L’Ecole de Paris, les peintres de l’abstraction lyrique

Un dictionnaire signé Lydia Harambourg, correspondant de l’Académie des beaux-arts : une deuxième édition bienvenue
Avec Marianne Durand-Lacaze
journaliste

La nouvelle édition du Dictionnaire des peintres de l’Ecole de Paris 1945-1965, de Lydia Harambourg, devenu incontournable et introuvable, est tout à fait bienvenue pour découvrir l’histoire et les œuvres de Zao Wu-ki, Pierre Soulages, Gérard Schneider et de près de 800 autres artistes. Historienne, critique d’art, correspondant de l’Académie des beaux-arts, Lydia Harambourg s’intéresse depuis des années aux peintres et aux sculpteurs qui ont marqué de leur empreinte l’art de la seconde moitié du XXe siècle.

Émission proposée par : Marianne Durand-Lacaze
Référence : carr754
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Lydia Harambourg a à cœur d'inventorier l'immense héritage du foisonnement de la peinture de ce que l'on dénomme "L'Ecole de Paris" entre 1945 et 1965, une dénomination ambigüe qui exprime la suprématie de la capitale française sans pour autant désigner une "Ecole" tant ses courants, ses chapelles et ses lieux d'exposition et de création, témoignent d'une extrême diversité. Cette période essentielle, aujourd'hui redécouverte par la multiplication d'hommages rendus à ses nombreux représentants, est celle d'un âge d'or parisien pour les arts et en particulier pour la peinture : « Aucune ville comme Paris n'offre aux artistes de telles possibilités pour montrer leur travail. »

Paris fut comme chacun sait, un pôle d'attraction considérable pour les peintres du début du siècle qui s'installèrent à Montmartre. Dans les années vingt, ce fut le tour du quartier Montparnasse de s'imposer comme un nouveau phare, avec l'arrivée de nombreux artistes en provenance de l'Europe de l'Est. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Saint-Germain des-prés devint le nouveau pôle d'attraction des artistes, cette fois en provenance du monde entier. Paris, en effet, devint la ville où les artistes pouvaient travailler et exposer en toute liberté et marcher sur les pas de leurs aînés, Picasso, Matisse, Bonnard, Klee, Kandinsky qui avaient aux aussi choisi d'y vivre et d'y travailler en leur temps.

Les œuvres de ces années cinquante et soixante témoignent d'une ouverture à toutes les expressions. La presse artistique, les salons, les galeries de l'époque ont voulu montrer ce dynamisme. Leur histoire commune se confond avec les rivalités fécondes des différents courants d'art de l'Ecole de Paris, alors baptisée "Nouvelle Ecole de Paris" ou "Jeune Ecole de Paris" selon l'appartenance à tel ou tel groupe d'artistes. Les peintres de l'abstraction géométrique dite froide, issue du Bauhaus et ceux de l'abstraction lyrique dite chaude, sont extrêmement rivaux alors que les figuratifs étaient assez tolérants envers les abstraits.

Lydia Harambourg évoque dans cette émission, le foisonnement de ces courants artistiques, leurs rivalités à travers l'histoire des galeries, des revues et des salons. Comment ces peintres ont-ils été reconnus par les institutions ? L'ont-ils été, vraiment ? Comment Paris, après les années soixante, a-t-elle subi l'arrivée en force de l'art américain ?

Pour en savoir plus

- Lydia Harambourg est membre correspondant de l'Institut de France, depuis 2006, dans la section peinture au sein de l'Académie des beaux arts.

Historienne, critique d’art et écrivain, spécialiste de la peinture du XIXe et XXe siècle, particulièrement de la seconde Ecole de Paris, ses dictionnaires sur L’École de Paris 1945-1965 et Les peintres paysagistes français du XIXe siècle sont des références dans l’historiographie de l’art. L’ouvrage L’Ecole de Paris avait d’ailleurs reçu le Prix de Joest de l’Académie des beaux-arts en 1993 (Editions Ides et Calendes).

Monographies de Lydia Harambourg :
André Brasilier (2003), Yves Brayer (1999, Prix Marmottan de l’Académie des beaux-arts en 2001), Bernard Buffet (2006), Jean Couty (1998), Olivier Debré (1997), Oscar Gauthier (1993), Louis Latapie (2003), Pierre Lesieur (2003), Xavier Longobardi (2000), Jacques Despierre (2003), Georges Mathieu (2002 et 2006), Chu Teh Chun (2006) ou encore Edgar Stoëbel (2007).

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