Aux origines du monde : une quête artistique de la Renaissance européenne

Par Florian Métral, lauréat 2020 du prix Monseigneur Marcel décerné par l’Académie française

L’Europe de la Renaissance s’est beaucoup interrogée sur les commencements du monde. Agrégeant au récit biblique de la Genèse toutes sortes de mythologies et de cosmogonies, les artistes de la période développent un riche imaginaire des origines. La voûte de Michel-Ange pour la chapelle Sixtine condense l’ensemble de cette réflexion créatrice ; mais du fait de sa célébrité, elle laisse dans l’ombre la multitude d’œuvres que d’autres artistes produisirent sur le sujet. Florian Métral, docteur en histoire de l’art, a réalisé la première étude sur cette iconographie, publiée par Actes Sud sous le titre Figurer la création du monde. Mythes, discours et images cosmogoniques dans l’art de la Renaissance. Son ouvrage décrit les voies nouvelles empruntées par ces peintres, comme celle de la théologie naturelle. Il montre, en outre, que s’amorce alors la comparaison si moderne entre Dieu et l’artiste, Dieu étant dépeint comme un artiste créateur et l’artiste, comme un créateur de mondes.

Dosso Dossi, Jupiter peignant des papillons, c. 1523-1524 © Cracovie, château de Wawel
Tintoret, La création des animaux, c. 1550-1553 © Venise, Gallerie dell’Accademia
Giovanni di Paolo, La Création du monde et l’expulsion du paradis, c. 1445 © New York, The Metropolitan Museum of Art

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