Le philosophe Pierre Guénancia : Se connaître soi-même...et tous les autres

Son intervention au colloque "Se connaître soi-même : pourquoi, comment ?" de la Fondation Ostad Elahi-Ethique et Solidarité humaine

Ecoutez ici la retransmission de l’intervention de Pierre Guénancia, professeur d’histoire de la philosophie moderne à l’Université de Bourgogne, spécialiste de Descartes et de la pensée classique. Il intervenait lors du colloque organisé par la Fondation Ostad Elahi- Ethique et solidarité humaine, pour sa « XIème journée de la solidarité humaine », le 15 septembre 2012, sur le thème « Se connaître soi-même : pourquoi, comment ? ». Pierre Guénancia a intitulé son intervention « Soi même et tous les autres ». L’émission se divise en deux moments : durant une dizaine de minutes, le philosophe développe son propos autour de la connaissance de soi, de l’individuel à l’universel. Puis il répond à quelques questions posées par le journaliste Jacques Paugam qui animait ce colloque.

Soi-même et tous les autres

Je partirai de la distinction entre la connaissance de soi où « soi » désigne l’humain, et la connaissance de soi où « soi » désigne l’ego, comme on dit dans la philosophie moderne. Cette question est vénérable, même si je vais chercher à la critiquer un peu. Elle est tout à fait vénérable par son antiquité, par sa dignité. Elle n’est pas forcément très claire, vu la complexité des niveaux d’organisation de cette question. Cette question est contemporaine de la philosophie. Au fond, la philosophie commence à partir du moment où le philosophe demande à l’homme de se connaître lui-même, et elle a été continuellement associée à la philosophie et répétée un peu comme l’incipit de toute investigation, de toute enquête sur les choses de la nature. Mais il faut bien prendre en considération que ce n’était pas un domaine réservé : c’était le préambule à toute autre connaissance, et donc devant mener à cette autre connaissance. Un philosophe qui n’est pas particulièrement socratique comme Hobbes – philosophe de la politique – place justement le nosce te ipsum (il le dit en latin), gnôthi seauton (il le dit aussi en grec) au commencement de sa philosophie, afin justement de bien souligner que l’homme doit d’abord et avant tout savoir ce qu’il est, avant de chercher à connaître ce que sont les choses différentes de lui. Donc, de ce point de vue, cette idée de la connaissance de soi chez Pascal, Jean Mesnard l’a rappelé, a une position très forte ; c’est-à-dire qu’il ne s’agit pas de croire que se connaître c’est se tourner vers soi à l’exclusion des autres. Au contraire, c’est justement se tourner vers les autres afin de pouvoir se voir soi parmi les autres choses de la nature et donc comme une des choses de cette nature ou de cette société, ou de cette humanité, et non pas comme une chose unique.

Pierre Guénancia

Je crois que tout va changer après cette époque classique. A ce moment-là la connaissance de soi va désigner au fond quelque chose d’intime, quelque chose de propre, de singulier, et il semblerait que finalement le but que chaque homme poursuit, plus que tout autre, c’est de se connaître lui et non pas les autres. C’est même par différence avec les autres qu’il arrive à se connaître. Si bien qu’on arrive quasiment à des fronts renversés entre la connaissance de soi au sens socratique, ou au sens philosophique, et la connaissance de soi au sens moderne du terme, où le soi désigne ce qu’on va appeler la subjectivité. Or je ne crois pas que la connaissance de soi soit la connaissance de la subjectivité, mais que c’est au fond la connaissance de sa place dans l’univers ; chez Socrate c’est la connaissance de la mesure de l’homme, c’est-à-dire de l’homme comme une petite partie de l’univers, pour parler comme Pascal, et non pas justement comme un tout.

Voilà pourquoi je crois que la valeur de cette question dans l’Antiquité, et d’ailleurs jusqu’à Pascal compris, est surtout une valeur négative. Je ne veux pas dire par là que c’est une question négative ou que c’est une fausse question, ou une non-question. Négative, cela veut dire que ce que l’homme peut connaître de plus précieux c’est justement ce qu’il n’est pas ; il doit apprendre à savoir ce qu’il n’est pas, et ne pas se confondre, ou ne pas se prendre – pour ce qu’il n’est pas. Autrement dit, il faut qu’il sache rester à sa place, et pour savoir rester à sa place – ce qui a des conséquences importantes en morale et en politique – il faut d’abord qu’il connaisse sa place. L’entreprise de la connaissance de soi c’est de ce point de vue une entreprise de délimitation d’une place dans l’univers ou dans la nature (appelons ça comme ça). C’est également le cas chez Hobbes qui dit : il faut apprendre à se connaître soi-même afin de ne pas empiéter sur le terrain d’autrui. Hobbes a cette comparaison, qui est magnifique et qui est très éloquente : Quand il s’agit de soi, on a toujours des verres grossissants, mais quand il s’agit des autres, on a des verres très éloignants. Des lunettes d’approche, dit-il. C’est-à-dire que ce qui arrive à quelqu’un, au fond, c’est très supportable, mais la moindre égratignure qui nous arrive est absolument insupportable. Et la connaissance de soi, il ne faut pas rêver, ne va pas rétablir un équilibre qui ne peut pas se faire, mais elle va du moins rappeler à l’homme qu’il a tendance à prendre le soi pour le tout, alors que le soi n’est jamais qu’une petite partie du tout.

