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Dans Actualité et Société, la chronique de François d’Orcival, de l’Académie des sciences morales et politiques :
Nos soldats étaient désarmés comme nous nous sommes désarmés en face des talibans. Nous leur avons livré le calendrier de nos décisions politiques et stratégiques. A commencer par le chef de la coalition, Barack Obama, annonçant la date du retrait américain. Dès lors les talibans savaient combien de temps il leur fallait tenir ; ils disposaient des moyens de peser sur les gouvernements alliés à travers leurs opinions en tuant des soldats. Ils savaient qu’Obama voudrait accélérer – à cause de la présidentielle américaine comme il y avait aussi la présidentielle française. L’année 2011 fut meurtrière.
A cela, nous avons ajouté un handicap supplémentaire, en recherchant une négociation avec des talibans « présentables », puis, comme cela ne marche jamais, avec des talibans tout court. Les talibans ne pouvaient pas négocier affaiblis – or les alliés et l’armée régulière afghane leur avaient porté des coups sévères. C’est alors qu’ils ont intensifié les infiltrations et les trahisons qui avaient commencé en 2007. En trois ans, 58 tués. Avant le massacre du 20 janvier, deux sous-officiers français et un Américain venaient d’être tués dans les mêmes conditions. Le but est évident : généraliser le cancer de la méfiance pour démoraliser les opinions. Quand Hollande, le concurrent de Sarkozy, dit « la mission est terminée », il signifie : nous avons perdu l’initiative. Au profit des talibans ? « Ces assassins, dit Mgr Ravel, évêque aux armées, qui habillent leurs actes imbéciles du splendide nom de Dieu. »
Le texte de cette chronique est paru dans Le Figaro Magazine du samedi 27 janvier 2012. Elle est reprise ici par son auteur, avec l’aimable autorisation de l’hebdomadaire. Les propos de François d’Orcival n’engagent que lui-même, et non pas l’académie à laquelle il appartient ni l’Institut de France.
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