L’euro fête ses 10 ans : gardons l’optimisme

avec Philippe Jurgensen et Guillaume Klossa

C’est sur fond morose que l’euro fête ses 10 ans en 2012. Si pour beaucoup de Français la monnaie reste associée à une perte du pouvoir d’achat, elle n’est pas que cela. En témoignent les économistes Philippe Jurgensen et Guillaume Klossa, dans cet entretien qui rectifient au passage quelques jugements erronés et avancent quelques bonnes solutions pour l’avenir...

Le 1er janvier 2012, l’euro a fêté ses 10 ans de vie dans le porte-monnaie des Français. La monnaie unique avait remplacé le franc dans la vie courante –et les monnaies de onze autres Etats européens– trois ans après avoir fait son introduction sur les marchés financiers. Morose anniversaire au moment où les sondages montrent l'inquiétude des Français et où la zone euro traverse la plus grande crise financière de sa jeune histoire.

Philippe Jurgensen, président de la Ligue Européenne de Coopération Economique, et Guillaume Klossa, président de EuropaNova, pointent du doigt trois erreurs :

- L'euro est une monnaie forte et non faible. Elle n'a baissé que de 1,2 % et est nettement au-dessus de son cours.

- L'euro a été perçu comme un facteur d'inflation. Il y a erreur de perspective et surestimation de l'inflation. Les chiffres plaident pour eux-mêmes. Certes, certains biens de consommation ont augmenté comme le café ou l'essence mais les produits en général ont baissé. L'écart entre l'inflation réelle et l'inflation perçue est considérable.

- L'euro est jugé comme un facteur d'augmentation de la dette publique. Or, c'est faux. Quand nous empruntions en francs les taux étaient bien plus élevés. Par ailleurs, nous empruntions moins cher fin 2011 que début 2011.

Les deux économistes passent en revue les divers facteurs de déstabilisation de l'euro et proposent des clés pour entrevoir l'avenir. De nouvelles façons de voir l'euro aussi. «Il faut réfléchir à la place de l'individu dans l'Union européenne. Le constat alarmant est que les Européens ne sont pas attachés à leur monnaie. Il faudrait que les citoyens finissent par penser en euro, là serait la réussite.»

Philippe Jurgensen (LECE) et Guillaume Klossa (EuropaNova)

Philippe Jurgensen et Guillaume Klossa plaident pour une politique de relance de la croissance par l'investissement et par l'innovation et renoncent à penser que la vie serait meilleure sans l'euro. «A ceux qui disent : on serait mieux sans l'euro, qu'ils regardent du côté de l'Angleterre ce que c'est que d'être sans l'euro.» L'Union européenne reste la première puissance économique mondiale. Certes, la gouvernance économique doit progresser mais cela a plutôt bien évolué depuis quelques années : le Fonds européen de stabilité financière s'est changé en fonds monétaire européen. Le débat s'est ouvert sur la gouvernance économique européenne.

Etape suivante : ne pas manquer de définir la stratégie de croissance européenne.

Tous les détails sont dans l'enregistrement sonore à télécharger ci-dessus.

En savoir plus :

- Les émissions avec Philippe Jurgensen
- Site web de la Ligue Européenne de de Coopération Economique
- Site web de EuropaNova

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