Les mots des religions : musique et instruments

par le rabbin Haïm Korsia, aumônier général israélite de l’armée française
Haïm KORSIA
Avec Haïm KORSIA
Membre de l'Académie des sciences morales et politiques

La musique et ses instruments, le chant et la cantilation, figurent en permanence dans les textes et les rites du judaïsme.

Les 150 psaumes évoquent, bien évidemment, la figure tutélaire du roi David. La musique est présente dès la sortie d'Egypte par le grand chant de victoire qu'entonnent les Hébreux après avoir franchi la mer rouge, tandis que Myriam et les femmes, s'associant à la fête, jouent du tambourin, le mot étant même mentionné deux fois dans le même verset (Exode chap.XV)

David sacré roi par Samuel
Claude Le Lorrain, 1647, 1,50 m x 1,19 m

Dans les Nombres (chap IX), Moïse est invité par Dieu à se fabriquer deux trompettes en argent repoussé afin que leur sonnerie convoque la communauté et donne aux camps le signal du départ. Cette sonnerie est utilisée d'ailleurs comme un langage, selon qu'elle est ou non accompagnée d'acclamations. Elle rythme donc les grands événements.
Au moment des grandes fêtes, on souffle dans le shofar, un cor en corne de bélier pour rappeler le sacrifice d'Abraham. Le shofar est en effet l'instrument utilisé par le rabbin pour signaler le début et la fin de Rosh Ashanna (nouvel an juif) et de Yom Kippour (Jour du Grand Pardon) et il évoque quelquefois le rassemblement du Dernier jour (Isaïe, XXVII).

Dans les rites quotidiens, le chant est souvent présent, notamment avant de passer à table le jour du Shabbat. Et dans les offices, la cantilation est omniprésente.

« La musique exprime plus facilement que les mots le lien du ciel et de l'homme » explique le rabbin Korsia. La musique n'est-elle pas en effet une belle image de ce que devrait être le monde des hommes, non pas une cacophonie mais une harmonie ?

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