Ceci est la dualité qui me paraît tout à fait constitutive de cette question de la connaissance de soi et l’ambigüité qui plane sur elle, et dont il faut toujours garder en mémoire la présence. Jean Mesnard l’a rappelé, il me semble que le point de départ de ce soi entendu comme matière à déchiffrer, ce sont sans doute "Les Confessions" de Saint-Augustin, dont le titre même, Les Confessions, désigne justement un type d’approche et d’analyse intimiste. C’est-à-dire que le soi devient un objet intime et par conséquent caché, et par conséquent mystérieux, et par conséquent indéchiffré, ce qu’il n’est pas dans la perspective où la connaissance de soi désigne l’homme, et non pas en particulier moi, plutôt que soi d’ailleurs. Moi au sens où Pascal pose la question : « Qu’est-ce que le moi ? » En un sens c’est une question décisive ; c’est une question décisive parce qu’elle montre le passage d’un idéal d’une connaissance de soi qui est une connaissance du tout et de soi, et donc une connaissance négative, à une connaissance aporétique, c’est-à-dire finalement infructueuse du moi par lui-même, précisément en raison de la préférence qu’il s’accorde. Autrement dit à la fois ce qui invite à la connaissance de soi mais ce qui la fausse, c’est justement ce que Jean Mesnard a rappelé comme étant l’amour de soi.

Donc une des questions qu’on peut se poser c’est de savoir si une vraie connaissance de soi doit non pas nous rendre haïssable à nous-même, comme le voudrait Pascal, peut-être, mais doit justement faire le départ entre l’amour de soi (soi – soi-même) et la considération, la conscience que les autres sont aussi des « soi », même si les autres ne sont pas soi. Donc partager le soi est déjà une façon, non pas de diminuer l’amour de soi mais empêcher que cet amour occulte la connaissance de soi. Et il me semble que cette dualité peut justement être incarnée, personnifiée par deux noms, aussi connus l’un que l’autre dans la philosophie ou dans la littérature françaises : Montaigne et Rousseau. Tout en étant très proches nominalement, il me semble que leurs projets sont à l’opposé l’un de l’autre, c’est-à-dire qu’ils incarnent ces deux tendances que j’ai distinguées très schématiquement, je le reconnais volontiers, c’est-à-dire une connaissance de soi de tendance universaliste et une connaissance ou un intérêt de type intimiste, de type singularisant.

Je voudrais citer, parce que c’est une phrase que j’aime beaucoup et sur laquelle je me suis beaucoup appuyé dans un livre un peu plus ancien qui s’appelle Le regard de la pensée : philosophie de la représentation. Dans la troisième section de ce livre, je pose la question de la connaissance de soi versus la représentation de soi.
Et il me semble qu’on peut trouver un exemple ou une illustration de cette représentation de soi dans cette phrase que j’affectionne particulièrement de Montaigne, dans Les Essais : « J’ose non seulement parler de moi, mais parler seulement de moi. Je ne m’aime pas si indiscrètement et ne suis si attaché et mêlé à moi que je ne me puisse distinguer et considérer à quartier comme un voisin, comme un arbre. » Je trouve que cette chute est magnifique : « … comme un voisin, comme un arbre », fin de citation. Alors évidemment, si cette phrase avait été dite par un farouche partisan de l’objectivisme scientifique, elle serait à frémir, elle nous ferait frémir. Mais dite par Montaigne elle a quelque chose de beaucoup plus profond que l’objectivisme et que le subjectivisme.

