Philippe Beaussant : ses prédécesseurs sur le 36e fauteuil de l’Académie française

avec Mireille Pastoureau, directeur conservateur de la Bibliothèque de l’Institut
Jean de LA BRUYÈRE
Avec Jean de LA BRUYÈRE de l’Académie française,

Le 23 octobre 2008, Philippe Beaussant a été reçu sous la Coupole au 36ème fauteuil de l’Académie française, occupé précédemment par Jean-François Deniau. Vingt-deuxième titulaire de ce fauteuil, il y fut précédé par des personnalités variées, évoquées ici par Mireille Pastoureau, qui a réuni des ouvrages et documents choisis dans le fonds de la Bibliothèque de l’Institut.

1 - Le premier occupant de ce fauteuil 36 mériterait d'être moins oublié ! Il s'agit de Marin CUREAU de LA CHAMBRE (1594-1669). Admis à l’Académie française en 1635, médecin et philosophe, Cureau avait passé son doctorat de médecine à Montpellier et exercé son art au Mans. En 1634, il devint médecin du Chancelier Pierre Séguier, garde des sceaux, chez lequel il résidait et où il pouvait profiter d’une riche bibliothèque. Ses premiers travaux portèrent sur la nature de la lumière, les causes des crues du Nil et la passion amoureuse. En 1635, il fut nommé démonstrateur-opérateur pharmaceutique au Jardin Royal (Jardin des Plantes) où il enseigna l’anatomie et la chirurgie. Pour sa réception à l’Académie, en mai 1635, il prononça son discours : « Que les Français sont les plus capables de tous les peuples, de la perfection de l’Éloquence », et en 1641, il fut choisi pour prononcer l’éloge funèbre de Richelieu dont il avait été le protégé. La pureté de sa langue et l’élégance du style de ses œuvres étaient admirées. Un an avant le Discours de la méthode de Descartes, Cureau proclama la nécessité de l’usage du français comme langue scientifique. Il fut aussi choisi pour occuper une des premières places à l’Académie des Sciences lors de la fondation de celle-ci, en 1666.

2 - Celui qui lui succède porte le même nom -et pour cause, c'est son fils- mais pas le même prénom : Pierre Cureau de la Chambre (1631-1693), dit l’Abbé de La Chambre, élu à l’Académie française en 1670.
Homme d'Église, il était le protégé de Séguier et de Colbert. Il prononça des panégyriques et des oraisons funèbres, entre autres celle de Séguier. Il fut conseiller et aumônier du roi et du Conseil d’État. Il mourut victime de son dévouement à ses paroissiens pendant une famine.

3 - Quant au troisième titulaire, il est, lui, fort célèbre : Jean de LA BRUYÈRE (1645-1696). Élu à l’Académie en 1693, essayiste et moraliste. Après avoir reçu à Orléans une formation de juriste préalable à une carrière d’avocat qu’il n’exerça sans doute pas, La Bruyère demeura parisien. Il fut de 1680 à 1687, grâce à la recommandation de Bossuet, l’un des précepteurs de Louis III de Bourbon, fils du Grand Condé, et resta ensuite attaché à la Maison de son ancien élève, en sa qualité d'homme de lettres jusqu'à la fin de ses jours. Pendant ses années de préceptorat, il nota des réflexions diverses qu’il publia anonymement en 1688 à la suite d’une traduction des Caractères du philosophe grec Théophraste. La curiosité que soulevait tout écrit de morale à l’époque et que stimulait le côté satirique entraîna le succès immédiat et toute la réputation de La Bruyère est fondée sur ce seul ouvrage. Tout en se situant dans la lignée des Maximes de La Rochefoucauld et des Pensées de Pascal, La Bruyère invente un genre nouveau : un tableau des moeurs contemporaines assorti de notations fines et sensibles sur l’âme humaine.
La première édition des Caractères ne comportait que 420 réflexions ou portraits. La 5ème édition, en 1690, en comptait 923 et la 8ème, en 1694, 1120.
La Bruyère fut candidat à l’Académie dès 1691, appuyé par le parti des Anciens contre les Modernes. Elu en mai 1693, il prononça son discours de réception un mois plus tard et s’y distingua en louant, non seulement, comme l’y invitait la tradition, le cardinal de Richelieu et le corps qui le recevait, mais aussi, sous la forme de portraits, certains des membres qui l’avaient soutenu : le secrétaire perpétuel Régnier-Desmarais, Segrais, La Fontaine, Boileau, Racine, Bossuet, Fénelon. Certains académiciens qui n’avaient pas été cités dans le panégyrique prirent ombrage de ce traitement inégalitaire. La maladresse de La Bruyère fut aggravée par la publication d’une longue Préface à son discours, qui entretenait la polémique, à la suite de quoi l'Académie décida qu'un nouvel article serait ajouté aux Statuts, obligeant le récipiendaire à soumettre son discours à une commission d'académiciens, avant de le prononcer.

