Le capitalisme coopératif : ce que le monde rural nous apprend de l’économie

Avec Georges Lewi et Pascal Perri
Avec Jean-Louis Chambon
journaliste

Jean-Louis Chambon reçoit Georges Lewi, professeur à HEC et Pascal Perri, économiste, tous deux auteurs du livre Le défi du capitalisme coopératif. Ils nous invitent à entendre « ce que les paysans nous apprennent de l’économie ». Les coopératives, entreprises mal connues, ont cependant un poids dans l’économie actuelle.

Émission proposée par : Jean-Louis Chambon
Référence : pag659
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Le livre Le défi du capitalisme coopératif paru chez Pearson dévoile un aspect méconnu de l'économie : les coopératives de France. Les coopératives agricoles ont su en effet créer des marques commerciales d'envergure nationale, voire internationale. De par leurs missions spécifiques dans l'organisation des marchés, les coopératives investissent beaucoup. Chaque année, plus de 10 milliards de francs trouvent les chemins d'activités diverses : bâtiment, transport, machinisme, services... leur rôle n'est pas à négliger !

Nos deux invités apportent un regard croisé sur une double actualité : la gouvernance mondiale, nationale et des entreprises, à la lumière de la crise économique et financière, et d'autre part, ce qui peut aussi apparaître comme une forme de «crise dans la crise», celle des agriculteurs et de l'agriculture.

Un modèle à part ?

Le modèle coopératif, original à bien des égards, basé sur des valeurs fortes, de solidarité et d'égalité (un homme-une voix) peut-il constituer une forme de réponse à l'équation d'une économie libérale confrontée à ses excès, eux-mêmes intimement liés au cœur du système, le profit ?

Parler de «capitalisme coopératif» est-ce un non sens intellectuel ou sémantique, ou bien la juste prise en compte et de bon sens de la réussite du modèle économique ?

Les auteurs nous invitent à entendre «ce que les paysans nous apprennent de l'économie»: se regrouper pour être plus fort, défendre une identité, un territoire avec ses produits.

La coopération replace l'Homme au cœur de l'économie. Par exemple, «la filière lait»: producteurs et transformateurs associés de la coopérative, se rejoignent ainsi par les «deux bouts de la problématique» et de la chaîne de transformation qui va du producteur au consommateur.

Les coopératives sont des entreprises discrètes et mal connues du grand public qui sous estime largement leur poids dans l'économie. Elles ont façonné le «visage de l'agriculture française». Ce mouvement dont la philosophie et l'histoire s'étendent bien au delà de l'agriculture et du territoire national (par exemple, dans le monde bancaire, et dans les pays germaniques), rassemblant les 3/4 des agriculteurs français. Ils réalisent ainsi 80 milliards d'euros de chiffres d'affaires, emploient 150.000 salariés et comptent dans différents secteurs des champions nationaux, tels Candia, Béghin Say ou Douce France !

- Philippe Mangin, président de Coop de France, représentation unifiée des coopératives agricoles agroalimentaires et industrielles, est le porte voix politique de cette force de propositions auprès des différents niveaux de pouvoirs, nationaux, européens, des médias et de la société civile. Philippe Mangin est le préfacier de l'ouvrage Le défi du capitalisme coopératif. Il le qualifie de : «preuve tangible de la modernité de la réalité coopérative» et plaide pour un minimum de régulation internationale pour ce qui est «la vie» : l'eau, l'air, l'énergie, la nourriture...

C'est sur ce terrain où va se jouer l'avenir de la planète sur lequel le capitalisme coopératif est en capacité d'apporter, par son expérience et son succès, ce «supplément d'âme» que chacun appelle de ses vœux.


En savoir plus :

- L'organisation : Coop de France

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