Les "Doctorales" de l’Observatoire Musical Français : encourager les jeunes doctorants à l’expression orale

avec Danièle Pistone, correspondant de l’Académie des beaux-arts, en partenariat avec Canal Académie
Avec Hélène Renard
journaliste

Pour la première fois, en mars 2010, ont eu lieu à la Sorbonne – à l’initiative du Bureau des jeunes chercheurs (BJC) de l’Observatoire musical français (OMF) – les Doctorales Musique et Musicologie. Danièle Pistone explique ici l’objectif de cette initiative, conçue pour soutenir les doctorants dans leurs activités de recherche et favoriser la maîtrise de l’expression orale en musicologie. Tout un programme !

Émission proposée par : Hélène Renard
Référence : carr705
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La cour de la Sorbonne (Cliché Service Culturel - Paris 4)

L’Observatoire musical français de l’université Paris-Sorbonne, unité de recherche dirigée par Danièle Pistone, correspondante de l’Académie des beaux-arts, se consacre à la musique des XIXe - XXIe siècles. Réunissant plus de vingt permanents (pour la plupart maîtres de conférences ou professeurs à la Sorbonne) et quelques dizaines d’associés, il encadre une centaine de doctorants qui y préparent une thèse en Musique-Musicologie.

Pour mettre en œuvre ces Doctorales Musique-Musicologie 2010, le BJC-OMF lança donc un appel aux doctorants qui pouvaient en 15 ou 20 minutes venir y présenter l’état de leurs travaux : « C’est un peu une gageure, avoue Danièle Pistone, quand on sait qu’un jeune passe des mois, des années, à travailler sur un même sujet. » Le programme fut établi par le BJC, qui retint pour ces journées 25 jeunes conférenciers venus de 13 établissements différents, afin de parvenir à une cohérence et un équilibre entre les différents types de sujets et d’unités de recherche.

Pour mettre mieux en valeur cette initiative, Canal Académie accepta alors de se joindre à l’OMF pour récompenser les doctorants les plus convaincants par un ou plusieurs « Prix OMF-Canal Académie ».
Danièle Pistone résume la manière de procéder, du moins pour la première année, en 2010 : les exposés, encadrés par un modérateur entouré de plusieurs directeurs de recherche, furent suivis de débats à l’issue desquels les auditeurs « présents dans la salle ont sélectionné leurs doctorants préférés par un vote. Puis nous avons interrogé nos collègues de l’OMF, et enfin, nous avons attendu le verdict de Canal Académie... » (qui s’est plutôt attaché à la qualité de l’expression orale et à la capacité du doctorant à transmettre ses compétences). Au fond, les « Doctorales » de l’OMF sont une façon d’encourager les jeunes doctorants à pratiquer l’éloquence et l’art de présenter leurs idées (art qui devrait être davantage développé encore au sein de l’université française).

« Nous ne voulions pas sélectionner des domaines de recherche - la musicologie est une discipline dont les champs d’intérêt sont extrêmement vastes ; nous avons plutôt cherché le sérieux du sujet et les qualités d’expression et de transmission. »

Six Mentions spéciales OMF-Canal Académie 2010

À l’issue des Doctorales organisées par le BJC-OMF les 29-31 mars 2010 à la Sorbonne, et sur la base des exposés présentés lors de ces journées, une mention spéciale du jury OMF-Canal Académie a finalement été décernée à 6 doctorants dont les champs de recherche sont fort divers et représentent plusieurs tendances de la musicologie actuelle.

Histoire de la musique (recherches de type patrimonial, voire socio-histoire) :

- Cyrille Pallaud (Paris 4/Bordeaux 3) : Orgues et société en Alsace au XIXe siècle ;
- Liouba Bouscant (Lille 3/Montréal) : Charles Koechlin, musicien de la IIIe République : un exemple d’intellectualité musicale en France dans la première moitié du XXe siècle.

Analyse et esthétique :

- Etienne Kippelen (Aix-Marseille 1) : La dimension mélodique dans la musique instrumentale après 1945 ; résistances, ruptures et résurgences ;
- Charles Arden (Paris 8) : Vers une critique musicale créatrice.

Travail sur les sources (toujours important) : Brice Tissier (Paris 4/Montréal), Un état des lieux des sources manuscrites pour les premières oeuvres de Pierre Boulez ;

Nouvelle musicologie Julie Mansion-Vaquié (Paris 4), Le passage sur scène, vers une recréation musicale ? L’exemple du groupe Noir Désir.

En savoir plus :

Extraits musicaux illustrant cette émission :

Olivier Messiaen, Le merle noir
(Kouchyar Sharoudy, flûte ; Aurélien Richard, piano – CD Discover, 1998 ; éd. Leduc)

Charles Koechlin, Le portrait de Daisy Hamilton,
« Assise sur le coin de son piano (d’après la photo de Lilian Harvey ) »
(João Paulo Santos, piano – CD Reader’s Digest, 2010 ; éd. Schott)

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