Sainte-Beuve écrit : Après la publication de son livre, le discours de réception de La Bruyère à l'Académie a été le grand événement de sa vie littéraire... Il était fort attendu ; on prétendait qu'il ne savait faire que des portraits, qu'il était incapable de suite, de transitions, de liaison, de tout ce qui est nécessaire dans un morceau d'éloquence. La Bruyère, ainsi mis au défi, se piqua d'honneur, et voulut que son discours comptât et fit époque dans les fastes académiques... Son discours, un peu long, était certes le plus remarquable que l'Académie eût entendu à cette date, de la bouche d'un récipiendaire.

4 - Le quatrième a dû entendre bien des secrets puisqu'il s'agit de l'Abbé Claude FLEURY (1640-1723), confesseur de Louis XV. Élu à l’Académie en 1696, homme d’Église, historien de l’Église (il faut le distinguer de son homonyme le cardinal Fleury), il fut le conseiller et l'ami de Bossuet et de Fénelon. Précepteur des fils du prince de Conti, 1672, puis du comte de Vermandois ; sous-précepteur des ducs de Bourgogne, d’Anjou et de Berry, petit-fils de Louis XIV, 1689 ; confesseur de Louis XV, il fut surnommé « le judicieux Fleury ». Bossuet sut tirer profit de sa grande érudition et de ses connaissances juridiques et politiques, et Fleury lui doit sans doute son élection à l'Académie française.

7 - Passons deux ou trois autres titulaires moins connus et arrivons au 7ème titulaire, le cardinal prince Louis de Rohan-Guéménée (1734-1803). Élu à l’Académie en 1761. Homme d'Église, homme politique, philosophe, poète. Appartenant à une famille illustre et influente, destiné dès sa naissance à l’Église, le prince de Rohan fut nommé chanoine à l’âge de 9 ans, évêque à 25 et membre de l'Académie française à 27. Ambassadeur à Vienne où il mena grand train, il scandalisa l’impératrice Marie-Thérèse. Devenu en 1779 le dernier prince-évêque de Strasbourg, il recueillit dans ses deux palais alsaciens, rénovés avec faste, un ensemble exceptionnel de porcelaines d’Extrême-Orient. Devenu grand aumônier du roi, cardinal et proviseur de la Sorbonne, il fut dupé et compromis dans l'affaire du Collier de la reine, ce qui lui valut d’être emprisonné pendant près d’une année à la Bastille. Acquitté à l’issue du procès, il dut néanmoins rembourser le collier pour lequel il s’était porté caution et fut exilé trois ans en province. Il retrouva son diocèse en 1788 et, élu malgré lui député du clergé aux Etats généraux, refusa la constitution civile du clergé et l’abolition de la monarchie. Emigré en 1790, il se démit de son diocèse après la signature du Concordat en 1801 et mourut en exil au pays de Bade, dans la partie allemande de son diocèse.
la Bibliothèque de l'Institut possède un Recueil de vingt mémoires concernant le procès de l’Affaire du Collier de la Reine. 1786. 4° NS 6363 Réserve. Provenance : Don de Ludovic Halévy, membre de l’Académie française, avec son ex-libris. Ce rare recueil des pièces du procès de l’Affaire du Collier contient la gravure du fameux collier pour lequel le cardinal de Rohan, abusé par Mme de la Motte, avança inconsidérément les fonds, en espérant rentrer dans les bonnes grâces de la reine Marie-Antoinette.

