La formation supérieure des officiers

avec le général Christian Piroth
Avec Françoise THIBAUT
Correspondant

Quelle formation supérieure reçoivent les officiers appelés à exercer un commandement ? Est-elle identique à celle des siècles passés ou intègre-t-elle des disciplines plus contemporaines ? Le général Piroth qui a longtemps servi à l’État major de l’armée de terre française, relate ici l’évolution de la formation supérieure qui leur est dispensée et qui propose désormais des disciplines scientifiques et techniques mais aussi économiques, juridiques et même des langues rares. Il est reçu par Françoise Thibaut, de l’Université de Poitiers.

Émission proposée par : Françoise THIBAUT
Référence : ecl089
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Le général Christian Piroth raconte comment l'on est passé de ce qui fut appelé l'art de la guerre à une pluridisciplinarité à la fois humaniste et technique. Cette évolution mérite d'être suivie au fil des siècles, depuis les guerres d'Empire jusqu'à 1870, puis durant la période des deux guerres mondiales. Le général Piroth explique la situation actuelle avec ses trois « étages » de formation.

Ce n'est qu'après 1918 que le système de formation militaire supérieur atteint sa plénitude, mais si l'enseignement aborde les domaines du commandement, de la tactique et des opérations, de l'éthique et du moral, il ne consacrait rien de significatif aux disciplines scientifiques dont on estime qu'elles sont le lot des « X »(élèves officiers de l'École polytechnique) et que celui-ci les acquiert une fois pour toutes dans cette école.La seconde guerre mondiale a montré la part de plus en plus grande prise par les technologies. Or, le haut commandement ressent bien la nécessité de former les officiers à ces disciplines : il faut pouvoir estimer les capacités que les nouvelles technologies peuvent procurer par l'intermédiaire des équipements nouveaux auxquels elles seront appliquées, et piloter les développements correspondants (que veut-on faire ?) qu'elles permettent et les doctrines (comment le faire ?) qui en découlent. Il faut ensuite mettre les doctrines et équipements en oeuvre, puis informer et participer à la formation des générations suivantes d'officiers.

Le commandement a donc décidé, de créer, parallèlement à l'école de guerre, un cursus de formation scientifique et technique couvrant, non seulement, toutes les disciplines scientifiques mais aussi, comme son nom ne l'indique pas, les langues rares, le droit, l'économie et les finances, le commandement ayant besoin en son sein d'experts en ces domaines.

Deux filières d'enseignement supérieur existent donc depuis les années 60 au sein de l'armée de terre : l'une l'ESG axée sur la formation opérationnelle, l'autre l'EMSST centrée sur les sciences de l'ingénieur, les sciences humaines et économiques et les langues étrangères. Par ailleurs, la formation des officiers s'opère de manière continue.

L'enseignement militaire supérieur ne serait pas complet sans un contact étroit avec les autres cultures européennes et avec l'étranger.

Pour en savoir plus :

- www.defense.gouv.fr/terre

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