Jacques Bainville, l’historien oublié, de l’Académie française

Le "Bouquin" établi par Christophe Dickès, fait redécouvrir Bainville (1879-1936)
Avec Damien Le Guay
journaliste

Jacques Bainville avait presque disparu du champ intellectuel alors qu’il en fut un acteur majeur entre les deux guerres et que ses livres, dont son fameux Histoire de France, furent de grands succès de librairie. Christophe Dickes, historien, spécialiste de Bainville, vient d’éditer et de présenter un ensemble de textes de cet historien que l’on redécouvre aujourd’hui : Jacques Bainville, la monarchie des lettres. Il présente ici ce "Bouquin" dans un entretien avec Damien Le Guay.

Émission proposée par : Damien Le Guay
Référence : pag913
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Nous avons perdu l’habitude de nous référer à Jacques Bainville, membre de l’Académie francaise, mort le 9 février 1936. Sans doute est-ce un effet d’un rejet de l’Action française dans la mouvance du « syndrome de Vichy » ? Or, nous dit Christophe Dickès, Jacques Bainville, historien et chroniqueur, ne fut ni antisémite, ni raciste, ni polémiste. Il n’attaqua personne. Ne participa à aucune action violente.

Certes, Il fut lu par Adolphe Hitler non par sympathie mais, justement, pour rejeter les thèses de ce Français qui doutait de la consistance d’une nation allemande. Certes il était monarchiste, mais durant la première guerre mondiale Briand lui confie une mission en Russie. Certes il n’aimait pas la république mais, quand il décrit la troisième république, il le fait en toute objectivité historique. Certes il appartient au mouvement de Maurras, mais il se tient à l’écart de toutes les violences du mouvement.

Jacques Bainville, élu en 1935 à l’Académie française

Il est un intellectuel, un historien, un spécialiste des relations internationales. Juste après la première guerre, il prophétise bien des évènements qui vont advenir : la réunification de l’Autriche et de l’Allemagne, le glissement de l’Allemagne dans un nationalisme de revanche contre les conditions de la paix et, pour finir, la Seconde Guerre mondiale.
Il faut donc relire Jacques Bainville alors même que nous nous interrogeons sur le « fait national » et que la France semble ne plus savoir qui elle est.

Damien Le Guay.

Christophe Dickès, qui a consacré dix ans d’études à l’œuvre de Jacques Bainville et plus particulièrement aux aspects de celle-ci touchant à la politique étrangère aux XIXe et XXe siècles, a travaillé sous la direction de à l'Université Paris IV Sorbonne. Docteur en histoire et codirecteur d’une société de communication, Christophe Dickès est aussi journaliste à Canal Académie où il présente l’émission « Un jour dans l’Histoire ». Il est enfin l'auteur de :

- Jacques Bainville, l'Europe d'entre deux guerres, Editions Godefroy de Bouillon, préfacé par GH Soutou, 1996.
- La Campagne d'Egypte: mythes et réalités, (Co-auteur) Editions Cénomane, 1999.
- Au Camp de Boulogne, Editions de la Société Académique du Boulonnais, 1999.
- Bainville, les lois de la politique étrangère, Bernard Giovanangeli Editeur, 2008.
- Jacques Bainville, les lois de la politique étrangère, édition Bernard Giovanangeli, 2008

Jacques Bainville, la monarchie des lettres, est paru dans la collection Bouquins chez Robert Laffont en 2011.

En savoir plus :

- Jacques Bainville, immortel de l'Académie française
- Consultez Jacques Bainville, un prophète de la politique

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