9 - Un mot sur le 9 ème titulaire qui sent le libertinage, voire le blasphème, le poète Parny, auteur de poésies érotiques ! Évariste de PARNY (1753-1814), chevalier puis vicomte fut élu à l’Académie en 1803. Originaire d’une famille du Berry installée à la Réunion, il embrassa la carrière militaire avant de se consacrer à la poésie, pour laquelle il se révéla doué de grandes facilités. Il eut le mérite de renouveler le genre poétique du XVIIIe siècle et son œuvre fut extrêmement populaire au début du XIXe siècle. « Je savais par cœur les élégies du chevalier de Parny, et je les sais encore », écrit ainsi Chateaubriand en 1813. Si les grands poètes romantiques ont fait oublier Parny, ils avaient tous commencé par apprendre ses chansons. Il adopta un mode de vie épicurien et se fit connaître par des œuvres libertines et impies, notamment les Poésies érotiques et la Guerre des Dieux anciens et modernes, pamphlet dans le style de Voltaire, qui connut un grand succès. Le Génie du Christianisme, dans sa première intention, fut, de l’aveu de Chateaubriand, « une sorte de réponse » aux blasphèmes de Parny. Parny reste aussi par ses Chansons madécasses (1787), où il dit traduire des chansons de Madagascar, et qu'on s'entend pour considérer comme le premier essai de poèmes en prose en langue française. Certaines ont été mises en musique par Maurice Ravel.

13 - A partir du 13ème titulaire, on rencontre une suite de quatre hommes d'Eglise, à la fin du XIX et au début du XX ème siècle : Le cardinal Adolphe PERRAUD (1828-1906). Élu à l’Académie en 1882.
Appartenant à la célèbre promotion de 1848 de l’Ecole normale souvent appelée la « grande promotion », où il eut comme condisciples Hippolyte Taine et Edmond About, qui furent ensuite ses confrères à l’Académie, Adolphe Perraud commença par passer l’agrégation d’histoire. Il quitta l’enseignement en 1854 pour entrer dans la congrégation de l’Oratoire, devint docteur en théologie en 1865, puis professeur d'histoire ecclésiastique à la Sorbonne. Nommé évêque d'Autun en 1874, il fut élu supérieur général de l'Oratoire en 1884 et devint cardinal en 1895. Il est l’auteur d’ouvrages religieux mais surtout de nombreux allocutions, discours, lettres pastorales et oraisons, qui furent -pour la période 1874-1884- réunis en quatre volumes imprimés.
A noter que la bibliothèque de l'Institut possède un portrait photographique du cardinal Perraud, vers 1885 par Eugène Pirou. Elle provient de la commande et du don d’Henri d’Orléans, duc d’Aumale. Cette photographie appartient à un recueil de photographies des membres de l’Institut contemporains du duc d’Aumale, recueil commandé par ce dernier qui appartenait à trois académies sur cinq.

14 - Le 14 ème titulaire fut le Cardinal François-Désiré MATHIEU (1839-1908). Élu à l’Académie en 1906. Ordonné prêtre en 1863, François-Désiré Mathieu poursuivit parallèlement à sa carrière d’ecclésiastique une formation universitaire. Professeur d’histoire et de littérature au Petit séminaire de Pont-à-Mousson de 1860 à 1879, il soutint en 1878 une thèse sur L’Ancien régime dans la province de Lorraine et de Barrois et publia par la suite plusieurs ouvrages consacrés à la Lorraine et à l’histoire religieuse (Un romancier lorrain du XIIe siècle, Quelques pages de l’histoire ecclésiastique de la Lorraine au XIXe siècle, Le Concordat de 1801). Successivement aumônier des Dominicaines de Nancy de 1879 à 1890, curé doyen de Saint-Martin de Pont-à-Mousson de 1890 à 1893, puis chanoine honoraire. Il fut sacré évêque d’Angers en 1893 puis archevêque de Toulouse en 1896. En 1899, il devint cardinal de curie.

