Le CNES et ses principaux résultats scientifiques (2/2)

A l’occasion des 50 ans du CNES, avec Jacques Blamont de l’Académie des sciences
Jacques BLAMONT
Avec Jacques BLAMONT
Membre de l'Académie des sciences

A l’occasion des 50 ans du CNES, Jacques Blamont évoque quelques grands résultats scientifiques de l’agence spatiale française depuis ses début en 1961 jusqu’à nos jours. Géodésie spatiale, météorologie, océanographie, télédétection : le CNES joue un rôle prépondérant dans la recherche spatiale européenne.

_ La géodésie spatiale fait partie des premiers résultats scientifiques marquants du CNES avec les satellites Diamant.
« La géodésie spatiale permet d’étudier la forme du globe terrestre au moyen de mesures à très hautes précisions des trajectoires des satellites. Nous avons été les premiers (au CNES) à obtenir ses trajectoires au moyen de faisceaux lasers ». L’aventure se poursuit dans les années 1970 par la mesure de la distance entre la Terre et la Lune (384 400 km) grâce à une coopération franco-soviétique. Puis un autre système, appelé DORIS est mis sur pied. Il permet de mesurer l’altitude des satellites avec là encore une précision de l’ordre du centimètre, mais différemment des satellites Diamant. Aujourd’hui, « la géodésie spatiale est utilisée pour étudier la distribution des masses dans le globe terrestre et l’existence de masses d’eau souterraines » précise Jacques Blamont.
Deuxième aspect du CNES : la collecte de données.
En 1971, sont lancées les premières collectes de données par satellite, en collaboration avec la Nasa.« Ces données peuvent être émises à partir d’un animal avec émetteur par exemple. Cela est intéressant pour la zoologie, mais aussi pour mesurer le niveau d’eau dans les lacs et les rivières. Il s’est étendu au domaine du sauvetage avec les fameuses balises Argos, du nom du programme du CNES. Ces balises sont placées à bord de tous les bateaux de plaisance et ont permis de sauver près de 25000 vies ».
Le CNES a joué également un rôle dans la météorologie même s’il n’a pas eu de programme en tant que tel. « Mais le CNES a demandé à l’ESA de mettre en place le satellite Meteosat étudié par l’agence française ». Aujourd’hui, le satellite et les générations qui ont suivi sont un des principaux moyens météorologiques actuels.

Autre grand succès pour le CNES : l’océanographie. En 1992, la coopération entre le Jet Propulsion Laboratory et le CNES aboutit à la mise en orbite du satellite TOPEX, programme franco-américain qui mesure l’altitude du satellite au dessus de la mer. A la suite de découvertes importantes, le programme a été prolongé par des satellites de nouvelle génération : JASON 1, 2 et bientôt 3.
« Une des applications importante des ces satellites a été la mise en évidence du phénomène El Niño qui commande pratiquement le climat mondial » ajoute Jacques Blamont. « Les satellites permettent aussi de créer des modèles de distribution de température des mers en profondeur à l’origine des courants ; un outil essentiel pour les sous-marins ».

La télédétection demeure aussi un point fort du CNES, avec le programme SPOT décliné en cinq générations et qui va se poursuivre par la mise en place prochaine du satellite Pléiade.
Il s’agit d’obtenir en permanence des images avec une résolution de deux mètres, utilisées pour la cartographie, l’hydrologie, la glaciologie, l’étude des pôles et des océans.
Le programme Earth Observing System (EOS) de la Nasa quant à lui réalise une cartographie radar qui permet une compilation de deux images différentes pour constater les évolutions du terrain entre deux périodes. EOS permet notamment de surveiller l’activité volcanique comme celui de l’Etna.

Le CNES a joué également un rôle dans la géolocalisation, la physique solaire, la recherche en matière astrophysique et l’exploration planétaire. La dernière grande mission de la NASA, Curiosity a embarqué avec elle une batterie d’instruments construits par les équipes françaises.

Ecoutez également Les débuts de la recherche spatiale française (1/2)

Jacques Blamont est membre de l’Académie des sciences de France, membre de la National academy of science des États-Unis et membre de l’académie des sciences indienne. Professeur émérite à l’université Paris-VI, il est actuellement conseiller du président du Centre national d’études spatiales (CNES).
Jacques Blamont a été le premier directeur scientifique et technique du CNES, en 1962.

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