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Dans Lecture et relecture, chronique de Jacques Rigaud :
Non, ce n’est pas un livre de plus sur l’Europe, ses crises, ses difficultés, ses aspects institutionnels, sa politique ou autre aspect dont on entend parler tous les jours !
Le livre d’Elie Barnavi L’Europe frigide nous offre un regard nouveau, tonique, extérieur (car Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël à Paris, n’est pas européen bien qu’il soit pétri de culture européenne) et chaleureux. Il sait replacer les questions européennes dans une perspective historique et mondiale.
Et, ajoute Jacques Rigaud, "Barnavi écrit en français et quel français" !
Notre chroniqueur l’avoue : il a été "emballé" par ce livre. D’ailleurs l’Europe a marqué sa vie personnelle. Mais pas l’Europe économique, celle qui a, il ne faut pas l’oublier, sorti quelques pays de la misère (le Portugal, et l’Irlande aussi).
Rigaud partage le point de vue de Barnavi : l’Europe est avant tout une culture, une civilisation. A trop mettre l’accent sur les différences de mentalités, de structures, on en oublie son unité fondée sur quatre grands héritages :
les racines grecques (qui nous ont enseigné la démocratie)
les racines romaines (et le droit)
les barbares (c’est un point de vue original : ils ont été les premiers européens)
le christianisme (les racines chrétiennes de l’Europe sont une réalité historique et les nier au profit d’un pseudo-laicisme est une erreur).
Barnavi mentionne des faits qui ont concrétisé l’Europe : les grandes foires, les universités. Ses pages sur la laïcité sont éclairantes.
De même qu’à l’école autrefois (et, espérons-le, aujourd’hui encore), on étudiait les grands plissements de la géographie européenne, on peut parler des grands plissements culturels de l’Europe, le roman, le gothique, le baroque : tous ont structuré l’Europe avec des styles différents selon le génie propre à chaque pays. Ce qui fait que l’Europe est, en effet, selon sa devise, une et diverse.
L’Europe frigide d’Elie Barnavi est publié par les Editions André Versaille.
A la fin de sa chronique, Jacques Rigaud fait partager le plaisir et l’intérêt qu’il a éprouvés à la lecture du dernier ouvrage paru de Jean d’Ormesson Qu’ai-je donc fait . L’auteur y reprend certes des thèmes qui lui sont familiers mais d’une manière renouvelée. Et quelques chapitres à la fin offrent une réflexion mélancolique mais inspirée d’une philosophie stoïcienne sur la mort, Dieu, l’au-delà, avec des phrases qui, selon Jacques Rigaud, "ouvrent des perspectives infinies".
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