15 - Monseigneur Louis DUCHESNE (1843-1922). Élu à l’Académie en 1910. Issu d’une famille de marins bretons, Louis Duchesne, très tôt orphelin, fut ordonné prêtre en 1867. Il enseigna quelques années dans un collège de Saint-Brieuc, puis vint à Paris pour suivre des cours à l’École des Carmes et à l’École des Hautes études. De 1873 à 1876, il fut élève de l’École française de Rome. Passionné d’archéologie, il effectua à cette époque plusieurs missions au mont Athos, en Syrie, en Asie mineure. Docteur ès lettres, il refusa une chaire en faculté pour se consacrer à l’enseignement privé. Il obtint en 1877, la nouvelle chaire d’histoire ecclésiastique de l’Institut catholique, mais le contenu très critique de son enseignement suscita des oppositions qui le contraignirent à quitter la faculté de théologie en 1883. Il enseigna alors à l’École des Hautes études, avant d’être nommé, en 1895, directeur de l’École française de Rome. Principal fondateur et collaborateur régulier du Bulletin critique de littérature, d’histoire et de théologie, Mgr Duchesne a produit une œuvre abondante sur l’histoire de l’Église. Si ses livres lui valurent la reconnaissance de ses pairs et de prestigieuses récompenses : chanoine honoraire de Paris, protonotaire apostolique, commandeur de la Légion d’honneur, ils suscitèrent également l’inquiétude de la hiérarchie romaine qui, jugeant son Histoire ancienne de l’Église trop moderniste, la mit à l’index. Cependant, au cours d’un colloque qui lui fut consacré au Palais Farnèse en 1973, le pape Paul VI réhabilita la mémoire de Duchesne. Monseigneur Duchesne fut également membre de l’Académie des Inscriptions et belles-lettres (1888), et de plusieurs académies étrangères (Berlin, Gœttingen, Rome et Turin).

16 - L'abbé Henri BREMOND (1865-1933). Élu à l’Académie en 1923.
Originaire d’Aix-en-Provence, Henri Bremond décida à 17 ans d'entrer dans la Compagnie de Jésus; deux de ses frères suivant la même voie. Il se rendit en Angleterre pour y faire son noviciat, les jésuites ayant été expulsés de France en 1880. Ordonné prêtre en 1892, il enseigna plusieurs années à Dole, Moulins, Saint-Étienne et Lyon. À partir de 1894, il collabora régulièrement à la célèbre revue jésuite, Études et il prononce ses derniers vœux en 1900. Son tempérament non conformiste le poussa cependant à quitter l’ordre en 1904, afin de se consacrer pleinement à ses travaux critiques et littéraires. Collaborateur régulier des Annales de philosophie chrétienne, du Correspondant, de la Revue des deux mondes et de la Revue de Paris, il s’imposa rapidement comme l’un des esprits les plus fins et les plus érudits de sa génération. Les premiers ouvrages qu’il publia : L’Inquiétude religieuse (1901), Âmes religieuses (1902), Thomas More (1904), La Provence mystique au XVIe siècle (1908), Nicole (1909) traitaient essentiellement de questions touchant à la religion et à la spiritualité. Avec son Apologie pour Fénelon (1910), l’abbé Brémond entamait une série de travaux sur le sentiment religieux, à laquelle il allait consacrer une large partie de son existence, et dont le couronnement allait être sa monumentale Histoire littéraire du sentiment religieux en France depuis la fin des guerres de religion jusqu’à nos jours (1916-1936), qui demeure un classique. À partir des années 1920, ses recherches le portèrent vers l’étude de la poésie contemporaine. S’intéressant au romantisme (Pour le romantisme, 1923) et surtout au symbolisme, il s’efforça de démontrer la dimension mystique de la poésie. Le 24 octobre 1925, chargé de la traditionnelle lecture pour la séance publique, il s'interrogea sur la poésie pure et avança sa célèbre thèse qui prétendait que la beauté d'un vers pouvait tenir à sa seule musicalité indépendamment de tout sens. Dans les débats qui suivirent, il reçut le soutien de Paul Valéry.

18 - Arrivons maintenant en 1946, pour l’élection d’un éminent orientaliste, historien spécialiste de arts asiatiques : René GROUSSET (1885-1952). Élu à l’Académie en 1946. Historien, spécialiste des arts asiatiques. Né dans le Gard, il fit ses études d’histoire à Montpellier. Engagé pendant la Première Guerre mondiale, blessé en 1915, il tint à servir ensuite comme brancardier. Ayant choisi de se spécialiser dans l’étude des arts asiatiques, il obtint un poste de professeur d’histoire et de géographie à l’école des Langues orientales, puis fut nommé conservateur-adjoint du musée Guimet. Également chargé de cours à l’École des sciences politiques, il poursuivit et acheva sa carrière comme conservateur du musée Cernuschi, et enfin comme conservateur en chef du musée Guimet. Secrétaire du Journal asiatique et membre du conseil des musées nationaux, René Grousset ne connaissait aucune langue orientale mais, grâce à ses synthèses brillantes, sut rendre accessibles les travaux érudits des grands orientalistes.

