La demeure du président Thiers

Visite avec Sandrine Arnold-Folpini, administrateur
Adolphe THIERS
Avec Adolphe THIERS de l’Académie française,
Membre de l'Académie des sciences morales et politiques

L’élégant hôtel particulier de la place Saint-Georges à Paris fut reconstruit par Adolphe Thiers en 1871. Légué par sa belle-soeur Félicie Dosne à l’Institut de France, il est devenu la Fondation Dosne-Thiers qui abrite une précieuse bibliothèque consacrée à l’histoire de France au XIXe siècle. Visite en compagnie de Sandrine Arnold-Folpini.

Sur la place Saint-Georges trône un élégant hôtel particulier de style Louis XVI. Nombre de regards étonnés se demanderont quelle fut son histoire et ce qui se cache à l'intérieur tant il intrigue par sa majestueuse façade. Il est dû à M. Dosne qui y accueillit à partir de 1833 sa fille et son gendre, Adolphe Thiers, surnommé à l'époque "Napoléon au petit pied". Thiers fut tout à tour avocat, historien, ministre de la Monarchie de Juillet. En 1871, devenu président de la République, il se fit verser une indemnité de 1.050.000 francs pour faire reconstruire presque à l'identique l'opulent hôtel actuel. Il est devenu la Fondation Dosne-Thiers qui abrite une précieuse bibliothèque consacrée à l'histoire de France au XIXe siècle.

Dans cette émission écoutez l'administrateur de la Fondation : Sandrine Arnold-Folpini et la directrice de la bibiliothèque Sylvie Biet. Elles nous présentent le lieu et évoquent son histoire.

La salle de lecture de la bibliothèque avec sa verrière au plafond, ancien cabinet de travail de Thiers

C'est en 1905 que Félicie Dosne, belle-soeur de Thiers, légua à l'Institut de France l'hôtel de la place Saint-Georges et les collections qu'il contenait. Personnage central du XIXe siècle lié au monde de la banque, de la presse et des arts mais aussi de la politique, Thiers devient membre de l'Académie française puis de l'Académie des sciences morales et politiques.

Le petit avocat marseillais qui va occuper le devant de la scène politique à l'issue de deux révolutions, celle de 1830 et celle de 1870, se double d'un historien passionné. Durant sa retraite forcée, après 1840, il se consacre, à l'aide de témoignages directs, à l'analyse monumentale de la glorieuse époque vers laquelle le siècle entier ne cessera de porter des regards nostalgiques. Un livre restera dans les mémoires : L'Histoire du Consulat et de l'Empire.

Dans son hôtel, Thiers s'entoure de tous les matériaux nécessaires à ses recherches, des livres anciens et des oeuvres d'art. Les parisiens ne pardonnent pas à Thiers la Commune et, geste symbolique, la maison de la place Saint-Georges est condamnée à la destruction. Le futur académicien obtient réparation pour cette perte, ce qui lui permet de faire construire un nouvel hôtel particulier sur les ruines de l'ancien.

La bibliothèque d’Adolphe Thiers

On trouve aujourd'hui dans ses murs la seconde bibliothèque reconstituée par Thiers après la Commune, ainsi que ses manuscrits, et bien d'autres fonds concernant le XIXe siècle, acquis par l'Institut de France. Inaugurée en 1913, la bibliothèque est riche de 130 000 volumes, 40 000 gravures, 2000 manuscrits et 440 dessins. Elle est spécialisée en histoire de France de 1789 à 1900. Les legs du grand historien Frédéric Masson - livres, documents originaux, dessins, estampes, journaux, objets d'art - confirment une orientation napoléonienne et appellent de par leur rareté.

La Fondation accueille aujourd'hui les chercheurs et propose des événements concerts intitulés «Autour du piano», un bon moyen d'ouvrir à tous ce patrimoine et ce lieu d'exception.

Léon Joseph Florentin Bonnat, Portrait d’Adolphe Thiers, Paris, musée du Louvre

Louis Adolphe Thiers, né à Marseille le 15 avril 1797 et mort à Saint-Germain-en-Laye le 3 septembre 1877, est un avocat, journaliste, historien et homme d’État français. Il fut notamment ministre et président du Conseil sous la Monarchie de Juillet, député sous la IIe République et pendant le Second Empire, et le premier président de la Troisième République - le deuxième à avoir occupé cette fonction en France.

Un des chefs historiques de la droite orléaniste, il est notamment responsable de l’écrasement de la Commune de Paris au cours de la Semaine Sanglante (1871), avant de se prononcer pour la fondation d’une République conservatrice.

- Thiers à l'Académie française
- Thiers à l'Académie des sciences morales et politiques http://www.asmp.fr/presentation/academiciens_celebres.htm-

Extraits et note autobiographique
- Le site Autour du piano

Ecoutez nos émissions sur les demeures d'autres académiciens : Les demeures des académiciens

Cela peut vous intéresser