La flamme de la Liberté, une œuvre du sculpteur Jean Cardot

Jean Cardot dévoile sa dernière sculpture à la Fonderie d’art de Coubertin
Avec Marianne Durand-Lacaze
journaliste

La flamme de la liberté, grande sculpture de bronze réalisée à la Fonderie d’art de Coubertin symbolise l’histoire et les relations entre les États-Unis et la France. Jean Cardot de l’Académie des beaux-arts présente sa dernière œuvre destinée au jardin de la résidence de l’ambassade américaine à Paris juste avant son inauguration : premières réactions autour d’une œuvre majeure sous le regard de son créateur.

Émission proposée par : Marianne Durand-Lacaze
Référence : carr365
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La flamme de la Liberté , sculpture de Jean Cardot, à la Fonderie d’art de Coubertin, 2008
© Canal Académie

La Fonderie d'art de Coubertin est un lieu de mémoire et de création cher à Jean Cardot où une grande partie de ses sculptures de bronze ont été fondues. C'est là qu'il a choisi d'inviter ses confrères de l'Académie des beaux-arts à découvrir sa dernière sculpture avant que celle-ci ne quitte le lieu qui l'a vue naître.

Jean Cardot et le fondeur, Fonderie d’art de Coubertin, 9 juin 2008
© Canal Académie
Carlos Ferreira, patineur à la Fonderie d’art de Coubertin, 9 juin 2008
© Canal Académie

Quelques instants avant l'arrivée de ses amis sur les lieux, le 9 juin 2008, Jean Cardot s'exprime dans ce reportage, sur son travail et sa complicité avec le fondeur et le patineur familiers de son œuvre. Premières émotions des visiteurs, premiers reculs sur le travail accompli : la sculpture s'impose en puissance et en élégance à l'ombre du feuillage des grands arbres aux portes de l'atelier. Le soleil sur les formes et les volumes de la sculpture prolongent l'élan initial de la flamme.

La flamme de la Liberté , sculpture de Jean Cardot, à la Fonderie d’art de Coubertin,  9 juin 2008, détails
© Canal Académie

Jean Cardot s'est engagé dans le temps long de l'histoire par le choix de ses sujets. Ses sculptures-hommage aux "grands hommes" se sont inscrites naturellement dans le paysage urbain. Les Parisiens connaissent "son De Gaulle", " son Churchill". Mais la liberté, la Résistance, les États-Unis ont aussi inspiré Jean Cardot dans ses précédentes sculptures. En 1978, il réalisa le Monument à la Liberté, place Salvador-Allende, à Créteil. Représentatives de sa relation aux États-Unis, on peut citer Times square groupe de personnages en 1983 et sa sculpture de Jefferson en 2006-2007. La flamme de la liberté recueille l'héritage de ses expériences antérieures.
Techniquement, l'œuvre réalisée selon le procédé de la fonte à cire perdue est une prouesse en raison des formes et des dimensions (3,8 m. de hauteur). Le modèle a été réalisé en cire. Au moment de la fonte, l'original de cire a été détruit par le bronze en fusion. La flamme de la liberté est donc une pièce unique.

Pour symboliser l'amitié des peuples entre Américains et Français qui se sont mutuellement portés secours au cours de leur histoire, Jean Cardot a conçu deux drapeaux qui s'enlacent. Ce bronze de plus de trois mètres repose sur un socle rond dont la base pivote sur elle-même par un mécanisme. L'œuvre a été commandée par l'ambassadeur des États-Unis Graig Roberts Stapleton et Marc Ladreit de Lacharrière, président du groupe Fimalac, élu membre de l'Académie des beaux-arts dans la section membres libres, en 2005.
Elle a été inaugurée en présence des présidents Georges Bush et Nicolas Sarkosy, le samedi 14 juin 2008, dans le jardin de la résidence de l'ambassade américaine à Paris. Les histoires de sculpture entre la France et les États-Unis sont presque devenues des histoires de famille. Difficile de ne pas penser à Liberty Enlightening the World, La statue de la Liberté, l'emblême de New-York et des États-Unis, symbole de la Liberté et de l'émancipation dans le monde, conçue par le sulpteur Frédéric-Auguste Bartoldi. Sa structure interne fut l'œuvre de Gustave Eiffel et le choix des cuivres, celle de Violet-Leduc. Trois noms prestigieux associés pour la réalisation finale de cette scupture offerte par la France aux États-Unis à l'occasion de la commémoration en 1886 du centenaire de l'indépendance des États-Unis.

Jean Cardot fait visiter les ateliers de la Fonderie d’art de Coubertin à ses confrères de l’Académie des beaux-arts, Arnaud d’Hauterives (au centre) 9 juin 2008 : explication d’un moulage d’une sculpture d’Ousmane Sow
© Canal Académie

Le 9 juin 2008, le jour de ce reportage, Jean Cardot a fait visiter la fonderie à ses amis et confrères de l'Académie des beaux-arts. Pierre Schoendoerffer a donné son témoignage sur la sculpture de son confrère, au micro de Canal Académie.

Pierre Schoendoerffer, Président de l’Académie des beaux-arts, à la Fonderie de Coubertin le 9 juin 2008
© Canal Académie


Pour en savoir plus

- Fonderie d'art de Coubertin
- Jean Cardot de l'Académie des beaux-arts

Jean Cardot en quelques mots :

Né en 1930; 1956, Premier second Grand Prix de Rome; 1957-1959, séjour à la Casa Velasquez; 1961, Prix Bourdelle et Prix Brantôme; 1974-1995, dirige l'atelier de sculpture de l'École Supérieure des beaux-arts de Paris.

La réalisation de commandes publiques occupe une place importante dans son œuvre axée depuis les années 90, sur les effigies monumentales de grands personnages historiques. Terre cuite, pierre, granit, marbre, bronze, acier, laiton, cuivre, aluminium, fondu ou martelé, formes figuratives ou non, Jean Cardot ne veut pas se laisser enfermer dans une catégorie.

La flamme de la Liberté , sculpture de Jean Cardot, à la Fonderie d’art de Coubertin,  9 juin 2008, détails
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