La ruse et la force : une relecture de l’art occidental de la guerre

Entretien avec Jean-Vincent Holeindre, lauréat 2019 du Prix Maréchal Foch de l’Académie française

L’imaginaire occidental de la guerre est, depuis plusieurs siècles, dominé par la figure d’Achille. Nous nous voulons héritiers de ce soldat valeureux et loyal plutôt que du rusé Ulysse pour qui seule la victoire compte. Mais est-ce bien vrai ? Dans une vaste fresque historique, distinguée en 2019 par le Prix Maréchal Foch de l’Académie française, Jean-Vincent Holeindre démontre que la réalité est beaucoup plus nuancée. Pour ce professeur de science politique à l’université Paris 2 Panthéon-Assas, la ruse et la force n’ont en réalité jamais cessé de se conjuguer et de se compléter au gré des nécessités, mais aussi des valeurs dominantes. Et c’est heureux car, loin de se résumer à de la déloyauté, la ruse peut aussi représenter un formidable moyen d’économiser les forces et de limiter les pertes. Sans compter que, dans les guerres asymétriques actuelles, le recours à la seule force est incapable d’assurer la victoire.

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