers » organisées à la Fondation Dosne-Thiers à l’occasion des journées du patrimoine 2017. Débat animés par François d’Orcival
jeudi 26 octobre 2017
Alain Duhamel et François d’Orcival (Académie des sciences morales et politiques)
2ème volet des « Conversations chez M. Thiers » organisées à la Fondation Dosne-Thiers à l’occasion des journées du patrimoine 2017. Débat animés par François d’Orcival
jeudi 26 octobre 2017
Georges-Henri Soutou (Académie des sciences morales et politiques)
2ème volet des « Conversations chez M. Thiers » organisées à la Fondation Dosne-Thiers à l’occasion des journées du patrimoine 2017. Débat animés par François d’Orcival
jeudi 26 octobre 2017
Par Xavier Darcos, chancelier de l’Institut de France
1er volet des Conversations chez M. Thiers organisées à la Fondation Dosne Thiers à l’occasion des journées du patrimoine 2017. Débat animés par François d’Orcival
jeudi 19 octobre 2017
Dans une récente biographie politique, Philippe Contamine rend justice à ce roi méprisé et décrié
mardi 19 septembre 2017
Entretien avec Henry de Lumley, membre correspondant de l’Académie des sciences et de l’Académie des inscriptions et belles-lettres.
Il y a 400 000 ans, nos lointains ancêtres ont appris à allumer le feu à leur gré. Comme l’explique Henry de Lumley, directeur de l’Institut de paléontologie humaine-Fondation Albert 1er Prince de Monaco, dans un récent ouvrage (La domestication du feu aux temps paléolithiques, Éditions Odile Jacob, mai 2017), il s’agit d’un tournant décisif dans la longue aventure humaine. En effet, la maîtrise du feu n’a pas seulement permis aux hommes d’améliorer considérablement leurs conditions d’existence et leur espérance de vie. Elle a aussi permis l’éclosion d’une nouvelle sociabilité. Autour du feu où, tout en cuisant la viande et en partageant les repas, les premiers hommes ont aussi échangé des idées et façonné des récits communs soudant le groupe. Une véritable révolution dont nous sommes les héritiers directs comme en témoigne le sens que nous donnons, aujourd’hui encore, au terme de foyer.
jeudi 6 juillet 2017
Entretien avec Bernard Bourgeois, membre de l’Académie des sciences morales et politiques
vendredi 30 juin 2017
Entretien avec Michel Zink, secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres
L’humiliation me touche, elle m’obsède et me révolte, confie Michel Zink. Souvent aussi, elle nous fascine. Pour expliquer ces sentiments forts et ambivalents, le secrétaire perpétuel est remonté, dans son dernier ouvrage (L’humiliation, le Moyen Âge et nous, Éditions Albin Michel) à leur source : un monde médiéval redoutant l’humiliation plus que tout mais professant, simultanément une religion de l’humilité dont la scène fondatrice de l’humiliation du Christ en croix. En explorant cette féconde contradiction, il dévoile la place centrale tenue par la question de l’humiliation dans notre civilisation, d’hier à aujourd’hui.
mercredi 7 juin 2017
Cycle histoire et philosophie des sciences de l’Académie des sciences, 7 mars 2017
mardi 30 mai 2017
mercredi 24 mai 2017
Communication de Jean-Pierre Cot, juge au Tribunal international du droit de la mer, devant l’Académie des sciences morales et politiques, le 7 novembre 2016.
mercredi 10 mai 2017
Entretien avec Jean-Louis Ferrary, membre de l’Académie des inscriptions et belles lettres
Spécialiste des rapports entre Rome et le monde grec, Jean-Louis Ferrary, directeur d’études émérite à l’Ecole pratique des hautes études, a récemment publié un recueil de travaux consacrés à cette question (Rome et le Monde grec, Les Belles Lettres, 2017). Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il aborde tout particulièrement le passage d’un monde multipolaire à la domination sans partage de Rome, l’évolution de la conception de la démocratie sous influence romaine, ainsi que la façon dont les Grecs ont surmonté le terrible choc qu’a représenté pour eux la sujétion à une puissance initialement jugée barbare. Autant de sujets qui, bien sûr, ne sont pas sans évoquer quelques enjeux très actuels, à moins qu’ils ne soient éternels.
mercredi 26 avril 2017
Conférence donnée le 27 mars par Vincent Coussedière à l’Académie des sciences morales et politiques dans le cycle « La vie de l’esprit dans l’Europe du centre-est depuis 1945 »
mercredi 19 avril 2017
Entretien avec Jérôme Baschet, lauréat 2017 du Premier Prix Gobert décerné par l’Académie des inscriptions et belles lettres.
Selon un certain lieu commun, le Moyen Âge chrétien aurait instauré une guerre entre d’un côté un corps, source du péché, et de l’autre, une âme pure tournée vers Dieu ? Pourtant, comme le démontre Jérôme Baschet, enseignant-chercheur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, dans un récent ouvrage primé par l’Académie des inscriptions et belles lettres (Corps et âmes. Une histoire de la personne au Moyen Âge, Editions Flammarion), il n’en est rien. En s’appuyant sur de nombreuses sources doctrinales et picturales, il estime que, loin du dualisme qu’on lui prête, la pensée médiévale a plutôt placé les rapports du corps et de l’âme et, plus globalement, du matériel et du spirituel, sous le signe de la quête d’harmonie. De la sorte, il ne nous invite pas seulement à porter un regard neuf sur le Moyen Âge. Il nous propose aussi, dans une féconde démarche comparatiste, de porter un regard plus distancié et critique sur la conception moderne du moi qui, à compter du XVIIe siècle, a contribué à couper l’Occident de ses racines mais aussi des autres civilisations humaines.
mercredi 5 avril 2017