Quand les propriétaires deviennent boucs émissaires...

avec Alain Bloch, auteur du livre La stratégie du propriétaire
Avec Jean-Louis Chambon
journaliste

Alain Bloch, co-auteur du livre La stratégie du propriétaire, est l’invité de Jean-Louis Chambon. Le sous-titre du livre -Enquête sur la résilience des entreprises familiales face à la crise- en dit long sur l’état de la France sur son droit de propriété. Un sujet très actuel dans la perspective des prochaines échéances électorales de 2012…

Émission proposée par : Jean-Louis Chambon
Référence : pag1043
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Rarement le droit de propriété, tant au plan de l’immobilier et foncier qu’en matière entrepreneuriale, n’est apparu plus menacé, blocage des loyers, sur-taxation des plus values et des dividendes etc. Avec la confusion qui s’est progressivement installée, dans la « pensée politique » (toutes sensibilités confondues), et dans la crise financière : les « propriétaires sont devenus une cible de la démagogie d’opinion.

Celle-ci voudrait laisser croire que la forme de décadence avancée de l’Occident prend ses racines chez des acteurs, hier respectables et (quelquefois) respectés, au premier rang desquels se trouvent les banques et la finance, mais aussi les actionnaires et les propriétaires.
Certes, la crise financière et ses conséquences économiques paraissent avoir changé durablement le regard que la Société civile dans son ensemble porte sur ce fondement même de la démocratie libérale : la propriété privée.

Dans leur désarroi, les élites se font facilement séduire, préférant à l'examen exigeant de leur propre responsabilité, la désignation de boucs émissaires.

Aujourd’hui, un "droit collectif" des parties prenantes dans l'entreprise, comme dans l’ensemble de la Société, parait devoir prendre progressivement une place déterminante au nom du nécessaire retour de l’Etat, du partage de la valeur et de la protection de l’environnement. Pourtant l’observation attentive des apports et des contributions des « propriétaires » au développement et au progrès dans l’économie réelle montre l’importance déterminante de leur contribution à la création de richesses et au développement économique et social. S’en prendre aux dividendes, c’est décourager rapidement les investisseurs et la prise de risques ; s’en prendre aux banques, c'est faire le lit à la rareté du crédit ; et remettre en cause le droit de propriété, c'est risquer d’anéantir le premier ressort de l'initiative privée : ’intérêt.

Dans ce contexte, le grand mérite de cet ouvrage est de souligner, à travers la résilience constatée des entreprises familiales, leur solidité dans la crise en particulier, et leur modèle stratégique dit « du propriétaire » qui allie prudence et logique de long terme ». Attitudes qui méritent sans doute plus d’attention et d’encouragement que de suspicion...

Sur trois dimensions en effet, scientifique, managériale et économico- politique, les auteurs montrent qu‘à travers la qualité de leurs résultats entre autres, les entreprises familiales peuvent apprendre aux autres et à la classe dirigeante, sur bien des points : frugalité, ambidextrie et fiabilité. Tels sont quelques uns des secrets managériaux que dévoile cet ouvrage avec une approche originale sur les questions, toujours sensible, en la matière, celles des successions par exemple. Un sujet très actuel dans la perspective des prochaines échéances électorales.

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