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Dans Livres d’histoire :
Dans ce livre, comme dans d’autres avant, il lutte contre trois travers communs à un grand nombres de nos historiens actuels : l’anachronisme, le manichéisme et l’esprit réducteur. Car ceux qui sont, en France, les « gardiens sévères de la bienséance intellectuelle et les policiers de la pensée » (pour reprendre les mots d’Alain Besançon - membre de l’Institut), n’étudient le passé qu’à l’aune du présent – et des bons sentiments dont ils se prévalent ! Or, cette manière de déformer le passé, pour mieux former les bonnes consciences d’aujourd’hui, nuit à la mise en perpective de l’histoire. C’est là ou Jean Sévillia intervient. Non pour accuser mais rectifier ; non pour admonester mais pour mettre en avant d’autres historiens plus contextuels, plus imprégnés des situations du moment.
Dans cet entretien, loin d’examiner tous les chapitres de son dernier livre (ce qui est fait ailleurs, dans un autre entretien sur Canal-Academie ), nous tentons de mieux comprendre, avec Jean Sévillia, l’esprit de sa démarche.
Quelles sont ses motivations – qu’il faut sans douter chercher dans un un sens personnel de la responsabilité ? Ne s’agit-il pas, pour lui, de dépolitiser l’histoire afin d’éviter qu’elle ne soit contrôler par certains au détriment des autres ? « Celui qui contrôle le passé, contrôle le présent » dit, avec justesse, George Orwell. Or, il ne faudrait pas que cette volonté de contrôler le présent n’obstrue l’accès au passé, ne l’altère trop, ne le réduise à des enjeux idéologiques.
Dans une seconde partie, nous verrons ce que jean Sévillia dit de nos actuels troubles identitaires et de l’islam. Peut-on considérer que « l’affaiblissement de l’identité nationale » est lié a l’immigration ? Pour Jean Sévillia, la réponse est plus complexe. Il faut également tenir compte de l’affaiblissement du sentiment national et de la « honte de soi » qui en découle trop souvent. Si donc, comme le dit Pierre Nora « l’idéologie des droits de l’homme porte en elle la destruction du roman national », l’actuelle difficulté à s’opposer aux dérives des islamistes radicaux tient, pour partie, à une certaine forme de complaisance multiculturelle. D’où un désir de préserver l’idée qui veut que l’occident doit beaucoup à l’islam dans la transmission des valeurs. Tel était l’enjeu du livre de sylvain Gougenheim (Aristote au mont saint Michel, 2008) qui fit l’objet de critiques en règles, de coups de semonce en bonne et due forme. Dans son livre Jean Sévillia reprend ce qui est devenu « l’affaire Gougenheim ».
Ici comme ailleurs, Jean Sévillia souhaite revenir aux réalités historiques, aux contextes, loin des fausses représentations, des a priori idéologiques, des constructions et de cette volonté tenace de s’emparer du passé à la lumière d’aujourd’hui.
Damien Le Guay
Historiquement incorrect , aux éditions Fayard
Collection : Divers Histoire
Prix public TTC : 20,00 €
Format (153 x 235)
Nombre de pages : 360
biographie
Jean Sévillia est né le 14 septembre 1952 à Paris.
Journaliste
En 1978, à l’issue de ses études à la Sorbonne (maîtrise de lettres) et de son service militaire, Jean Sévillia choisit la voie du journalisme. En 1981, il entre au Figaro Magazine, intégrant une rédaction dont il est aujourd’hui l’une des plus anciennes signatures. Rédacteur en chef adjoint au sein de cet hebdomadaire, il est notamment chargé de la rubrique Idées et Histoire.
Parallèlement, il collabore épisodiquement au Figaro Hors-Série, au Spectacle du Monde, à L’Homme nouveau, à la Nef et à Politique Magazine. En 1992, il a été cofondateur et directeur de la rédaction de Vu de France, bimensuel qui parut jusqu’en 1994.
Ecrivain
Le premier livre de Jean Sévillia, Le Chouan du Tyrol, est publié en 1991. Après cet ouvrage, il touche un vaste public par trois best-sellers successifs : Zita impératrice courage en 1997 (70 000 exemplaires vendus), Le Terrorisme intellectuel en 2000 (50 000 exemplaires), Historiquement correct en 2003 (120 000 exemplaires). Les livres qui suivent confirment la fidélité de ses lecteurs : Quand les catholiques étaient hors la loi (2005), Moralement correct (2007), Le Dernier empereur, Charles d’Autriche (2009).
Tous ces titres ont paru aux éditions Perrin, dont six en édition de poche dans la collection Tempus. Historiquement incorrect, en 2011, est le premier ouvrage de Jean Sévillia publié chez Fayard. L’auteur, par ailleurs, a été traduit en allemand, en hongrois, en tchèque, en roumain, en espagnol et en portugais.
Jean Sévillia a collaboré à des livres collectifs : Paroles de croyants (Via Romana, 2007), Le Livre noir de la Révolution française (Cerf, 2008), Liquider Mai 68 ? (Presses de la Renaissance, 2008). Il a préfacé plusieurs ouvrages : la traduction de La Vienne d’Hitler, de l’historienne allemande Brigitte Hamann (éditions des Syrtes, 2001), un essai de Rachid Kaci, La République des lâches (éditions des Syrtes, 2003), un roman historique de François Cahen, 1918, forteresses (éditions Jean-Paul Bayol, 2009).
Jean Sévillia a également validé la bande dessinée consacrée au dernier empereur d’Autriche : Charles Ier, l’Empereur de la paix, texte de Marc Bourgne, dessins de Marcel Uderzo, Fleurus BD Land, 2007.
Bibliographie
A écouter aussi :
Moralement Correct avec Jean Sévillia
Quand le passé devient historiquement incorrect selon Jean Sévillia, entretien avec Annet Sauty de Chalon
les autres émissions de Damien Le Guay
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