Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et l’esprit d’enfance spirituelle

Une des figures les plus vénérées du catholicisme
Avec Hélène Renard
journaliste

Les statues la représentent un bouquet de roses à la main, l’Eglise la canonise le 17 mai 1925 : sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, l’une des figures les plus vénérées du catholicisme, a contribué à la dévotion du divin enfant de Noël.

Émission proposée par : Hélène Renard
Référence : tor504
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Le 9 avril 1988, Thérèse de Lisieux (1873-1897) entre à quinze ans au Carmel sous le nom de Thérèse de l’Enfant Jésus. La carmélite, née à Alençon le 2 janvier 1873, est encore une toute jeune fille, à l’enfance marquée par la mort de sa mère et l’entrée de sa sœur Pauline au Carmel de Lisieux. Déjà la petite fille de neuf ans - qui nourrit le désir d’entrer elle aussi au Carmel - s’était interrogée en son cœur sur le nom de religieuse qui serait le sien le matin de sa première visite à Pauline : « Tout à coup, je pensai au Petit Jésus que j’aimais tant et je me dis : Oh ! que je serai heureuse de m’appeler Thérèse de l’Enfant-Jésus ! ».

La neuvième enfant des Martin a été bercée dans le climat de piété de l’imitation au Christ Jésus qui est propre à son temps. Le rigorisme ambiant, teinté d’expiation et de réparation pour les péchés, explique que l’enfant fasse par exemple une neuvaine de sacrifices pour se préparer à la fête de Noël. Comme toutes les petites filles du milieu de la notabilité provinciale, à laquelle elle appartient, Thérèse est aussi une « enfant de Marie ». Elle a sans doute porté la robe blanche à nœud bleu qui fait d’elle une « petite » vierge Marie, semblable à celle des apparitions de Lourdes de 1858.

L’éducation religieuse qu’elle reçoit imprime ainsi sa marque sur la spiritualité d’enfant qui est la sienne. Thérèse confiera plus tard qu’elle fit également très tôt, dans l’enfance, l’expérience de la rencontre personnelle avec le Dieu fait homme du christianisme, le Dieu de la Nativité : « La nuit de Noël 1886 fut, il est vrai, décisive pour ma vocation, mais pour la nommer plus clairement je dois l’appeler : la nuit de ma conversion. En cette nuit bénie, dont il est écrit qu’elle éclaire les délices de Dieu même, Jésus, qui se faisait enfant par amour pour moi, daigna me faire sortir des langes et des imperfections de l’enfance. Il me transforma de telle sorte que je ne me reconnaissais plus moi-même ».

Au fil de ses cahiers autobiographiques mis par écrit en décembre 1894 sur ordre de mère Agnès de Jésus, alors prieure (Pauline), la carmélite témoigne de l’expérience d’enfance vécue en Dieu qui fut la sienne. Thérèse de l’Enfant Jésus dit et décrit, en effet, le mouvement de l’âme qui fait l’expérience de l’enfance de Dieu, afin de l’imiter et de grandir ensuite dans la vie spirituelle. À cette fin, elle choisit aussi de chorégraphier ce mouvement d’imitation au Christ dans une forme d’écriture singulière : le théâtre. C’est dans ce but qu’elle écrit en 1895 la pièce de théâtre, intitulée le Divin Petit Mendiant de Noël demandant l’aumône aux carmélites. Elle met ainsi en scène l’enfance spirituelle vécue au Carmel à la fin du XIXe siècle, consistant à entrer dans le mystère de la ressemblance avec l’Enfant Jésus.

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