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Dans Actualité et Société, la chronique de François d’Orcival, de l’Académie des sciences morales et politiques :
Mis en œuvre par Hervé Novelli, alors secrétaire d’État au Commerce et à l’Artisanat, le régime de l’auto-entrepreneur est entré en vigueur en 2009 : en trois exercices, le nombre des créateurs a triplé et le volume de la richesse produite a quadruplé. Une révolution fondée sur l’autonomie et la liberté individuelle à l’égard de toutes les contraintes : trois clics sur Internet et vous voilà votre propre patron. Finie la lutte des classes. Les auto-entrepreneurs sont des chômeurs qui veulent s’en sortir, des retraités qui vont compléter leurs revenus, des jeunes qui ont envie de mettre à l’épreuve leurs idées.
Cette révolution, ce « changement de société », comme l’a dit Nicolas Sarkozy, est née de la nécessité de sortir de la rigidité des 1 500 pages du Code du travail, tabou intégral des syndicats de salariés. Un outil anti-travail, créateur de chômage mais stimulant pour l’imagination : il a fallu contourner ces dispositions rouillées pour pouvoir libérer l’initiative. Eh bien, cette libération, même modeste, même plafonnée, est maintenant contestée. Par les centrales syndicales, par certaines corporations et à leur suite par François Hollande et François Bayrou qui, l’un et l’autre veulent remettre en cause ce régime. Le premier par idéologie : on ne touche pas à un code du travail inscrit dans le marbre pour l’éternité ; le second par méconnaissance : il veut un régime « temporaire ». Mais la liberté est ou n’est pas, elle n’est jamais temporaire.
Le texte de cette chronique est paru dans Le Figaro Magazine du samedi 7 avril 2012. Elle est reprise ici par son auteur, avec l’aimable autorisation de l’hebdomadaire. Les propos de François d’Orcival n’engagent que lui-même, et non pas l’académie à laquelle il appartient ni l’Institut de France.
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