L’investissement socialement responsable : du profit oui, mais pas n’importe lequel !

avec Xavier de Bayser, président du Comité Médicis
Avec Hélène Renard
journaliste

Nombreux sont désormais les investisseurs "responsables" : leurs choix d’investissements financiers intègrent à la fois la rentabilité et une dimension de développement durable. Xavier de Bayser, fondateur d’une société de gestion d’actifs spécialisée dans l’investissement socialement responsable en explique les principaux mécanismes.

Émission proposée par : Hélène Renard
Référence : ecl541
Télécharger l’émission (18.52 Mo)

Cette émission vous propose d’y voir un peu plus clair sur une notion encore un peu nébuleuse, du moins pour certains d’entre nous : l’investissement socialement responsable, l’I.S.R.
Elle permet d’aborder un certain nombre de questions comme
- peut-on tout à la fois parler de finance, d’économie, de profits, et de développement durable ?
- peut-on se procurer des produits financiers performants, et soutenir une cause sociale, humaine ou environnementale ?
- peut-on placer son argent de façon rentable, et contribuer à un monde meilleur plus solidaire ?

Notre invité, Xavier de Bayser, a fondé, IDEAM (Integral Developement Asset Management), une société de gestion dédiée à l’investissement socialement responsable. Il est également le président du Comité Médicis, un cercle de réflexion et de dialogue sur les grandes questions touchant au développement durable dans son rapport avec la finance.

Xavier de Bayser

Xavier de Bayser s'explique d'abord sur les mots "Développement durable", car on sait que les anglosaxons disent plutôt "sustainable" et que les chinois préfèrent harmonie à développement. Pour lui, ces termes sont plus évocateurs et introduisent des nuances significatives sur lesquelles il n'est pas inutile de réfléchir, notamment sur la notion de durée (chère à Bergson).
Et puisque l'on aborde des questions de mots et de vocabulaire, il rappelle aussi que l’économie, étymologiquement, nomos c’est la règle, la loi, et oikos, la maison. On a oublié les règles du vivre en famille dans la même maison, sur la même planète. Car pour vivre ensemble, il faut tenir compte de l’autre, reconnaître ses droits, ses talents, ses besoins…

Introduire un troisième terme : la responsabilité

Jusqu’ici le marché financier, qui n'est pas particulièrement altruiste, a fonctionné sur un tandem : rendement/risque (ou appât du gain/peur). Xavier de Bayser explique ici comment il a eu l'idée d'introduire un troisième facteur : la responsabilité. "On fait maintenant de la finance en trois D" aime à dire notre invité !

Quand une société de gestion comme IDEAM sélectionne des titres en portefeuille, elle propose d'investir dans des entreprises où est introduite la notion de responsabilité sur trois axes : environnement, social et gouvernance.

Mais elle ne se contentera pas des belles déclarations que peuvent faire les entreprises en matière de développement durable. "Le déclaratif ne suffit pas" dit Xavier de Bayser qui explique comment s'est mis en place tout un système de vérification, autour de mots-clés, pour environ 1600 sociétés parmi les principales cotées en bourses, et comment sont écoutés les ONG, les syndicats, les journalistes qui parlent de ces entreprises. Mais pour autant, le classement ne s'effectue pas en "bonnes ou en mauvaises entreprises" : une échelle est établie.

Ainsi, ce n’est donc plus seulement l’appât du gain, ou simplement la rentabilité financière qui entre en jeu, mais la dimension éthique de l'entreprise.

L’épargnant, l'investisseur, prend maintenant conscience qu'il existe des produits financiers (Sicav et fonds de placement) avec lesquels il peut se sentir utile, tout en préservant la sécurité de son placement… Comme quoi, on peut tout à fait concilier préoccupations sociales et environnementales et rentabilité financière...

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