Plaidoyer pour un capitalisme éclairé

Comment doter le capitalisme de garde-fous : la vision de Bernard Esambert
Avec Jean-Louis Chambon
journaliste

" L’espèce humaine ressemble furieusement à un véhicule en pleine accélération conduit par d’innombrables pilotes vers un avenir incertain". Ainsi s’ouvrait la chronique de Bernard Esambert Plaidoyer pour un capitalisme, publiée dans le Figaro au début de l’année 2008. C’est son point de vue qu’il développe ici, interrogé par Jean-Louis Chambon.

Émission proposée par : Jean-Louis Chambon
Référence : foc538
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_ La pensée de Bernard Esambert est une vision anticipatrice personnelle d'une réflexion qui devait devenir beaucoup plus générale et qui a occupé beaucoup d'intellectuels à la lumière de la crise économique, financière et sans doute morale que nous traversons actuellement.

Depuis de nombreuses années, Bernard Esambert plaide pour doter le capitalisme de garde-fous pour éviter les dérives actuelles notamment grâce à ses livres le 3ème conflit mondial parut en 1977 et la guerre économique mondiale parut en 1991.

Bernard Esambert n'est pas encore tout à fait convaincu des politiques menées par la gouvernance mondiale. Il n'y a toujours pas d'unification mais la direction prise par les gouvernants est moins incertaines qu'il y a quelque trois décennies.

Pour Bernard Esambert, le libéralisme permet le développement des richesses, des pays, même s'il est vrai qu'il accentue le fossé entre les extrêmes (riches/pauvres). Cependant, un libéralisme non régulé débouche immanquablement sur des crises que l'on connait depuis le début en 1929, avec la première crise pétrolière en passant par la crise de l'immobilier en 1999 et en 2002 par le dégonflement d'internet et bien d'autres jusqu'à aujourd'hui. Des instances de veille sont créées pour prévenir la prochaine crise ; mais peut-être ne la verront-elles pas s'il s'agit d'une crise "souterraine".

Le meilleur moyen de faire en sorte que ces crises ne se reproduisent pas est de tempérer le libéralisme, selon Bernard Esambert. Tempérer le libéralisme, c'est selon lui, l'encadrer, lui donner des limites qu'elles soient réglementaires, auto-réglementaires ou éthiques.
Un supplément d'âme permettra-t-il à une civilisation de renaître quelque part sur la planète pour la féconder à nouveau ? Pourquoi pas en Europe où une pâte humaine malléable, curieuse, diverse, adossée à d'anciennes cultures, crée un terreau particulièrement favorable?
"La planète a pris la route des choses plutôt que celle de l'esprit Quelques humanistes de la compétition des temps modernes apporteront-ils au monde cet impondérable qui donnerait au monde des marchands et des conquérants économiques un minimum de morale et de grâce ? Pour éviter de vivre notre 25ème heure...

Bernard Esambert est ingénieur, polytechnicien, conseiller du Président Georges Pompidou, en responsabilités au Ministère de l’Industrie et dans le secteur bancaire. Après avoir été Directeur général de la Compagnie financière Edmond Rothschild, il préside ou co-préside des groupes importants tels que Bolloré, Lagardère, Arjil. Grand humaniste il a présidé l’Institut Pasteur, l’école Polytechnique ainsi que la Fondation française pour la recherche sur l’épilepsie et le cerveau. Ses publications (le troisième conflit mondial chez Plon en 1977) ont fait date et ses avis et conseils restent très recherchés par les grands capitaines d’industrie.

A écouter également une autre émission avec Bernard Esambert :

Les conséquences de la crise financière mondiale sur le tissu industriel français

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