"Précis de l’action" de Bertrand Saint Sernin présenté par François d’Orcival, de l’ACADEMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES

Philosophes français, anglais, allemands : comment ont-ils conçu l’action, la décision ?
François d’ORCIVAL
Avec François d’ORCIVAL
Membre de l'Académie des sciences morales et politiques

François d’Orcival a lu et apprécié l’ouvrage de son confrère à l’Académie des sciences morales et politiques, le philosophe Bertrand Saint-Sernin "Précis de l’action" paru fin 2012. Il en donne ici un bref résumé pour en cerner les principales qualités.

Voici le "Précis de l’action", de Bertrand Saint-Sernin, de l'Académie des sciences morales et politiques : La couverture de ce livre est illustrée par le plongeur de la fresque peinte sur la tombe de Paestum, découverte en Italie. Ce plongeur saute-t-il dans l’inconnu ? Pourquoi a-t-il décidé de plonger ? On voit bien l’intention de l’éditeur en présentant l’essai – le « précis » – de notre confrère : le saut est en soi une action, une action irréversible, on ne revient pas en arrière – mais quel sens lui donner ?
C’est naturellement le sujet de cette réflexion philosophique qui est d’une certaine manière la synthèse des travaux de Bertrand Saint-Sernin. « L’action, dit Maurice Blondel à qui notre confrère a consacré un précédent essai, est le fil d’Ariane pour comprendre la destinée humaine. » Ce livre va expliquer en quoi.
- La première partie porte sur trois visions, trois écoles, de l’action en Occident. La française, depuis Montaigne et Pascal jusqu’à Levi-Strauss, est une école de discernement nourrie par l’histoire et dont Charles de Gaulle fournit en conclusion l’une des règles : « Grandir sa force à la mesure de ses desseins, ne pas attendre du hasard, ni des formules, ce qu’on néglige de préparer, proportionner l’enjeu et les moyens… »
L’école anglaise est illustrée par Conrad, ce « grand peintre de l’action », l’école allemande par Schiller – « Ce n’est pas sans trembler que la main des l’homme plonge dans l’urne secrète du destin… »

- Dans sa deuxième partie, notre confrère rassemble tout ce qui, toutes écoles et morales ou expressions confondues, constitue « l’unité de l’action », à travers la décision, le choix, la transformation, et naturellement l’accident.
Mais il y a aussi une métaphysique de l’action, dès lors qu’au commencement était le Verbe et que le verbe s’est fait chair, c’est-à-dire homme et que l’action est la nature même de l’humain.

Voici un essai d’une écriture limpide et d’une pensée passionnante et très stimulante en ces temps si indécis, publié aux éditions Cerf.

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