Les mots des religions "les Ténèbres"

avec le Grand Rabbin Haïm Korsia, aumônier général israélite de l’armée française
Haïm KORSIA
Avec Haïm KORSIA
Membre de l'Académie des sciences morales et politiques

Les Ténèbres ne sont pas seulement l’absence de lumière. Le Grand Rabbin Haïm Korsia explique pourquoi elles étaient aussi la 9ème plaie d’Egypte et comment l’incapacité à voir la souffrance d’autrui génère les ténèbres du coeur. Car le mal ne s’opère jamais en pleine lumière...

Émission proposée par : Hélène Renard
Référence : tor309
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Dès le 2ème verset de la Bible, il est écrit "et la lumière fut". Il ne saurait être uniquement question de la lumière générée par "les grands luminaires", le soleil et la lune, qui eux ne sont créés que le 4ème jour. Dès le premier jour, Dieu a donc établi une limite au chaos et mis un début d'ordre dans ce "rien" en séparant les Ténèbres de la Lumière.

Le mot Ténèbres apparait également lorsqu'il est question des dix plaies d'Egypte puisque la 9ème a consisté à plonger les Egyptiens dans les ténèbres tandis que les Hébreux, eux, continuaient à voi clair...
Haïm Korsia explique comment il convient de comprendre ce passage biblique. En vérité, les Egyptiens avaient fermé les yeux. Leur sensation de ne plus voir tenait au fait qu'ils avaient ignoré la souffrance des autres.
L'incapacité à voir l'autre relève de l'aveuglement et l'absence de regard mérite bien punition.
Le pire, ajoute Haïm Korsia, en face d'un pauvre, c'est de ne même pas lui accorder un regard.

Et lorsque Jacob et Esaü se rencontrent, après 21 ans de séparation, le premier fait semblant d'embrasser son frère en soulevant une intense poussière pour mieux l'étrangler : autrement dit, il crée des "ténèbres" parce que le mal ne peut se faire en pleine lumière.
Le régime nazi n'agissait pas autrement quand il décidait de l'extermination de populations, dont celle des Juifs, en appliquant le décret "Nuit et Brouillard".

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