Alfred Nobel : parcours de l’inventeur

avec Bernard Blache, commissaire de l’exposition Alfred Nobel au Palais de la découverte

Inventeur, homme de lettres, parlant couramment cinq langues, Alfred Nobel (1833-1896) laisse derrière lui un testament créant les fameux prix Nobel. Retour sur la vie de celui qui breveta quelque 355 inventions, et voyagea aux quatre coins de l’Europe. Détails en compagnie de Bernard Blache, commissaire de l’exposition « Alfred Nobel, au service de l’innovation », au Palais de la découverte, à Paris.

_

Alfred Bernhard Nobel  (1833-1896)

Le Suédois Alfred Nobel naît à Stockholm en 1833, dans une famille d’inventeurs. Son père, Emmanuel Nobel, expatrié à Saint-Petersbourg, réussit petit à petit dans le commerce des explosifs (ses mines furent utilisées pendant la guerre de Crimée).

Très rapidement, c’est le fils Alfred qui prend le relais des inventions. Celle qui le fait connaître du grand public n’est pas la dynamite en tant que telle, mais la stabilisation de la nitroglycérine, qui avait la fâcheuse tendance à exploser à la moindre secousse !
Si ses explosifs furent utilisés pour les travaux publics, on lui colla cependant l’étiquette de « marchand de mort » ; une image dont il souffrira tout au long de sa carrière et qui explique sans doute en partie le fait que, parmi les prix créés, le prix Nobel de la paix figure en bonne place.

Un inventeur prolifique

Mais pour l’heure, revenons aux affaires d’Alfred Nobel. Il développe de nombreuses autres inventions (355 au total !). Parmi celles exposées au Palais de la découverte, le vélocipède Svea, ou premier vélo à vitesses. Son pédalier a pour particularité de se mouvoir de haut en bas, à la manière d’un piston de locomotive.

Vélocipède svea, ou premier vélo à vitesses
© Chantal Rousselin

Alfred Nobel expérimente également de nouveaux matériaux. Il exploite l’aluminium, découvert en 1827. Métal malléable, remarquable pour sa résistance à l'oxydation et sa faible densité, il lui permet de concevoir des coques de bateau.

Maquette de bateau en aluminium, invention d’Alfred Nobel
© Nobel museum

Dans un tout autre domaine, il produit de la « soie artificielle » (ou viscose) qui connait toujours, à l’heure actuelle, un vif succès.

Après de nombreuses années à Stockholm, Alfred Nobel s’installe à Paris, de 1873 à 1891. Il profite de la vie mondaine et rencontre la jeune et belle Sophie Hess. Mais l’idylle est bien courte, et les deux amants deviennent amis.

Un héritage au service de l'humanité

En 1891, il quitte Paris pour San Remo en Italie. Il y décède en 1896, à l’âge de 63 ans, et laisse derrière lui un héritage de 32 millions de couronnes suédoises et aucune femme ni enfant à doter. Critiquant le principe même de l’héritage, convaincu du principe de self-made man, il ne lègue presque rien à ses neveux ! Dans son testament, rédigé en 1895, il couche sur papier sa volonté de remettre sa fortune à des hommes de confiance, chargés de fonder cinq prix portant son nom : un prix de chimie, de physique, de médecine, de littérature et de paix. L’homme d’affaires précise que « le capital placé en valeurs mobilières sûres par les exécuteurs testamentaires constituera un fonds, dont les intérêts seront redistribués ».
Aujourd’hui, les seuls intérêts de sa fortune permettent, depuis 1901, d’attribuer presque l’équivalent d’un million d’euros par discipline.

L'exposition « Alfred Nobel, au service de l’innovation » se déroule du 7 octobre 2008 au 11 janvier 2009 au Palais de la découverte, à Paris.

Exposition Alfred Nobel au Palais de la découverte
© Chantal Rousselin

En savoir plus :

- Site des prix Nobel (en anglais)
- Nobel Museum à Stockholm
- Palais de la découverte à Paris

Consultez notre page consacrée aux Académiciens, prix Nobel

Cela peut vous intéresser