« Comment le djihadisme recrute grâce aux réseaux sociaux »

Communication de M. Gilles Keppel, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris

Dans son exposé, l’orateur a notamment rappelé qu’à chacune des phases du djihadisme contemporain, avaient correspondu un mode d’expression et des vecteurs de transmission distincts. Dans la première phase, qui commence autour de 1979 avec la révolution iranienne et l’intervention soviétique en Afghanistan, la mobilisation se fait essentiellement par l’écrit. L’apparition au grand jour d’Al-Qaida en 1998 inaugure une seconde phase, qui porte le djihad en dehors du monde musulman. Ses textes de propagande sont désormais diffusés via Internet et c’est à la télévision que sont rendus publics ses « exploits ». Les attentats, soigneusement planifiés, sont l’objet d’une mise en scène spectaculaire : les images du 11 septembre tournent en boucle, de longues semaines, sur les télévisions. À cette date, l’avènement des réseaux sociaux a déjà ouvert la voie à un nouveau type de djihad, dont l’organisation n’est plus hiérarchique mais cherche à susciter de multiples initiatives locales, au cœur même des pays occidentaux. Les auteurs des attentats qui frappent la France depuis 2012 s’inscrivent dans cette logique.

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