L’incohérence française, un livre de Christian Saint-Etienne

L’économiste est reçu par Jean-Louis Chambon, en partenariat avec le Cercle Turgot
Avec Jean-Louis Chambon
journaliste

Jean-Louis Chambon reçoit Christian Saint-Etienne, auteur du livre L’incohérence française. Bien qu’européen convaincu, il a été l’un des premiers à s’interroger sur l’avenir de l’euro... Son nouvel ouvrage développe avec conviction ses points de vue, économiques autant que politiques.

Émission proposée par : Jean-Louis Chambon
Référence : pag1038
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Christian Saint-Etienne est un « eurolucide » : bien qu’européen convaincu, il a été néanmoins l’un des premiers à s’interroger sur l’avenir de l’euro, sa Fin de l’euro (chez Bourin) a fait en son temps beaucoup de bruit et de sceptiques. On voit à présent ce qu’il en est advenu.

Il met aujourd’hui cette lucidité au service de la classe dirigeante et de la société civile dans cette nouvelle parution qui souligne les maux frappants la France, lesquels seraient, selon notre invité, son incohérence politique et économique. Mais il avance aussi, et c’est heureux, des éléments de réponse pour y porter remède.

Du point de vue de Christian Saint-Etienne, la crise de nos finances publiques est d’une ampleur historique, comparable à celle de l’Ancien Régime où le déficit public atteignait en effet le tiers de la dépense de l’Etat… On sait ce que l’histoire a réservé, in fine, à cette situation en dépit du sursaut proposé par Turgot et malheureusement incompris !

L’incohérence c’est aussi notre désindustrialisation masquée par la montée de la dépense à crédit et les erreurs économiques et européennes : « le crime de Maastrich », selon l’auteur, ayant à la fois introduit une monnaie unique et le primat d’une concurrence fiscale et sociale a fait de la France le grand perdant stratégique et politique de l’Union Européenne.
L’absence de norme fiscale et sociale sape les fondements mêmes de la démocratie libérale aussi en se référant à son expérience d’économiste du FMI, l’auteur rappelle que les problèmes de la France ne viennent pas de la crise financière de 2008 – 2009 qui n’a fait que les révéler et les dépenses publiques ne sont en rien une solution à nos difficultés mais plutôt leur source.

Aussi appelle-t-il à l’émergence d’un Etat stratège, légitimé par un projet politique partagé ce qui, à ses yeux, reste le grand enjeu de la présidentielle, et qui pourrait redonner un nouvel élan à la justice sociale dont la fiscalité reste le fer de lance.
C’est seulement «…. si la France est capable de restaurer ses capacités de production et de compétitivité fiscale, qu’elle pourra retrouver en Europe une capacité d’influence suffisante pour tuer les fondements du « serpent de la concurrence …. ».

Il plaide aussi pour une « métropolisation des activités » et la mobilité des talents qui selon lui conditionne cette nouvelle économie de l’innovation.
Reconstruire une société de production et développer l’emploi ce n’est pas un objectif économique ou technique c’est un objectif politique, celui du retour à la dignité, d’un peuple car la première dignité des hommes et d’avoir un travail.

Ainsi les décideurs seraient-ils capables d’élaborer une politique économique cohérente qui redonne de la confiance et donc de la croissance.

Une réflexion de circonstance particulièrement précieuse.

En savoir plus :
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