L’Europe, le monde et l’histoire
Le 29 novembre dernier, l’historien Serge Gruzinski a reçu le Prix Paule Dumesnil, décerné par l’Académie des inscriptions et belles-lettres, « pour l’ensemble de son œuvre sur la colonisation en Amérique, et en particulier pour son dernier ouvrage intitulé : La machine à remonter le temps. Quand l’Europe s’est mise à écrire l’histoire du monde » (Editions Fayard, 2017). Dans cet ouvrage, comme dans l’entretien qu’il nous a accordé, il s’appuie sur la colonisation du Mexique par Hernan Cortès pour mener une réflexion plus vaste sur la façon dont l’Europe, entrant dans la modernité, s’est mise à écrire l’histoire du monde. Comme il l’explique, ces événements éclairent singulièrement le défi que représente, pour notre continent, le sentiment de n’être plus le centre de l’histoire mondiale.