La lumière au siècle des Lumières

avec Jean-Pierre Changeux, de l’Académie des sciences
Jean-Pierre CHANGEUX
Avec Jean-Pierre CHANGEUX
Membre de l'Académie des sciences

Jean-Pierre Changeux, grand neuro-biologiste, membre de l’Académie des sciences et professeur au Collège de France, fut le commissaire de l’exposition « La lumière, au siècle des Lumières et aujourd’hui ; art et sciences », à Nancy en 2005. A l’occasion de la sortie du catalogue de l’exposition, il revient sur l’évolution des connaissances scientifiques.

Dans l'introduction du catalogue de l'exposition, jean-Pierre Changeux écrit : «La lumière au siècle des Lumières et aujourd'hui, se situe dans une problématique générale « art et science » qui vise à confronter l'évolution de la connaissance scientifique et du développement des techniques, à celles de l'art et du goût.»

En partant de la découverte par Newton de la composition de la lumière, c'est toute une déferlante scientifique qui découle, non seulement de ses recherches, mais aussi du personnage. Newton est en effet très connu pour sa loi sur la gravitation universelle. Il a aussi combattu l'idée aristotélicienne qui voulait que la lumière blanche soit pure et homogène.

Jean-Pierre Changeux est membre de l’Académie des sciences dans la section Biologie moléculaire et cellulaire, génomique, depuis 1988.

Dès 1665, Isaac Newton utilise un prisme pour mettre en évidence les faisceaux lumineux de diverses couleurs qui constituent la lumière blanche. Mais il attendra 1704 et le décès de son détracteur Hooke pour pouvoir publier ses travaux et les faire connaître au grand public.

Au XVIIIe siècle, la science et ses expériences sont considérées comme des curiosités qui suscitent l'intérêt des hommes du monde. Très vite, la science va faire son apparition dans les salons : les Encyclopédistes se réunissent pour parler de sciences, les peintres du salon de l'Académie y font référence, des pièces de théâtre voient le jour sur ce même thème (La comète de Fontenelle par exemple), et certains commencent à faire collection d'objets de physique. La curiosité les pousse jusqu'aux portes des facultés où l'on pratique des dissections.
des copies en cire sont alors réalisées afin de pouvoir continuer à travailler sur le corps humain. À cette même période, on prouve l'existence des nerfs, et notamment, des nerfs optiques.
L'ophtalmologie prendra tout son essor au XVIIIe siècle et la perception et le message envoyé au cerveau est une question qui intéressera de près les scientifiques du moment. Parallèlement, Diderot entame une réflexion sur les aveugles.
Dans sa Lettre aux aveugles, il est l'un des premiers à affirmer que la déficience visuelle ne dénéture pas les capacités intellectuelles. Ces hommes et ces femmes peuvent avoir accès à l'éducation. Et en 1785, la première école pour aveugles est inaugurée, des méthodes de lecture pour aveugles sont mises en place. Valentin Haüy jette les préceptes d'une écriture tactile. Charles Barbier de la Serre améliore le procédé : plutôt que de fabriquer des lettres latines en relief, il choisit une écriture par point. Finalement, c'est Louis Braille qui simplifiera cette écriture, aujourd'hui mondialement utilisée.

Autre point fort du catalogue : le dossier consacré aux voyages de Bougainvilliers, à l'abbé Grégoire et à Condorcet. Chacun avait ses idées, révolutionnaires pour l'époque : abbolir l'esclavage, obtenir la libérté d'opinion et surtout, rédiger la Déclaration universelle des droits de l'homme. Quant à l'abbé Grégoire, fondateur du CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers), il fut le promotteur d'une éducation laïque et gratuite.

Jean-Pierre Changeux nous livre dans cette émission Eclairage l'aspect scientifique, artistique et philosophique que revêt le mot Lumière.

La lumière au siècle des Lumières et aujourd'hui; art et sciences , catalogue de l'exposition du même nom à Nancy en 2005; éditions Odile Jacob.

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