Séance publique annuelle 2008 de l’Académie des inscriptions et belles-lettres

Discours sur le roman japonais Genji, palmarès 2008 et hommage à Louis Robert
Avec Marianne Durand-Lacaze
journaliste

Le 21 novembre 2008, s’est déroulée sous la Coupole de l’Institut de France, la séance annuelle de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Canal Académie vous propose d’écouter la retransmission de cette séance solennelle consacrée, hormis la lecture du palmarès, à l’helléniste Louis Robert, disparu en 1985 et au Roman de Genji , œuvre littéraire japonaise majeure.

Émission proposée par : Marianne Durand-Lacaze
Référence : cou511
Télécharger l’émission (106.44 Mo)

Après le discours du président de l'Académie Jean-François Jarrige et l'allocution d'accueil de l'ancien Secrétaire perpétuel Jean Leclant (1920-2011), le vice-président André Vauchez a lu le palmarès de l'année 2008.

Glen Bowersock, sous la Coupole de l’Institut de France, le 21 novembre 2008
© Pierre Audouin\/Académie des inscriptions et belles-lettres


L'associé étranger de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, Glen Bowersock, helléniste et historien de l'antiquité romaine, a prononcé un discours intitulé : Louis Robert : la gloire d'une vie consacrée à l'Antiquité grecque.

L'épigraphiste Louis Robert (1904-1985) fut professeur au Collège de France à partir de 1939 et membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres à partir de 1948. Ses recherches l'ont conduit à s'intéresser à l’histoire et la culture des Grecs, entendues au sens le plus large possible, de l’époque classique, à l’époque hellénistique, puis romaine et byzantine : «Un tel champ d’étude était, et demeure, presque sans parallèle», rappelle Glen Bowersock. Ses missions sur le terrain en Asie mineure et au Proche-orient lui ont donné une vision synoptique rare. «Sa connaissance des monnaies antiques, son acuité philologique dans l’interprétation des textes, et ses instincts historiques en firent tout autant un des grands numismates, philologues et historiens du siècle». Avec son épouse Jeanne, Louis Robert se consacra inlassablement au Bulletin épigraphique, qu’ils publièrent ensemble, chaque année (à une seule exception près) dans la Revue des Études grecques de 1938 à 1984. «Ce panorama systématique des publications épigraphiques en de multiples langues était bien plus qu’un registre des nouvelles inscriptions, interprétations et discussions». Sa bibliographie compte 470 titres. Pour éviter la dispersion de ces archives, son épouse légua en 1998, le fonds Louis Robert à l'Académie des inscriptions et belles-lettres et désigna responsables de ce fonds Glen Bowersock, Jean-Louis Ferrary et François Chamoux.

L'orientaliste japonologue Jean-Noël Robert, membre de l'Académie a ensuite prononcé un discours : Le Japon : découverte d'une culture et défense d'une langue.

Jean-Noël Robert de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, sous la Coupole de l’Institut de France, le 21 novembre 2008
© Pierre Audouin\/Académie des inscriptions et belles-lettres

Jean-Noël Robert a rappelé qu'on célèbre en 2008, le cent-cinquantième anniversaire de la signature du traité de commerce et d’amitié entre le Japon et la France d’une part, et qu'on fête dans le monde entier, de l’autre, le millénaire du Genji-monogatari - le Roman de Genji- « peut-être la première œuvre de la littérature universelle qui mérite d’être appelée « roman » au sens prêté d’ordinaire à ce mot». Le Genji est désormais traduit en de nombreuses langues. Jean-Noël Robert dresse l’histoire du destin de cette œuvre emblématique :« il semble clair que, jugé qu’il soit comme un livre de perdition ou d’édification, un roman ou un mémoire historique, le Genji-monogatari était un monument littéraire bien avant que le concept occidental de littérature ne vienne bouleverser la conscience que les Japonais avaient de leur culture ; on peut dire qu’à la différence de bien d’autres œuvres "redécouvertes" à l’époque moderne, que ce soit avant ou après l’ouverture à l’Occident, il a sans doute été lu sans interruption depuis sa rédaction jusqu’à nos jours.»

Michel Zink, André Vauchez et Jean-Noël Robert de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (de gauche à droite), sous la Coupole de l’Institut de France, le 21 novembre 2008
© Pierre Audouin\/Académie des inscriptions et belles-lettres

Cela peut vous intéresser