Autrement dit, je crois que c’est par ce genre de perspective qu’on peut dépasser ce double écueil qu’est le subjectivisme et l’objectivisme. Donc par opposition à cela, il me semble que le moi dont Rousseau cherche l’identité dans ses Confessions – et ce n’est pas pour rien que Rousseau appelle cela Les Confessions et non pas des Essais, justement – ; ce moi, c’est celui de Rousseau et de personne d’autre. Il ne s’agirait pas de mettre sous l’œil de Rousseau quelqu’un d’autre que lui. Comme le dit je crois Starobinski, « le grand problème de Rousseau, c’est Rousseau. » Le grand problème de Rousseau, c’est lui-même ; ça a toujours été son grand problème et il me semble que, de ce point de vue, Rousseau est un peu la figure tutélaire de notre modernité. C’est-à-dire qu’avec le génie qui est le sien, c’est lui qui nous met sur cette route – que je crois une fausse route, je vous parle très sincèrement –, sur la route de soi comme objet indéfini d’introspection, de recherche, de déchiffrement et d’intérêt.

De gauche à droite : Stéphan Chenderoff, administrateur, Jean Mesnard,  Jérôme Sackur,  Jacques Paugam,  Marie-France Hirigoyen,  Pierre-Marie Morel, Christiane Rancé,  Marc Piévic, Pierre Guénancia

Pourquoi s’intéresser à soi?

On peut se poser la question de savoir, au fond : pourquoi s’intéresser à soi, sous-entendu et non pas aux autres ? À soi en tant qu’on est différent des autres. Et cette question, -qui est aujourd’hui quasiment sacrée- de la différence de soi avec les autres, quelle est la différence de l’un par rapport à l’autre ?, mais aussi, il ne faut pas hésiter à le dire : quelle est la différence d’une communauté par rapport à l’autre ? Le soi, c’est aussi le nous, ce n’est pas simplement le je. Cette question va donc se retrouver dans la relation que chacun, en tant qu’un exemplaire de nous, a justement avec ce nous, c’est-à-dire ce soi.
Je vais m’arrêter et cesser de lire mon texte ou de m’appuyer dessus : de ce point de vue, évidemment de façon très schématique, il me semble que la connaissance de soi est une connaissance où le soi est une matière à déchiffrer et une matière perçue dans sa singularité ou dans sa différence, comme on dit aujourd’hui.
Toutes proportions gardées, cette connaissance est la position qu’on peut avoir vis-à-vis de sa nation et qu’on appelle le nationalisme. Le nationalisme n’est pas l’amour de la nation. Le nationalisme, c’est l’idée que la nation est absolument différente de toutes les autres et que justement, du fait de cette différence, elle a quelque chose que les autres n’ont pas et dans laquelle on s’abîme : la culture, l’histoire, les monuments, les écrivains, et c’est souvent moins élevé que ça. Autrement dit, c’est l’idée qu’un Français est absolument non-interchangeable avec quoique ce soit dans le monde. Il est unique, il est original. Ce culte du soi, c’est-à-dire finalement du soi sous la forme du nous, me paraît être une des grandes impasses dans lesquelles la pensée moderne s’est engouffrée et dont il est largement temps de sortir, « à reculons » comme dirait Levinas ; même à reculons, si on n’arrive pas à sortir par devant...

La deuxième perspective me paraît être celle où le soi a quelque chose de cosmopolitique, c’est-à-dire où le soi est une matière qui peut s’échanger avec celle des autres. Alors je ne veux pas dire que c’est la nuit où toutes les vaches sont noires, c’est-à-dire où il n’y a plus de distinctions, plus de différences, mais les différences et les distinctions apparaissent sur un fond d’interchangeabilité. C’est-à-dire qu’au fond, ce que je suis moi par rapport à ça, l’autre l’est par rapport à son pays. Cette idée de relation, de rapport, qu’on appellerait dans la physique classique le référentiel, avec une idée de l’égalité des différents référentiels dans lesquels on se trouve. Il me semble que c’est ce genre de perspective qu’un penseur, qui est à la fois fidèle à Montaigne et à Rousseau et qui est Lévi-Strauss, a cherché à défendre contre une tendance qu’il a jugé absolument catastrophique dans la philosophie contemporaine.
C’est justement la tendance à se pencher indéfiniment sur le moi ou sur un nous qui n’est jamais qu’un moi agrandi, et qui partage avec ce moi cette clôture qui me paraît être le propre d’une subjectivité aveugle sur ce qui la rend commune avec celle des autres, c’est-à-dire sur ce qu’on pourrait appeler l’intersubjectivité.

Jacques Paugam

. Quand vous parliez du nationalisme, je pensais à Renan et à l’opposition qu’il faisait entre le patriotisme et le nationalisme. C’est tout de même quelque chose de très profond. Mais quand vous parliez de Montaigne dans sa vision universaliste, il y a chez Montaigne cette liaison entre le soi irréductible et le soi universel. Va-t-il de soi, si j’ose dire, le lien entre les deux ? Sommes-nous d’autant plus soi irréductible que nous sommes universel ? Ai-je bien compris ?