19. A René Grousset succède Pierre GAXOTTE (1895-1982). Élu à l’Académie en 1953. Originaire de Lorraine, Pierre Gaxotte entra à l’École normale supérieure en 1917, et fut reçu premier à l’agrégation d’histoire en 1920, en obtenant parallèlement une licence de sciences. Ayant entamé une carrière de professeur d’histoire en lycée, il se lia d’amitié avec Arthème Fayard, grâce auquel il fut présenté à Charles Maurras, dont il devint un temps le secrétaire. L’éditeur lui confia ensuite la direction de la collection des « Grandes Études historiques » ainsi que la responsabilité de l’hebdomadaire Candide. Il fut l’auteur de nombreuses études historiques et mena parallèlement une carrière de journaliste, écrivant notamment plus de mille chroniques dans Le Figaro, dans les années d’après-guerre. Il laissa aussi des souvenirs, ainsi qu’un ouvrage sur l’Académie française.

21. Et c’est un homme politique, romancier, essayiste, et homme de la mer, qui lui succède : Jean-François DENIAU (1928-2007). Élu à l’Académie en 1992. Deux fois lauréat du Concours général, il était titulaire d’un D.E.S. d’économie politique, d’une licence ès lettres (ethnologie et sociologie), et du diplôme de l’Institut d’études politiques. Il partit en 1949 pour l’Indochine où il servit dans une unité de partisans montagnards et passa l’écrit de l’ENA à Saigon. Très tôt il s’intéressa à l’Europe. Chargé de mission en 1955 au secrétariat général du Comité interministériel auprès du président du Conseil, il fut l’un des responsables du traité de Rome fondant la Communauté européenne. Membre de la Commission européenne à Bruxelles, il fut chargé de l’aide au développement, puis des relations extérieures. Il créa les principaux mécanismes d’aide en faveur des pays associés du tiers-monde et conduisit les négociations européennes et internationales. Il fut nommé par le général de Gaulle ambassadeur en Mauritanie la veille de ses trente-cinq ans et ambassadeur auprès du roi d’Espagne en 1976 pour la période de la transition démocratique. Six fois ministre de 1973 à 1980, notamment à la Coopération, aux Affaires européennes, au Commerce extérieur, il fut élu député du Cher en 1978 et président du conseil général en 1980. À partir de 1982, il se consacra au combat des peuples qui, du Cambodge à l’Érythrée et du Liban à l’Afghanistan, étaient victimes d’une dictature ou d’une occupation étrangère, à différentes missions, dont la libération d'otages. Il mena ces activités sans jamais abandonner deux autres passions, celle d’écrire qui lui a valu en 1990 le grand prix Paul Morand de l'Académie française, et celle de la mer. Il était membre de l’Académie de marine et président fondateur du corps des Écrivains de marine.

22 - Succédant à JF Deniau, Philippe Beaussant est donc le 22 ème titulaire de ce fauteuil 36. Avec lui entre à l’Académie française, l’amour de l’époque baroque, tant pour la musique, le théâtre, la danse, la littérature, bref la culture.

Cette présentation de documents a été réalisée par Mireille Pastoureau, directeur de la Bibliothèque de l’Institut. Ce catalogue est téléchargeable sur le site Internet de la bibliothèque :
www.bibliotheque-institutdefrance.fr

Dans cette même série, vous pouvez écouter d'autres émissions consacrées à plusieurs fauteuils de l'Académie française :
- Max Gallo : ses prédécesseurs sur le 24e fauteuil de l’Académie française
- Dominique Fernandez : ses prédécesseurs sur le 25e fauteuil de l’Académie française
- Jean-Loup Dabadie : ses prédécesseurs sur le 19ème fauteuil de l’Académie française
- René Girard : ses prédécesseurs sur le 37efauteuil de l’Académie française

Emissions proposées par Canal Académie sur quelques uns des académiciens évoqués ici :

- Redécouvrir Henri Bremond, de l’Académie française
- Les écrivains de Marine, avec Didier Decoin fondé par Jean François Deniau
- Le plus talentueux des portraitistes !
- Réception de Philippe Beaussant à l’Académie française
- Philippe Beaussant, la Renaissance et le Baroque

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