L’Archipel fête ses vingt ans et lance "La bibliothèque du collectionneur"

Jean-Daniel Belfond : l’éditeur apporte toujours une plus-value au livre !
Avec Hélène Renard
journaliste

L’Archipel ? Drôle de nom pour une maison d’éditions ! Jean-Daniel Belfond, son fondateur, explique pourquoi il l’a choisi, dévoile les grandes lignes éditoriales de sa maison, ses auteurs, ses joies et ses plaisirs, mais aussi quelques unes de ses inquiétudes...En cet automne 2011 la maison fête ses 20 printemps et lance sa nouvelle collection "La bibliothèque du collectionneur".

Émission proposée par : Hélène Renard
Référence : pag980
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On ne saurait trop le répéter : pas de livres sans auteurs, certes, mais pas de livres non plus sans éditeurs, acteurs majeurs de la chaîne du livre comme l'explique notre invité qui rappelle l'indispensable rôle de celui qui reçoit les manuscrits, conseille les auteurs, s'assure de la distribution et de la vente des livres publiés...

Jean-Daniel Belfond, fondateur de la maison d’éditions L’Archipel

Ce fils d'éditeurs (Pierre et Franca Belfond ont été parmi les tout premiers à lancer des livres format poche dans les années 1963), est bien sûr un peu tombé dans l'édition quand il était tout petit mais "ça ne suffit pas !" affirme-t-il. Pour faire un bon éditeur, il faut aussi, c'est préférable, sortir d'une bonne école de commerce, avec des notions sérieuses de marketing, et même le sens des chiffres...

Une précision tout d'abord : cette maison d'éditions regroupe 4 maisons, "disons si l'on veut 4 labels : l'Archipel, les Presses du Châtelet (parce qu'on est tout près du théâtre parisien de ce nom), Ecriture, et Archi-poche". En 20 ans, ce sont plus de 1000 titres publiés, 200 titres disponibles au catalogue, environ 1200 auteurs. Tout cela, sous la direction de notre invité mais grâce à une équipe d'une quinzaine de collaborateurs.

Inquiet ? ça dépend ...

Est-il inquiet pour l'avenir du livre à cause du numérique ? Pas vraiment. D'une part, il est certain que "l'objet" livre, que l'on tient en mains, procurera toujours du plaisir. D'autre part, si le numérique est incontournable, on peut en utiliser les avantages. Il permet, par exemple, de fabriquer un livre à la demande, à l'unité, sans être obligé de stocker d'énormes quantités ! Pour les libraires, c'est un énorme progrès et un soulagement de pouvoir fournir à un client le livre demandé du jour au lendemain. Autrement dit, le numérique ne va pas tuer le livre mais permettre de s'adapter ! "Le métier d'éditeur demeurera, affirme Jean-Daniel Belfond, car il faudra toujours assurer le travail éditorial, quel que soit le support. Le mode de consommation de la lecture peut changer, en effet, mais le travail de l'éditeur et du libraire apporteront toujours une plus-value appréciable".

Les ouvrages ? Ils vont des romans du terroir aux livres de suspense, des romans historiques aux essais politiques ou de société, des enquêtes aux biographies, des ouvrages de psychologie et de spiritualité (nombreux ouvrages du Dalaï Lama, ou sur lui) aux guides présentant syndicats et grandes institutions (collection "L’information citoyenne"), et même des livres illustrés pour la jeunesse ! Quant au secteur traductions, il est important : la maison d'éditions compte 19 agents à l'étranger et publie de nombreux ouvrages traduits. Dans l'autre sens, force est de constater que les Etats Unis, auto-suffisants, ne traduisent guère de livres en provenance de France et que nos meilleurs acheteurs restent nos voisins d'Europe du Sud.

Un archipel où faire escale...

Quand on lui demande s'il n'a pas tournis, il nous rassure (c'est écrit sur l'éditorial de son site Internet : "Eh bien non ! Le tournis, nous tentons de nous en préserver en maintenant le cap d’une politique éditoriale cohérente. Moitié fiction, moitié non-fiction, nos quelque 85 nouveautés annuelles abordent certes des rives éloignées les unes des autres, mais ont un point commun : elles ont toutes pour mission de donner envie. Envie de connaître, envie de se cultiver, de se détendre ou de se passionner… Il est vrai que nos thrillers – « porter sur les nerfs », en anglais – sont choisis de façon à faire trembler… de peur ou de plaisir ! Depuis bientôt vingt ans, le « grand » public, qui n’est pas « un » mais multiple, a découvert un archipel où faire escale. Une nouvelle raison de délaisser, l’espace d’un livre, le petit écran dévoreur de temps, pour tourner la (ou les) page(s) et palper le velours 80 grammes porteur de promesses..."

La bibliothèque du collectionneur

La nouvelle collection des éditions L’Archipel dans leur présentoir en librairie.

Enfin, comme tout éditeur amoureux de ses livres, Jean-Daniel Belfond termine en présentant deux nouveautés qui lui tiennent à cœur :
- une toute nouvelle collection, à peine sortie de l'imprimerie, "La bibliothèque du collectionneur" (en librairie à partir du 4 octobre 2011) qui reprend de textes grands classiques, en petit format, mais luxueusement présentés dans une belle reliure en toile rouge, avec une tranche dorée, et une jacquette douce à caresser... bref, des livres tout trouvés pour faire de jolis cadeaux !
- et l'histoire d'Edouardo Manet, cet écrivain cubain installé à Paris, qui a découvert par hasard qu'il est le descendant du célèbre peintre...

L’Archipel publie, à partir du 4 octobre 2011, une édition luxueuse des chefs-d’oeuvre de la littérature mondiale

A savoir :

Eduardo Manet / Signature
auteur de Un Cubain à Paris, Les trois frères Castro sera les
15 et 16 octobre 2011 à la Fête du livre de St Etienne (42) et les
11 et 12 mai 2012 au Festival International de littérature de Dieppe (76)

consulter le site des Editions l'Archipel : http://www.editionsarchipel.com/

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