Pierre Guénancia

C’est tout à fait cela et c’est d’une certaine manière ce que dit Montaigne au début des Essais, c’est-à-dire « en me peignant, je peins l’humaine condition, je porte la forme de l’humaine condition », c’est-à-dire non pas d’être un échantillon des hommes anonymes et interchangeables, mais une figure de l’homme. L’homme n’existe qu’à travers les hommes, on est tous d’accord là-dessus, il n’y a pas d’universel.

Jacques Paugam

La vision de Rousseau est-elle une peu une vision hémiplégique, c’est la moitié de…

Pierre Guénancia

La vision de Rousseau, en forçant un peu les choses, c’est une vision un peu aristocratique, me semble-t-il. Sartre dit, et je crois qu’il en savait quelque chose sur ce plan, que le moi est comme un titre de noblesse. C’est-à-dire qu’être soi, par une sorte de grâce, c’est se distinguer de tout autre et au fond, le seul intérêt qu’a le soi vis-à-vis de lui-même, c’est justement de savoir quelle est sa distinction vis-à-vis des autres. Et il me semble que c’est une attitude aristocratique qui consiste à se préférer par essence aux autres, c’est-à-dire de penser que par essence nous sommes distincts, différents et, par conséquent, au-dessus des autres.

Jacques Paugam

Qu’est-ce que l’étude de Pascal vous a permis de connaître de vous-même, vous, Pierre Guénancia ? Qu’avez-vous trouvé sur vous en lisant Pascal ?

Pierre Guénancia

Je vous répondrai un peu par un faux-fuyant que l’étude des philosophes et des grands philosophes – j’ai passé ma vie à cela, avec beaucoup de passion – a cet avantage secondaire du point de vue subjectif de justement nous oublier nous-mêmes, de nous effacer nous-mêmes. Celui qui étudie un objet, qui s’enfonce tellement dans un objet…, j’imagine que certains savants, certains scientifiques ont ce rapport à leur objet, c’est-à-dire qu’ils s’y perdent. Ils s’y perdent, non pas dans le sens où ils seraient égarés, mais ils deviennent la conscience réfléchissante de cet objet, et je trouve ça très bien, parce que quand on revient à soi, c’est un peu banal.

Jacques Paugam

Jean Mesnard a fait cette distinction capitale chez Pascal : le corps, l’esprit, la charité. Vous, en cherchant à vous connaître vous-même, vous vous dites : la charité, ce n’est tout de même pas mon niveau. Les saints, ce n’est pas mon niveau. C’est très personnel, mais ça nous aidera nous, à nous connaître nous-mêmes aussi. Quand on étudie cela, est-ce qu’on se dit : il y a une géologie, il y a des strates. Il y a des strates qui sont pour nous, d’autres pour les autres. Avez-vous eu cette perception-là ?

Pierre Guénancia

Non, pas du tout. Mais je suis profondément cartésien, absolument pas pascalien, même si Pascal me fascine depuis que je suis tout petit, si je puis dire. Mais ma conviction philosophique, c’est une conviction profondément cartésienne, et d’ailleurs de manière absolument pas questionnante, peut-être pas assez. C’est-à-dire que je suis convaincu de la nécessité de distinguer l’esprit du corps, je suis convaincu de la nécessité de les unir et de penser leur union comme quelque chose de fondamental. Donc je suis absolument convaincu par la dualité de l’esprit et du corps et par l’union substantielle, et non pas contingente ou accidentelle, de l’âme et du corps. Je suis absolument persuadé de la nécessité de procéder par idées claires et distinctes pour penser tout ce que l’on veut et je suis absolument persuadé que l’homme est essentiellement une chose libre. Voilà ! Donc autant de points par lesquels je ne peux vraiment dire que je suis pascalien.

Pierre Guénancia est professeur d’histoire de la philosophie moderne à l’Université de Bourgogne, spécialiste de Descartes et de la pensée classique, Pierre Guénancia est notamment l’auteur de L’intelligence du sensible, essai sur le dualisme cartésien, NRF essais, Gallimard, 1998 ; Lire Descartes, Folio essais, 2000 ; Descartes chemin faisant, Encre Marine, 2010 ; Divertissements pascaliens, Hermann, 2011, Descartes et l’ordre politique, 2e édition Tel, Gallimard, 2012. Il a aussi publié en 2009 aux PUF un essai philosophique intitulé Le regard de la pensée. Philosophie de la représentation. Il travaille actuellement à la rédaction d’un essai sur le cosmopolitisme.

Canal Académie retransmettra les différentes interventions de ce colloque au fil des prochains mois.

- Retrouvez ci-bas, l'introduction de Jean Mesnard à ce colloque :

- Ecoutez notre émission avec Jean Mesnard : Jean Mesnard : Se connaître soi-même, pourquoi, comment ?

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