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Dans Musique et danse :
L’utilisation de la partition autographe de Bellini et la reconstitution d’un orchestre "italien" avec ses instruments d’époque, font découvrir une nouvelle Norma. La mise en scène moderne débarrassée de références historiques se concentre sur cette fameuse histoire d’amour dont les personnages appartiennent à des camps opposés dans la tourmente de la guerre et de l’occupation romaine : l’éclatement au grand jour d’une histoire d’amour cachée. Vie privée, vie publique...Des imbrications bien actuelles.
Norma , est considéré comme un monument de l’art lyrique. L’œuvre de Bellini est un des plus beaux opéras du monde. Pourtant populaire mais absente des scènes parisiennes depuis dix ans, elle incarne par excellence pour les mélomanes du monde entier, le Bel Canto.
L’air de Casta diva interprété par La Callas ou Monserrat Caballé ont laissé au public des souvenirs exceptionnels. Il demeure pour les sopranos un exercice redouté. Mais la composition de ce chef-d’œuvre romantique résiste au fil du temps. Au XIXesiècle déjà, Chopin amoureux de la mélodie s’en inspirait. Il se glisse dans certaines mélodies de la chanson, s’impose dans le cinéma le plus contemporain comme celui par exemple, de Wong Kar-wai dans son film 2046 qui utilise l’air sublime de Casta Diva.
Le Théâtre du Châtelet donne Norma, absente des scènes parisiennes depuis 10 ans, pour six représentations jusqu’au 28 janvier 2010, sous la direction de Jean-Christophe Spinosi avec son ensemble Mattheus et le cœur du Châtelet dirigé par Nicholas Jenkins.
L’histoire en quelques mots
L’opéra se déroule dans la Gaule occupée par Rome. Norma, une grande prêtresse gauloise ayant fait vœux de chasteté et dont la fonction est de prédire l’avenir, connaît une histoire d’amour avec le proconsul Pollione, qui l’a épousée secrètement et dont elle a deux enfants, cachés. Norma dans le premier acte, déclare que l’heure de la guerre n’est pas encore venue afin de protéger Pollione. Elle apprend d’Adalgisa, une novice du temple, qui n’a pas encore prononcé ses vœux que celle-ci partage une grande histoire d’amour avec Pollione. Blessée, elle s’apprête à tuer ses enfants mais y renonce préférant confier ses enfants à Adalgisa qui partirait à Rome avec Pollione. Adalgisa refuse s’estimant, elle aussi trahie. Norma bafouée cache la vérité à son camp. Finalement, elle choisit de la révéler. Elle se dénonce et propose de se tuer. Pollione comprenant quelle femme est celle qui l’a trahie, l’accompagne dans son sacrifice.
Dominique Fernandez a vu plusieurs Norma au cours de sa vie. Si musicalement, il a apprécié cette version qui met en valeur les voix, reconstitue des tempi cohérents et des points d’orgue qui ne cassent pas la ligne, la mise en scène l’a heurté profondément. Norma, à ses yeux ne peut vieillir. Immortelle, elle résiste à la tyrannie des metteurs en scène. L’amattore d’opéra a vu dans cette représentation une "bonne" Norma, incontestablement. Les interprètes Lina Tetriani (Norma), Paulina Pfeiffer (Adalgisa), Nicholaï Schukoff (Pollione) qui forment le trio de l’histoire lui ont fait oublier la mise en scène de Peter Mussbach. Écoutez ses impressions sans concession dans cet entretien, accompagné d’extraits.
Pour en savoir plus
Théâtre du Châtelet : 18, 20, 22 et 28 janvier, 20H
Dominique Fernandez de l’Académie française
Norma, Opera seria (1831) en deux actes, livret de Felice Romani d’après la tragédie d’Alexandre Soumet Norma ou l’infanticide
Direction musicale : Jean-Christophe Spinosi
Mise en scène : Peter Mussbach
Décors : Peter Mussbach et Daniela Junckel
Direction musicale : Jean-Christophe Spinosi
Ensemble Matheus
Chœur du Châtelet : Nicolas jenkins, chef de chœur et assistant du chef d’orchestre
Interprètes
Lina Tetriani : Norma
Paulina Pfeiffer : Adalgisa
Nicholaï Schukoff : Pollione
Nicolas Testé : Oroveso
Blandine StasKiewicz : Clothilde
Luciano Bothelo : Flavius
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